- LEVEES de la LOIRE :

Les LEVEES de la LOIRE ont été construites sous Henri II, roi d’Angleterre et comte d’Anjou ; on en fixe l’époque en l’an 1169 ; on voit l’édit d’Henri II, comte d’Anjou, donné dans les prés de Saint Florent, près de Saumur, sans date, au sujet des turcies et levées de la Loire. Il se fit une rupture à la levée vis-à-vis de Saint-Maur, l’an 1319 ; on leva une contribution pour en faire la réparation.

- LITS :

Les LITS des nobles décédés, sur la paroisse des ROZIERS, appartiennent au prieur de Saint-Eusèbe ; il est le signe de son droit curial sur ladite paroisse ; les droits des autres sépultures étaient par lui abandonnés au chapitre de l’église d’ANGERS ou à leur vicaire aux ROZIERS ; lors de l’érection de ladite église et paroisse établie sur la paroisse de GENNES, et ladite paroisse formée en partie d’un démembrement de la première ; ce droit des curés pour les sépultures a depuis été aboli et converti en rétribution pécuniaire.

- MARIEES :

Les MARIEES doivent se rendre vers le seigneur de MONTJEAN de GENNES, ayant une couronne de fleurs sur la tête, lui dire une chanson, lui donner un baiser et lui remettre le chapeau de roses.

C’est la représentation de l’ancien droit des seigneurs sur les mariées dans les temps de barbarie et aboli sous Saint-Louis.

- MARIES :

La chapelle des Trois MARIES ; en l’église des ROZIERS, est au patronage du seigneur de MONTJEAN de GENNES ; c’est l’église originaire des ROZIERS, nommée la chapelle du PATOIL ; les seigneurs de GENNES l’avaient fait bâtir ; d’abord on y fit le service divin pour les habitants de la vallée ; elle était trop petite ; un des seigneurs de GENNES ayant donné un terrain adjacent à la chapelle pour l’agrandir, elle a été reconstruite telle qu’elle est, et l’on a placé l’autel sous l’invocation des Trois Maries dans l’aile droite de ladite nouvelle église, qui est la chapelle des seigneurs de GENNES, à laquelle ils ont fait en différents temps plusieurs fondations ou suppléments de fondations. Il s’est perpétué à cet endroit un virage de dévotion le jour de Sainte-Marthe, l’une des trois Maries, ; il y a même foire ou assemblée ; la vénération pour une des patronnes du lieu s’est ainsi conservée depuis l’érection de la paroisse sous l’invocation de la Saint Vierge.

- MESURES :

Le droit de MESURES à bled et à vin appartient au seigneur de MONTJEAN de GENNES ; c’est une mesure primitive ; il a son patron pour appatroner les mesures de ses vassaux et sujets.

Les MESURES à bled et à vin sont données aux habitants du bourg des ROZIERS, par le seigneur de MONTJEAN de GENNES ; elles sont visitées par ses officiers ; elles sont marquées du marc dudit seigneur ; les officiers de BEAUFORT n’ont pas droit de donner les mesures auxdits habitants, ni de les visiter quand ils l’ont voulu faire ; ils en ont été empêchés.

Les MESURES à bled et à vin des habitants du bourg des ROZIERS sont visitées par les officiers du seigneur de Saint-Cassien, suzerain du seigneur de MONTJEAN de GENNES.

- MONTJEAN de GENNES :

La seigneurie de MONTJEAN de GENNES, belle et notable, a droit de haute, moyenne et basse justice ; il y a toujours un sénéchal, procureur fiscal, sergents et autres officiers pour l’exercice de sa juridiction.

La seigneurie de MONTJEAN de GENNES comprend le bourg des ROZIERS à l’entier ; nul autre n’y peut faire aucun acte de justice ; le comté de BEAUFORT n’y a aucun droit ni mouvance.

La seigneurie de MONTJEAN de GENNES est vendue au seigneur de SOUS-LE-PUY l’an 1440, pour le prix de 1350 livres ; c’est l’époque de sa réunion à la terre de GENNES.

