L’ETANG DE GENNES, UNE SEIGNEURIE OUBLIEE…..

 

Voici ce que nous apprend la monographie sur la commune de GENNES, rédigée par l’Abbé BOURASSEAU, curé de Gennes, sur l’Etang de GENNES

La dénomination de cette seigneurie provient sans doute de sa situation. L’Etang de Gennes était borné à l’est par la chaussée qui reliait le chemin du Vautumier à Mardron et à la Harielle ; il remontait jusqu’à Mazerolles. Les titres de propriété appartenant aux MABILLE de la PAUMELIERE, les derniers seigneurs, fixent la situation du château primitif près le PONTBRIAND, dont il ne reste, disent-ils, que masures. Cet emplacement est aujourd’hui la propriété de Messieurs VETAULT et FRETELLIERE.

Ces mêmes titres nous donnent l’origine et l’importance de la seigneurie en ces termes :

Noble et puissant seigneur Geoffroy de DUREIL….vend à honorable homme…. Sieur de Montaigu, demeurant à Saint Sulpice sur Loire, le lieu, domaine, terre, fief, seigneurie de l’Estang, sis es paroisses de GENNES, GREZILLE, Saint MOR, Saint GEORGES des SEPT VOIES, les ROSIERS, BESSE, et autres paroisses circonvoisines, tant en maisons, jardins, terres, vignes, prés, pastures, cens, rentes et devoirs, tant par bleds, chapons, vins, vignaiges que autres cens, rentes et de vins, dixmes, boys, taillis et que de droit de haute justice, moyennes et basse, avec le droit de patronage et présentation de la chapelle de l’Estang, desservice en l’église de Saint Aubin de BLAISON, et autres droits de patronage…. Sans rien en excepter, lesdites choses vendues, sises es fief du roy, et tenues en partie à foy et hommage lige à cause de son chastel de Saumur, et au surplus, du sieur de MILLE, à foy et hommage simple du Sieur d’ARGENTON, du Sieur de MONSABERT, de l’Abbé et couvent de Saint MOR, à cause de leur terre de BESSE…. Pour le prix et la somme de 10 300 livres tournois….
Fait et passé le 3ème jour de juillet de l’an 1567.

En 1583, le Sieur de MONTAIGU revend la seigneurie à la veuve du CHESNE PESCHERARD, et, dans une énumération semblable à celle-ci-dessus, on peut remarquer cette adjonction caractéristique en terres, fiefs, et seigneurie de l’Estang de GENNES, hommes et subjects, etc…. deux parts par indivis du grand et petit moulin de GENNES…. Tenus du seigneur de TREVES…. Pour le prix de 6 666 écus…

La seigneurie avait une mesure particulière qui se maintint jusqu’à la Révolution ; elle comptait 12 boisseaux pour 11 des PONTS de CE.

Les seigneurs connus furent :

  • En 1237, Mathieu de l’ETANG qui avait pour aïeul Mathieu de GENNES
  • En 1387, Jean de CHATEAUBRIAND
  • En 1417, Jean AUGIER dont la veuve avait épousé ROLLAND en 1436
  • En 1436, ROLLAND, vicomte de COETMEN et de TONQUEDEC
  • En 1458, Charles de MONTECLERC
  • En 1463, Louis DESBARRES
  • En 1509, P de BOURNAN
  • En 1514, Jean de DUREIL, par sa femme, Françoise de THOUARS
  • Le 3 juillet 1567, Geoffroy de DUREIL qui vend le fief à Jacques MARTIN de MONTAIGU
  • Vers 1580, il le revendit à sa fille Michelle, épouse de Louis de CHEVERUE, veuve en 1622.

En 1771, la seigneurie fut partagée en trois parts qui ne tardèrent pas à être subdivisées.
La première part échut aux MABILLE de la PAUMELIERE ; elle comprenait le nouveau logis seigneurial de construction moderne ; celui-ci est aujourd’hui la propriété de Mr FRADIN, notaire, maire de GENNES. Les bureaux de l’étude y sont installé

La deuxième part échut à Mr de MOULIN, seigneur de la ROCHE de GENNES ; elle comprenait l’emplacement du manoir primitif disparu.

La troisième part échut à Mr de la FONTAINE de FONTENAY, seigneur de Saint PIERRE en VAUX, qui vint plus tard se fixer au château de la GENNEVRAIE, après l’avoir acheté.

En 1788, Jean-Baptiste de FONTENAY présente ses foy et hommage au comte de TREVES pour ses seigneuries ; ce comte était alors Mr de STAPLETON.

