SARREAU

Dans la monographie de GENNES rédigée par l’Abbé BOURRASSEAU en 1903, on peut apprendre…

En 1207, On signale à GENNES le « paganus » de SARREAU, c’est-à-dire le pays de SARREAU. Cette appellation gallo-romaine se changea au Moyen-Age en celle de la seigneurie de SARREAU qui relevait de celle d’ARGENTON de GENNES. Le 17 janvier 1634, le titulaire Sébastien ROUSSEAU la vend à Raoul et à René CHARETTE, conseillers du roi.

En 1705, on y voit Catherine FREMONT, veuve de Guillaume PISSONNET de BELLEFONDS. En 1783, le sieur Joseph de MAURY d’AYROUS, mari de la fille du seigneur de Joreau, Elisabeth de Laurens en est habitant et par héritage passe à la famille de JOURDAN.

Aujourd’hui, le seigneur et maître de ce manoir est le père FOURNIER qui cultive paisiblement ses légumes sur l’emplacement du château, car autrefois il y avait un vrai château, qui portait le nom officiel de CHATEAU DE SARREAU, mais qui avait aussi été surnommé par les gens du pays le CHATEAU DE LA SABIERRE, corruption sans doute du mot sablière, car ce manoir avait été élevé dans un lieu de la seigneurie caractérisé par la grande quantité de sable qui le recouvrait.

 

Ancienne Maison à SARREAU

Dans un site ravissant, ce château dominait toute la plaine, ayant en face les villages de BOUCHET, la FORET et SARRE. A ses pieds, coulait le ruisseau qui faisait tourner son moulin appelé Moulin BLANC.

 

Il reste à noter que :

  • dans la plupart des caves du château de Sarreau sont ménagées des cachettes semblables à celles de la Bardinière et de la Gennevraye.
  • Que dans des actes notariés de Maître Roulleau, on cite plusieurs fois le chemin de Sarreau à Saumur. Celui-ci courait sur les hauteurs.
  • Que toute la seigneurie de Sarreau était de la paroisse de Ste Eusèbe, que la famille Rousseau qui pourrait bien avoir quelques rapports avec le Sébastien Rousseau cité plus haut exploitait le Moulin Blanc depuis au moins l’année 1745, d’après ses titres. Elle l’exploitait encore pendant la Révolution, et sur les livres de compte de cette époque, on voit que le commerce se faisait autant par échange qu’argent comptant. Un grand domestique, Caré était gagé pour une chemise, une culotte, 60 livres de gage et 3 livres de denier à Dieu. Un petit domestique, le petit Rocher, marché fait avec sa mère, recevait seulement 2 chemises, une veste de droguet, une culotte et était entretenu de sabots. Une autre note caractéristique de l’époque est que la farine s’y vendait non seulement au boisseau, mais aussi à l’écuellée et à la cuillerée.

Voici ce que nous pouvons apprendre dans l’ouvrage intitulé « les troglodytes en Anjou à travers les âges » dont les auteurs sont Camille et Jeanne FRAYSSE, historiens locaux du XXe siècle.

Au carrefour du moulin Blanc, sur la gauche, un chemin dessert le hameau troglodytique de Sarreau, qui dépendait autrefois du château du même nom. Cette voie de communication, très peu fréquentée aujourd’hui, avait autrefois une grande importance, car elle courait sur les hauteurs et n’était pas sujette aux inondations comme celle qui suit le cours de la Loire.

 

PAN DE MURAILLES

La demeure féodale, située à mi-pente du coteau bordant la rive droite de la vallée du ruisseau d’Avort, était semi-troglodytique. De la partie construite au-dessus du sol, quelques pans de muraille seulement, de un à deux mètres de hauteur, subsistent noyés dans les broussailles, vers l’Est et le Nord-est.

 

L’élément souterrain, en partie mieux conservé, garde encore intactes quelques portions de l’antique demeure. Il est à déplorer que toute la partie avancée des caves formant maintenant cour d’accès, se soit écroulée, emportant avec elle, avant qu’on ne l’ait étudiée, le dispositif intérieur des appartements.