Le seigneur de MONTJEAN de GENNES intente action contre des sergents de BEAUFORT, pour avoir enlevé des prisons dudit seigneur des bêtes prises en dommage sur les domaines et sur ceux de ses sujets ; et pour avoir fait des exploits de justice dans les maisons du bourg des ROZIERS.

- MOULIN de la ROCHE de GENNES :

Le MOULIN de la ROCHE de GENNES doit certains droits au seigneur de MONTJEAN de GENNES sur les profits des émouturages. Ce droit a depuis été abonné à une rente annuelle.

- NOTAIRES de BEAUFORT :

Les NOTAIRES de BEAUFORT ne pouvaient faire leurs actes dans les maisons du bourg des ROZIERS ; ils étaient obligés de sortir des maisons et aller sur la levée ou grands chemins pour le faire ; les notaires de SAUMUR, au contraire, rédigeaient leurs actes dans les maisons du bourg, comme étant leur ressort.

Les NOTAIRES de BEAUFORT ont depuis la faculté d’exercer leur charge au bourg des ROZIERS, en concurrence avec ceux de SAUMUR, par l’appointement fait par le juge d’ANJOU l’an 1478 ; par ce moyen, les notaires de BEAUFORT et de SAUMUR ont droit d’exercer audit bourg et dans les maisons.

- NOYANT :

Le seigneur de NOYANT, paroisse de NOYANT, est homme de foy de MONTJEAN de GENNES.

- NOYEES :

Personnes NOYEES, dans la rivière, dans les eaux des seigneurs de GENNES, sont levées par les officiers de la seigneurie de MONTJEAN de GENNES.

- ORGEVEAUX :

La pierre ou la fontaine d’ORGEVEAUX est l’une des bornes des eaux des seigneurs de GENNES ; c’est la séparation desdites eaux avec celles de BESSE.

Cette pierre d’ORGEVEAUX est un rocher élevé, situé sur le rivage de la rivière, un peu au-dessus de BESSE et vis-à-vis le village d’ORGEVEAUX.

- PARIGNE :

Le seigneur de PARIGNE, paroisse de SAUGE L’HOPITAL, est homme de foy de MONTJEAN de GENNES.

- PATOIL :

La terre du PATOIL, située paroisse des ROZIERS, a droit de haute justice ; elle relève du seigneur de Saint-Cassien, par le moyen de la terre de la ROCHE de GENNES, dont elle a été démembrée ; c’est un fief de GENNES en VALLEE.

- PERRINE :

La terre de la PERRINE, paroisse de SAUGE L’HOPITAL, dépend du prieuré de CUNAUD ; elle relève du seigneur de MONTJEAN de GENNES ; son fief s’étend à GENNES et aussi au bourg des ROZIERS ; plusieurs maisons en relèvent ; c’est la partie du bourg confrontant la place au couchant de ladite place.

- PORT :

Le PORT de GENNES dépend pour moitié en indivis de la seigneurie de MONTJEAN de GENNES.

- PRES :

PRES en Vallée relevant à foy et hommage de la seigneurie de MONTJEAN de GENNES.

- PRIEUR :

Le PRIEUR de Saint-Eusèbe de GENNES dépend de l’abbaye de la Couture du MANS ; il est curé primitif de la paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES ; dans cette paroisse était compris le territoire de l’église et du bourg des ROZIERS et de ses environs en vallée. Lors de l’érection de la cure en paroisse des ROZIERS, le prieur de Saint-Eusèbe fit accord avec l’évêque et le chapitre d’ANGERS, au sujet de ladite érection et des offrandes et des oblations des habitants de la vallée, paroissiens de Saint-Eusèbe, en signe de la primatie dudit prieur sur ladite église établie sur sa paroisse et en récompense desdites offrandes, on lui attribua une prestation annuelle de 14 sols que le vicaire établi par le chapitre pour la desserte de la nouvelle église, serait tenu de lui payer et le prieur conserva les anciennes dixmes de son territoire en vallée, ; aussi lève-t-il la dixme sur tous les terrains du bourg des ROZIERS et des environs, qui sont, sans contredit, les premiers terrains de la vallée mis en culture, et les lits des personnes nobles décédées, comme les plus importants ; c’était le droit des curés pour les sépultures ; il a été aboli et converti en rétribution pécuniaire ; le prieur abandonne tous les autres droits au chapitre de l’église d’ANGERS en vallée.