Le rôle des impositions de 1784 estime le revenu foncier de la part de Mr de la PAUMELIERE à 140 livres ; le revenu des trois parts était donc de 420 livres.

Célestin PORT nous apprend que le seigneur présentait à une chapelle du nom, fondée et desservie en l’église de BLAISON, en réservant à chaque présentation l’obligation pour le chapelain de la desservir à GENNES « quand il y auroit chapelle ».

Dans le chartrier de la seigneurie de CHEMANT, second chapitre, section 7, se trouvent des factions et hommages faites à MONTREUIL BELLAY par les seigneurs de CHEMANT, à raison de leurs droits de nommer et présenter la chapelle de l’ETANG de GENNES, desservie en l’église du Chapitre de BLAISON.

Le 28 juillet 1699, hommages rendus à la baronnie de MONTREUIL-BELLAY par César Pierre de CHEVERUE, seigneur de CHEMANT, à raison du droit de présentation à la chapelle de l’ETANG de GENNES, desservie en l’église de BLAISON.

Le fief de l’ETANG de GENNES donnait son nom au XIIIe siècle encore à une famille de chevalerie. Matheus de l’Estanc, 1237, de Stagno en 1239, qui avait pour aïeul, Mathieu de GENNES, Willelmus de STAGNO en 1273.

 

Voici ce que nous avons trouvé dans différentes liasses aux ADML :

 

    Source AD49 Côte : G 848
  • Dans la liasse G 848, un titre latin, daté de juin 1239, par lequel Mathieu de STANNO reconnaît tenir du Prieur de CUNAUD, toutes les dîmes qu’il possède, dans les paroisses de GENNES, BLAISON, SAUGE, LUIGNE et CHAVAGNES, au devoir de deux livres de cire payables au jour de la fête de l’Annonciation de la Sainte Vierge.

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  • Dans la liasse dont la cote est G 351, Evêché d’ANGERS et Chapitre de la Cathédrale, nous découvrons une transaction entre le Chapitre et Mathieu de l'Étang, de Stagno, en 1271, pour ses dîmes en Grézillé. Datum die Jovis post festum beati Egidii anno Domini M°CC° septuagesimo primo (original jadis scellé d'un petit sceau ovale de cire brune, dont le bas seulement subsiste, avec la légende Andec.) ; elles reviendront après sa mort au Chapitre.






  • Dans la liasse G 735 consacrée à la dîme de SARRE en Saint Vétérin de GENNES, dépendant de la dîmerie de ROCHEMENIER.
    Don par Guill. De L'Étang, de Stagno, au Chapitre Saint-Maurice d'Angers, de la dîme de Sarré, apud Serre in loco qui vulgariter appellatur La Gennevraye (1273 copie)





  • Le 4ème chapitre du tome 17 du Comté de TREVES, se trouvant dans la liasse E 1336, renferme les foys hommages, aveux, dénombrement et autres titres de la terre et seigneurie de l’ETANG de GENNES, dudit comté de TREVES, en haute, moyenne et basse justice, à foy hommage simple, et quatre sols de service chacun an, au jour de la Saint Hilaire.

En voici quelques exemples :

    Source AD49 Côte : E 1336
  • Le 26 mars 1418, aveu et dénombrement de la terre de l’Etang de GENNES, mouvante de la baronnie de TREVES.
    De vous, très noble et puissant seigneur, mon seigneur le baron de TREVES, Je, Jehan AUGIER seigneur du Plessis et de l’Etang de Gennes, confesse être votre homme de foy simple au regard de votre château de TREVES, de choses héritaux que je tiens de vous….


  • Source AD49 Côte : E 1336
  • Le 2 décembre 1443, procuration par ROLLAND, Vicomte de COETMEN et de TONQUEDEC, pour faire foy et hommage à TREVES pour la seigneurie de l’ETANG de GENNES.
    La Maison de Coëtmen est une famille de haute noblesse de Bretagne, issue en ligne directe des comtes de Rennes, et éteinte au milieu du xviiie siècle.
    ROLLAND IV, Vicomte de COETMEN et de TONQUEDEC, épousa Jeanne de PENHOET qui semble décédée avant 1451, puisqu’à cette date ROLLAND IV était tuteur de ses propres enfants. Sa seconde épouse fut Jeanne du PLESSIS-AUGER ; lui-même mourut en 1470, laissant plusieurs enfants.


  • Source AD49 Source : E 1336
  • Le 11 novembre 1463, foy et hommage simple à TREVES, par Maître Louis DESBARRES, pour raison de sa seigneurie de l’Etang de GENNES, des deux parts par indivis de la moitié de la dîme de blé et de vin de la GENNEVRAYE, de la moitié par indivis des dîmes de BAILLE et de VAUX, et d’une pièce de lande contenant 30 quartiers.
    Le tout sous la reconnaissance de 14 sols de service au jour de Saint Hilaire.