Desservi par un chemin communal, le hameau troglodytique dépendant de cette seigneurie s’étend vers Nord. Il est constitué par des habitats creusés dans le tuffeau, voisinant avec des caves multiples. Il était autrefois en relation avec le château par des tunnels rejoignant des galeries situées plus haut, accédant elles-mêmes à des cachettes. L’une d’elles, située à un étage supérieur, est encore visible. L’effondrement de la voûte a révélé sa présence à six mètres de hauteur. Dans la zone non remaniée et en bon état de conservation des caves creusées sous la demeure seigneuriale, subsistent deux parties du logement primitif, dignes d’attention. La première, les souterrains-refuges, la seconde, désignée sous l’appellation de cuisine du château de Sarreau. Parlons en premier lieu de la cuisine du château de SARREAU……

 

Elle est constituée par trois salles dont les voûtes sont taillées en arc brisé, (I, II, III, planche V, figure 5) dont la plus intéressante est la première. On y accède par une porte A ménagée dans la roche, après avoir franchi une sorte d’antichambre B, à deux compartiments. Dès l’entrée, sur la gauche, se situe une cheminée appareillée avec four, dont la hotte et l’un des pieds droits ont disparu.

 

En face, au centre et au faite de la voûte en tiers-point, est creusée une ouverture en tronc de pyramide de section quadrangulaire. Elle est appareillée à sa partie supérieure avec des blocs de tuffeau taillés, dont les assises en surplomb forment alternativement un plan losangique et un plan carré, diminuant progressivement la largeur de la lunette en se rapprochant du faite. C’est le tuyau de tirage supplémentaire créé au Moyen-Age dans les grandes cuisines de châteaux et de monastères, pour évacuer la fumée et les vapeurs que le conduit de la cheminée n’arrivait pas toujours à absorber.

 

TUYAU DE TIRAGE

Parmi les rares monuments, édifiés à cet usage, encore existants, la cuisine de l’abbaye de Fontevrault. La cuisine seigneuriale de souterraine de Sarreau, entièrement taillée, exception faite de la partie terminale de son lanterneau central, a, toutes proportions gardées, une indéniable parenté de facture avec celle de Fontevrault, mais réalisée au-dessus du sol et destinée au même usage.

Un peu d’explications sur les souterrains-refuges…..

Ces souterrains-refuges ont été créés intentionnellement à l’effet de créer un lieu temporaire de dérobade. Au cours des siècles, de façon fréquente, nos ancêtres furent obligés de se dissimuler aux yeux des bandes de pillards ou de troupes armées

Le souterrain-refuge est constitué par une succession plus ou moins grande de caves aux dimensions et aux formes variées, reliées entre elles par des couloirs de dimensions très exiguës. Ayant pour mission de dérober aux yeux d’un ennemi, personnes, vivres et biens, il était une demeure momentanée en cas de danger. L’habitat permanent, troglodytique ou non, était familial ; le souterrain-refuge semble avoir été souvent, de par ses dimensions, commun à un nombre d’individus représentant au moins plusieurs familles.

Son entrée, prenant naissance à l’extérieur, à flanc de coteau ou en plaine, est toujours très étroite. Des broussailles, quelques pierres en masquaient l’ouverture. Mais cette remarque l’est au même titre quand le souterrain part d’un habitat. Dans ce dernier cas, l’entrée est ménagée dans un repli sombre de la cave, située à quelques mètres au-dessus du niveau du sol ; une échelle seule permet de l’atteindre. Il arrive qu’on y pénètre en descendant dans le puits même de la demeure, au moyen d’échancrures, creusées parallèlement dans les parois, pour le logement des pieds et des mains.

Quelles différences entre les galeries souterraines d’exploitation des souterrains-refuges ?

Les salles crées du fait de l’extraction de pierre sont en majorité de plan quadrangulaire ; le plafond est horizontal ; les tunnels de raccordement et par conséquent leurs ouvertures ont la dimension du char tiré par le cheval, chargé de l’évacuation des matériaux. Mises à part quelques niches à luminaire taillées dans les parois par les carriers pour déposer leurs lampes, on n’y relève aucune trace d’aménagement.

Le souterrain-refuge présente des caractéristiques diamétralement opposées. Si le plan en est également le plus souvent sinueux, les pièces qui le composent sont à l’échelle de l’homme. Les voûtes en ont été rarement taillées horizontalement, mais en plein cintre, en coupole, en arc brisé, en anse de panier….

Son entrée secrète livrait tout juste passage à une seule personne. Les couloirs reliant entre elles les différentes chambres ou permettant une sortie à l’air libre ou vers d’autres souterrains-refuges étaient également très étroits. On y cheminait, le plus souvent, à demi courbé. L’ensemble de l’œuvre, conçu pour la défense, comportait tout un système de cloisonnements mobiles, de pièges, de guettes, de passages rétrécis, de tuyaux acoustiques et d’aération. Enfin, pour en rendre pratique le séjour, on y a établi certains aménagements.