- PRIMEVERT :

Le droit de PRIMEVERT appartient au seigneur de MONTJEAN de GENNES ; c’est d’avoir le premier saumon ou autres poissons pris dans les eaux des seigneurs de GENNES.

- PRISONS :

Les PRISONS de la seigneurie de MONTJEAN de GENNES sont situées au four à ban au bourg de GENNES ; certains habitants dudit bourg sont tenus d’y garder les malfaiteurs à leurs dépens ; le seigneur doit fournir la lumière la nuit.

Les PRISONS, pour emprisonner les bêtes prises en dommage sur leurs domaines, ou sur ceux de leurs sujets. Elles sont situées à la Rue Quarte, paroisse des ROZIERS en VALLEE ; c’est ce que l’on nomme le jart de SOUS-LE-PUY ; elles sont communes aux trois seigneuries de GENNES.

Procès de la dame de MONTJEAN de GENNES contre des sergents de BEAUFORT, pour avoir enlevé desdites prisons des bêtes prises par les sergents de ladite seigneurie en dommage de la Baillée de GENNES, dans le temps que les herbes sont défendues.

- PROCES:

PROCES entre les seigneurs de GENNES, le procureur du roy de SAUMUR joint avec eux, et les officiers du comté de BEAUFORT, pour avoir par ceux-ci fait des exploits de justice au bourg et en plusieurs lieux de la paroisse des ROZIERS dans les fiefs et justice desdits seigneurs de GENNES, faits et articles dudit procès, portant que ledit bourg des ROZIERS et les environs sont dans la mouvance des fiefs et arrières fiefs de GENNES, et dans la haute justice de cet endroit, relevant de la baronnie de Saint-Cassien en LOUDUNOIS, et néanmoins ressortissant par proximité de châtellenie, devant le juge de SAUMUR, par un règlement fait à ce sujet, que le comté de BEAUFORT n’a aucune mouvance audit bourg des ROZIERS ni aux environs, que les officiers dudit comté n’y ont aucun droit ni exercice de justice.

Il fut fait une enquête sur lesdites contestations ; elle justifie pleinement des droits des seigneurs de GENNES, au bourg des ROZIERS et ses environs, et porte expressément que les officiers du comté n’y ont aucune mouvance ni droit d’exercer la justice dans ledit bourg ni autres lieux circonvoisins dépendant de la haute justice des seigneurs de GENNES. Par jugement du juge d’ANJOU, les seigneurs de GENNES sont maintenus dans leurs droits de mouvance et de justice au bourg des ROZIERS et des environs, avec défense aux officiers de les y troubler. Ce jugement fait un règlement pour la justice des habitants des ROZIERS. PROCES par la dame de MONTJEAN de GENNES, contre des sergents de BEAUFORT, pour avoir expolié des prisons des seigneurs de GENNES, nommé le Jart, sis à la Rue Quarte, des bêtes prises en dommage sur les domaines et fiefs de ladite dame.

PROCES par la dame de MONTJEAN de GENNES contre des sergents de BEAUFORT pour avoir fait des exploits de justice dans des maisons du bourg des ROZIERS ; c’est pourquoi ladite dame intenta action contre eux devant le juge de SAUMUR.

- PRESBYTAIRE :

Le vieil PRESBYTAIRE des ROZIERS, situé près de l’église et joignant le cimetière relève du fief de la ROYRIE ; il a été arrenté par les curés ; cette maison a appartenu à Jean BOTTARD, depuis à René PHILIPPEAU.

- PROCURATION :

PROCURATION de l’abbé et couvent de la Couture du MANS et du prieur de Saint-Eusèbe de GENNES , pour composer avec l’évêque et chanoines de l’église d’ANGERS, sur le fait des novales et autres droits appartenant audit prieur dans le territoire de la chapelle du Patoil, construite paroisse Saint-Eusèbe, lesdites novales et droits attribués à ladite chapelle pour en former l’église et paroisse des ROZIERS, données auxdits chanoines par l’évêque. Cette pièce justifie que l’église des ROZIERS a été établie sur la paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES.

SOURCE AD49 COTE 1 E 1226