  • Source AD49 Côte : 1 E 1252
  • En novembre 1495, Pierre de THOUARS, seigneur de l’ETANG de GENNES, présente sa foy et hommage

    Ces renseignements ont été trouvés dans la liasse 1 E 1252, 1 E 1254








  • Source Ad49 Côte : 1 E 1252
  • En mars 1522, Jean de DUREIL, écuyer, seigneur de l’ETANG de GENNES, mari de Dame Françoise de THOUARS.










  • Le 9 août 1557, extrait de l’aveu rendu à la châtellenie d’ARGENTON, par Geoffroy de DUREIL, seigneur de la BARBEE, pour raison de la terre de l’ETANG de GENNES, de laquelle le détail suit :











  • Le 3 juillet 1567, acquêt par Jamet MARTIN, Sieur de MONTAIGU, de la seigneurie de l’ETANG de GENNES et des grands moulins de GENNES.

    Noble et puissant seigneur Geoffroy de DUREIL….vend à honorable homme…. Sieur de Montaigu, demeurant à Saint Sulpice sur Loire, le lieu, domaine, terre, fief, seigneurie de l’Estang, sis es paroisses de GENNES, GREZILLE, Saint MOR, Saint GEORGES des SEPT VOIES, les ROSIERS, BESSE, et autres paroisses circonvoisines, tant en maisons, jardins, terres, vignes, prés, pastures, cens, rentes et devoirs, tant par bleds, chapons, vins, vignaiges que autres cens, rentes et de vins, dixmes, boys, taillis et que de droit de haute justice, moyennes et basse, avec le droit de patronage et présentation de la chapelle de l’Estang, desservice en l’église de Saint Aubin de BLAISON, et autres droits de patronage…. Sans rien en excepter, lesdites choses vendues, sises es fief du roy, et tenues en partie à foy et hommage lige à cause de son chastel de Saumur, et au surplus, du sieur de MILLE, à foy et hommage simple du Sieur d’ARGENTON, du Sieur de MONSABERT, de l’Abbé et couvent de Saint MOR, à cause de leur terre de BESSE…. Pour le prix et la somme de 10 300 livres tournois….
    Fait et passé le 3ème jour de juillet de l’an 1567.
    Source : ADML cote E 3302

  • Source AD49 Côte : G 2044
  • Le 15 juin 1580, sentence qui condamne le seigneur de l’Etang de GENNES, à savoir Louis de CHEVERUE, époux de Damoiselle Michelle MARTIN, de payer à Jehan NORMAND, prêtre de la cure de Saint Vétérin de GENNES, les arrérages de 12 boisseaux de froment, et de servir et de continuer chacun an, lesdits 12 boisseaux.







  • Le 19 juin 1601, aveu rendu à la baronnie de TREVES par Pierre de CHEVERUE, pour raison de la terre et seigneurie de l’ETANG de GENNES, tenue en haute, moyenne et basse justice, à foy et hommage simple, et 14 sols de service chacun an au jour de la Saint Hilaire.
    De vous, très noble et très puissante Dame, Jacqueline de CLAIREMBAULT, veuve de très noble et très puissant seigneur et Messire Pierre de LAVAL, vivant chevalier, baron de TREVES, Je, Pierre de CHEVERUE, écuyer, seigneur de CHEMAN, Pour moi que pour Michelle de CHEVERUE, enfant légitime de défunt Louis de CHEVERUE et de défunte Demoiselle Michelle MARTIN, à cause de ladite MARTIN, à cause de la terre et seigneurie de l’ETANG de GENNES, des deux parts du Grand moulin, confesse être votre homme de foy simple, au regard de votre châtel et baronnie de TREVES……