Revenons à SARREAU…..

Le système composé par les souterrains-refuges de ce manoir était très dense et très compliqué. Des galeries creusées dans le coteau à des étages différents mettaient en communication le village, le château et l’extérieur. Des éboulements les ont en partie détruites. Des tronçons d’une trentaine de mètres au plus de longueur peuvent seul être parcourus de nos jours.

 

ACCES SOUTERRAIN

L’un des tunnels encore praticables prend naissance dans une des parois latérales de la cuisine en E.

 

Sa voûte est taillée en arc au sommet. Il a comme dimensions moyennes sur tut son parcours : 1.60 m de hauteur et 0.60 m de largeur. De direction S-S.E au départ pendant 3m20, il tourne ensuite vers Est, suit une pente ascendante sur un parcours de 4 mètres, s’incline vers Sud et en F présente un refuge de vedette de plan carré, creusé à 1m50 du sol. Un retour d’équerre oriente à nouveau vers Est le couloir, descendant pendant 1m50 et ensuite régulièrement ascendant jusqu’au point où il est obstrué. Une niche G, pour luminaire, à sommet arrondi, est taillée dans la paroi droite.

PLAN SARREAU

A la faveur d’une voûte effondrée, on retrouve l’étroit boyau douze mètres plus loin, continuant son chemin vers Nord. On le parcourt pendant 10 mètres environ ; il aboutit à un carrefour I dont les trois issues sont obstruées soit par des éboulements, soit par des murs grossièrement dressés à l’aide de pierres et d’argile

Sur la droite de cette galerie, et sans aucun doute autrefois en liaison avec elle, s’étend un autre système de souterrains, creusés à un étage inférieur. On y pénètre aujourd’hui par une courte et étroite tranchée pratiquée dans le talus bordant le petit chemin qui dessert les caves habitées du hameau. La première salle I (8 m de longueur, 3 m de largeur et 2 m 50 de hauteur) nous paraît avoir été remaniée assez récemment. Elle présente cependant un retrait J (2 m sur 2 m) dont la hauteur n’est que de 1 m 25. Au fond, au niveau du sol, s’ouvre en gueule de four (1 m de largeur et 0 m 50 de hauteur) un couloir A au tracé sinueux, à pente descendante, obstrué par des éboulements au bout de 14 mètres. Sa voûte est taillée régulièrement en arc brisé (1 m de hauteur, 0 m 75 de largeur).

En L, au fond de cette même salle I, au niveau du sol, s’enfonce brusquement par une étroite ouverture un passage rétréci de 1 m de longueur, débouchant dans une petite salle circulaire (M) de 2 m de diamètre, en mauvais état de conservation et dont, par surcroît, l’aire a été bouleversée par les chercheurs de trésors. Une galerie N (10 m de longueur, 1 m 80 de hauteur, 1 m 50 de largeur) rectiligne, mène à une rotonde formée par deux salles de plan semi-circulaire O et O’, accolées (6 m de diamètre) et séparées en partie par un large pilier de soutènement ménagé. Au sommet de la voûte O est pratiqué un puits d’aération et probablement d’évacuation de section tronconique (2m de diamètre à la base, 1 m au sommet). Une pierre plate l’aveugle ; il devait vraisemblablement communiquer avec une galerie supérieure. La salle O’ surplombe la salle O de 1 m environ. Une ouverture P vers nord-ouest est murée et un étroit couloir de direction sud-ouest a son entrée Q obstruée par des éboulements.

 

LEGENDE DES TRESORS CACHES

LES SEPT POINCONS D’OR DU CHATEAU DE SARREAU

Dans l’ancien temps, un riche seigneur de ce château, bâtisse dont il ne reste au-dessus de terre que quelques négligeables pans de mur, mais dont les vestiges de l’habitat souterrain sont si importants et intéressants, résolut un jour de mettre à l’abri des voleurs et de la cupidité des vieillards écumant le pays, son avoir constitué par un important tas d’écus d’or.

Il fit quérir, à cet effet, par ses gens, dans un village très éloigné de son domaine, un tonnelier dont la réputation d’adresse et de diligence était grande.

A cheval, les valets partirent. Promettant au nom de leur maître dont ils turent son nom, un royal salaire ; ils décidèrent facilement l’artisan à les suivre. On l’invita à monter en croupe, et les étapes s’établirent de telle façon que la nuit surprit la petite troupe en chemin. On fit halte. L’un des hommes du seigneur lui tint à peu près ce discours : « Pöur un maître tonnelier tel que toi, le travail demandé ne sera qu’un jeu. Ton profit, tu le sais, sera grand. Mais il faut jurer dès maintenant, sur le Christ même, de ne révéler à personne ce que tu verras et feras. Par ailleurs, le nombre d’écus promis te sera versé sans faute, ta tâche achevée ».

Notre homme promit tout ce qu’on voulut.

On lui banda alors les yeux et les chevaux repartirent. Ce fut la dernière étape. On l’invita à mettre pied à terre et il ne tarda pas à s’apercevoir qu’on le faisait pénétrer dans une cave. Guidé par des gens d’armes, il parcourut sous terre, en aveugle, un chemin qui lui parut interminable. Par instants, il pouvait aisément avancer la tête haute, mais le plus souvent on l’avertissait d’avoir à se courber, marcher à quatre pattes, à ramper même dans les couloirs étroits au point de sentir les parois envelopper exactement son corps de toutes parts. Ces boyaux changeaient souvent de direction, obliquant brusquement à droite ou à gauche. Son pied, en se posant à terre, lui révélait une montée assez raide d’un chemin ou bien, en lui prenant la main, on l’aidait à descendre de nombreuses marches. La peur le prit progressivement et il en arriva à suer son angoisse. Enfin, le but atteint, on lui enleva son bandeau. Il était dans une salle au plafond bas taillé en coupole, à même la tuffe. Des hommes d’armes l’entouraient. A la lueur des torches, il aperçut sept poinçons remplis de beaux écus d’or. Fabuleuse vision qui le poursuivit toute sa vie ! D’un geste, on lui désigna un tas de planches et les outils de sa profession, doloires, marteau, maillet, gisant dans un coin.

Il comprit de suite. On avait eu recours à sa compétence pour mettre un fond solide à ces busses pleines à craquer de métal jaune. Aussitôt, sous la surveillance d’hommes muets, à la mine farouche, il se mit à l’œuvre, ajustant avec un soin tout particulier ses douelles sur l’inestimable trésor. La peur donna des ailes à ses outils…. Le dernier coup de maillet asséné, un homme de l’escorte lui compta dans la main le salaire promis.

A nouveau, on lui banda les yeux. Il reprit sa marche tâtonnante, heureux cette fois de s’acheminer vers la sortie, de quitter cette antre sinistre, la tête remplie de la vision de l’immense trésor.

L’air frais, arrivant par bouffées, l’avertit du terme de ce voyage de cauchemar. Il apprécia de pouvoir respirer largement. Sa main, frôlant la paroi pour se guider, rencontra une branche d’arbre, dont il arracha furtivement quelques feuilles. Ce fut le seul indice qu’il put se procurer pour identifier le souterrain au trésor, et malheureusement trop faible pour l’inciter un jour à en rechercher l’entrée.

Le mystère plane encore en ces lieux. On y a toujours la hantise des sept poinçons pleins de jaunets. Peut-être sont-ils partis depuis longtemps. Ou bien, gisent-ils encore, murés dans une cachette secrète, au fond d’un de ces innombrables et sinistres couloirs taillés en ogive, où l’on rampe parfois pour progresser et qui sont ramifiés en dédales inextricables, où l’air manque à vos poumons, et souvent obstrués par les éboulis de la roche dont le plafond a cédé.

 

Nous traversons la route départementale et longeons le Moulin Blanc ; en est Dame, Elizabeth de LAURENS en 1783….

 

Eléments architecturaux typiques des 13e-14e siècles ; le pignon oriental du corps du bâtiment principal présente une élévation en pierres de taille de tuffeau, avec une porte en arc brisé et une baie en arc brisé au rez-de-chaussée.

Ancien fief et seigneurie relevant d’ARGENTON de GENNES, divers terriers trouvés aux Archives Départementales d’Angers nous donnent de précieux renseignements sur SARREAU….

 

Rappelons tout d’abord ce qu’était la seigneurie d’Argenton de Gennes……

La seigneurie de GENNES, dans son intégrité vers le milieu du XIe siècle, était possédée par Josselin NORMAND, Ramburge, sa femme, en même temps seigneurs de CHANTOCE

Elle comprenait les fiefs depuis nommées, SOUS-LE-PUY, MONTJEAN DE GENNES, ARGENTON, la ROCHE DE GENNES, lesquels existaient dans le corps de la seigneurie de GENNES et ne se sont formés par la suite que par l’effet de démembrements successifs.