    Un peu d’histoire sur la famille de CHEVERUE….
    Jamet ou Jacques MARTIN, qualifié tantôt de marchand, tantôt de fermier, était un personnage riche et important. Il était seigneur de Montaigu, en CHEMELLIER ; il acheta aussi la seigneurie de I'ETANG-de-GENNES, le 3 juillet 1567.Jamet MARTIN revendit sa terre de I'ÉTANG-de-GENNES à sa fille, Michelle, vers 1580. Michelle était veuve de Michel PESCHERARD, et aussi dame du Chesne, quand elle se remaria, en 1583, avec Louis de CHEVERUE, seigneur de Fontenelle, prévôt de la maréchaussée de France en Anjou. Louis de Cheverue et Michelle Martin laissaient trois enfants : Michelle, Pierre et Anne, qui eurent pour tuteur leur oncle, Louis de Cheverue de la Boutonnière. C'est en sa qualité de curateur de ses neveux que, le 26 novembre 1601, Louis présenta messire Étienne Rogeron pour la chapelle Saint-Nicolas de l'Étang-de-Gennes, desservie dans l'église de Blaison, et alors vacante par la résignation de messire Pierre Quatrembat.
    On attendait, pour achever le partage des biens héritaux de Michelle Martin, la majorité de la plus jeune de ses enfants. En 1622, l'époux de Michelle de Cheverue, Claude de Caignou, présida à ce partage, sous seing-privé. Chemant restait aux enfants de Pierre, principal héritier noble. L'Étang-de-Gennes fut partagé en trois lots : le premier, dont faisait partie la maison seigneuriale, échut à Michelle ; le second, composé de divers droits, cens et revenus féodaux, advint à Jean Pescherard; le troisième qui, entre autres droits, comprenait le droit de présentation à la chapelle, revint au jeune seigneur de Chemant, qui garda ainsi le droit au titre de seigneur de l'Étang.
    En 1670. Louis l'aîné s'appelait seigneur de l'ETANG et résidait à CHEMANT en 1671. Par son mariage avec Jeanne du Boucher, en 1673, il devint seigneur de Saint-PIERRE-en-VAUX, et, en 1674, son père lui donna la seigneurie de l'ÉTANG, sauf le droit de présentation à la chapelle, qui resta aux seigneurs de CHEMANT.
     Par sa fille, Louis est l'ancêtre de la famille de FONTENAY, encore existante dans les environs.
    Jusqu'à la Révolution, la chapelle de l'Étang-de-Gennes, à la nomination du seigneur de CHEMANT et à la collation de l'évêque d'Angers, resta desservie dans l'église de BLAISON, « en attendant qu'il y ait une chapelle à la maison de Gennes ».
  • En 1622, Partage de la seigneurie de l'Étang-de-Gennes, dépendant de la succession de Michelle MARTIN, veuve en secondes noces de Louis de CHEVERUE.
    Lots à partager des choses héritaux de défunte Damoiselle Michelle MARTIN, veuve en seconde noce de défunt Louis de CHEVERUE, vivant, écuyer, seigneur dudit lieu et de CHEMANT.
    Source : ADML E 1999






  • Le 14 avril 1662, titre nouveau consenti par Messire Pierre de CHEVERUE, chevalier, seigneur de CHEMANT et de la tierce partie de l’ETANG de GENNES, tant en son nom que comme faisant fort de Damoiselle Louise de CAIGNON, veuve de Georges MABILLE, vivant écuyer, Seigneur de la PAUMELIERE, mère et garde noble de ses enfants au profit de de la Cure de Saint Vétérin de GENNES, de 12 boisseaux de froment, mesure de l’Etang de Gennes, au terme de Notre Dame de l’Angevine.
    A la charge par ledit curé de dire ou faire dire deux messes et autres services, cy tant qu’il soit porté par la fondation de ladite rente au jour de la Sainte Agnès, au mois de janvier, pour le repos des âmes des seigneurs fondateurs, suivant le jugement rendu au siège du Présidial d’Angers, le 15 juin 1581, entre Louis de CHEVERUE, vivant, écuyer, et Damoiselle Michelle MARTIN, sa femme, et Jean NORMAND, vivant, prêtre curé de ladite paroisse de Saint Vétérin de GENNES
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  • Le 12 août 1682, aveu de la seigneurie de l’ETANG de GENNES en GREZILLE, et de la partie de la dîmerie de SARRE de LINIERES et la GENNEVRAYE, à très haut et très puissant Prince Monseigneur Louis Duc de BOURBON, Prince de CONDE, premier Prince du Sang, de Louis de CHEVERUE, chevalier, seigneur de Saint PIERRE en VAUX, du fief de l’ETANG de GENNES en GREZILLE,…….
    Tenue en haute, moyenne et basse justice, à foy et hommage simple, et 14 sols de service chacun an au jour de la Saint Hilaire.






  • Le 26 mars 1753, foy et hommage faite au Comté de TREVES, par Messire Jean-Baptiste de la FONTAINE et Dame Marie-Anne de CHEVERUE, son épouse, non commun en biens, pour raison du fief et seigneurie de l’ETANG de GENNES, tenu en haute, moyenne et basse justice, appartenant à ladite Dame, comme fille de Messire Louis de CHEVERUE.