La seigneurie d’ARGENTON, l’une des seigneuries de GENNES les plus anciennes et aussi l’une des plus importantes, a son origine dans le partage qui en fut fait en faveur d’Adèle de CHANTOCE, la plus jeune des filles de Josselin NORMAND et Ramburge sa femme.

Ladite Adèle de CHANTOCE se maria avec Giraud du BELLAY, 1er du nom, seigneur de MONTREUIL-BELLAY, tué dans une sédition à ANGERS en l’an 1060, fils de BELLAY II, seigneur de MONTREUIL BELLAY, et de Graecia de BELLESME, laquelle Graecia, devenue veuve, se remaria avec le comte d’ANJOU.

Cette seigneurie d’ARGENTON ou l’emparagement d’Adèle de CHANTOCE a toujours depuis dépendu de la baronnie de MONTREUIL BELLAY.

ETAT DES TITRES EN 1771 ARGENTON FIEF ET MOULIN DE SARREAU

Le 25 octobre 1771, Messire Jacques Auguste POISSON de MONTAIGU, seigneur de Saint-Eusèbe de GENNES et des ROSIERS, SOUS-LE-PUY, MONTJEAN de GENNES, SARRE, FREMOULIN, et autres lieux, demeurant à ANGERS, paroisse Saint-Denis, acheta la seigneurie d’ARGENTON à très haut et très puissant Prince Monseigneur Jean Bretagne Charles Godefroy, duc de la TREMOILLE, seigneur de la baronnie de MONTREUIL-BELLAY, de la terre, prévôté et châtellenie d’ARGENTON de GENNES, à la charge de la tenir de ladite baronnie à hommage lige et à 5 sols de service payable au terme de Saint-Michel.

SOURCE : AD 49   1 E 1256  ETAT DES TITRES DE LA CHATELLENIE D’ARGENTON DE GENNES le 3 janvier 1772

 

Dans le terrier 1 E 1252, ayant trait aux remembrances d’Argenton de 1443 à 1718, divers documents nous révèlent des déclarations à cause de SARREAU et le Moulin Blanc.

  • En 1447, Jean COLIN d’Angers, pour rendre aveu du moulin et gaignerie de SARREAU

  • En mai 1449, Jean COLIN rend foy et hommage pour le moulin et gaignerie de SARREAU

  • CHATEAU DES NOYERS
    En août 1460, on peut apprendre que Jean AMENARD, seigneur de SARREAU, rendait foy et hommage à la seigneurie d’Argenton de Gennes ; dans notre chapitre consacré à AVORT, nous avons évoqué LAILLOU et ses seigneurs ; Jean AMENARD était également seigneur de LAILLOU ; la famille AMENARD possédait la maison noble et seigneuriale des NOYERS-AMENART, dans la commune de MARTIGNE-BRIAND, au XIVe et pendant les deux tiers du XVe siècle. Dès la fin du XVe siècle, à la famille de DAILLON, Thomas de DAILLON, Joachim de DAILLON.

  • En mai 1464, Messire Jean AMENARD , chevalier, seigneur de SARREAU, renouvelle sa foy et hommage

  • A la même date, Messire Jean AMENARD, chevalier, seigneur des Noyers, acte de foy lige, pour le fief de SARREAU.

  • A la même date, Messire Alain LE MARCHAND, curé de SARVIGNE, a rendu foy et hommage pour les dixmes de SARREAU, terres et prés de l’Eperon, léguées à la dite curé par testament de Jeanne AMENARD ; doit aveu à 5 livres pour raison mutation.

  • En juillet 1460, Jean HAMON a rendu ses aveux pour exhiber le contrat d’acquêt d’héritages sis à SARREAU

  • En octobre 1554, Maître René MOUREUX, seigneur du Moulin BLANC, rend les aveux.

  • En octobre 1555, Thibault BAUDRY, écuyer, seigneur de SARREAU, époux de Dame de DAILLON, rend hommage au seigneur d’ARGENTON.

Dans le terrier, sous la cote 1 E 1254, un aveu de la baronnie de MONTREUIL-BELLAY est rendu au roi par Guillaume d’HARCOURT, comte de TANCARVILLE, seigneur dudit MONTREUIL-BELLAY, le 1er février 1486.

A été extrait ce qui suit :

Premièrement : mon hôtel et appartenances, appelé l’hôtel d’ARGENTON de GENNES, ainsi qu’il se poursuit et comporte, tant en maisons, carries, cour, caves, jardins, contenant douze boisselées de terre ou environ.

Article 26 : hommes de foy à cause et par raison de ma dite terre d’ARGENTON de GENNES

Premièrement : Thomas de DAILLON , homme de foy lige, à cause de son hôtel, seigneurie et appartenances de SARREAU, et m’en doit deux sols de service annuel, et gardes à l’avenant service, selon la coutume du pays.

Le curé de SARIGNE est mon homme de foy lige pour raison de certaines choses héritaux et me doit, à raison de mutation, cent sols.

Jean BAREAU d’ANGERS est mon homme de foy simple pour raison du moulin de SARRAULT et autres choses  et me doit chacun an cinq sols de service annuel.

Toujours dans le même terrier, le 12 août 1751, Une offre de foy et hommage est faite par le procureur de Messire Michel-Henry de LUCE, seigneur de SARREAU et du Moulin BLANC, héritier de fau Michel de LUCE, son père, pour raison de ladite terre et fief de SARREAU et du Moulin BLANC, lequel est condamné de rendre son aveu. Ladite foy et hommage est faite en la maison nommée la GRANDINIERE au bourg de GENNES.

Un registre contenant des archives d’origine privée, sous la cote 1 J 2030, se trouve un aveu par Guillaume PISSONNET de BELLEFOND, seigneur de LANCRAU.

En voici un extrait :

En la présence et compagnie des conseillers du roi notaires et garde notes, au Châtelet de PARIS, …….

Noble homme Guillaume PISSONNET de BELLEFOND, seigneur de LANCRAU, demeurant paroisse de CHANTOCE, et encore seigneur du fief et seigneurie de SARREAU et le Moulin BLANC, en la paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES,  s’est transporté en l’hôtel de la haute et puissante Dame, Madame Marie de COSSE, Dame Baronne de MONTREIL-BELLAY, veuve de très haut et très puissant seigneur, Monseigneur Charles de La PORTE, chevalier des ordres du roi, duc de la MILLERAYE, Pair, Maréchal,……
Le sieur de BELLEFOND, à foy et hommage, à cause des terres, fief et seigneurie de SARREAU et du moulin BLANC, acquis par ledit sieur de BELLEFOND qui s’en est rendu adjudicataire avec d’autres biens vendus sur le sieur d’HAVENGOUR, le 26 août 1690, relevant de Madame la Duchesse, à cause de sa terre et baronnie de MONTREUIL-BELLAY

Fait le 15 mai 1691, en l’hôtel de Madame la Duchesse…….

Un aveu, datant du 20 juin 1705, rendu par Catherine de FREMONT, veuve de Guillaume PISSONNET, vivant écuyer, de son vivant seigneur de BELLEFOND, et de la terre, fief et seigneurie de SARREAU et du Moulin BLANC, sise à la paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES, rendu à Artus, Louis Timoléon de COSSE, duc de BRISSAC, seigneur baron de MONTREUIL-BELLAY, connaît être votre femme de foy lige à cause de votre fief et seigneurie d’ARGENTON de GENNES, sise en ladite paroisse, pour raison de mon hôtel, terres et seigneurie de SARREAU, ……..

Item, plusieurs terres et bois, dont certains à la BARDINIERE…….

Le poinçon est une ancienne mesure liquide ; Le poinçon est la moitié d’un tonneau d’Orléans ou d’Anjou.

Gaignerie ou gagnerie : terme de coutume ; toutes sortes biens provenant de la terre.

La famille AMENARD avait fait alliance avec les de DAILLON ; la fille de Jean AMENARD avait épousé Louis de DAILLON. Les de DAILLON étaient également seigneurs de LAILLOU.

Précisons que Thomas de DAILLON était le petit-fils de Jean AMENART.

Dans les Archives municipales de NANTES, on peut lire : le 23 janvier 1606, Raoul, fils Messire René Charette, Sr de la Bretonnière, sénéchal à la sénéchaussée de Nantes, et Delle Anne Martin ; parrain, écuyer Raoul Charette, Sr d'Ardaine ; marraine, Delle Anne Bautru.

Guillaume PISSONNET de BELLEFONDS, receveur au grenier à sel d’INGRANDES en 1672, est né le 6 mars 1649 à HUISSON SUR COSSON (41). Fils de Charles PISSONNET de BELLEFONDS et de Geneviève CHARRON, il se maria le 28 novembre 1668 à BLOIS, avec Catherine FREMONT ; née vers 1650, décédée le 15 juin 1707 à CHAMPTOCE SUR LOIRE