LA BRUYERE EN GREZILLE, RELEVANT DU COMTE DE TREVES 

 

 

 

 

Extrait Carte de CASSINI

Voici ce que Célestin PORT, archiviste et historien, nous apprend sur la seigneurie de la BRUYERE.

Ancien fief et seigneurie relevant de TREVES, d’où la terre avait été détachée par Elyot de TREVES, qui en 1316, vendit à Pierre de BOMAYE, Sieur de la Brossardière, « toutes les choses, comment qu’elles soient nommées, au lieu appelé la BRUYERE ».

Jean d’AVORT en est sieur en 1396, François d’AVORT en 1419, Trophime de VALIERES écuyer, maître d’hôtel ordinaire de la reine en 1473, Jean du ROUIL, écuyer, en 1475, 1505, par sa femme Anne d’AVORT, Dame aussi du BOUMOIS. Son fils et principal héritier, René de THORY, né de son second mariage avec Jean de THORY, en 1512, qui, le 20 mai 1522, vendit la terre à Maître Pierre FOURNIER, conseiller en court laie, contrat non suivi d’effet. René de THORY est encore seigneur en 1525. En 1533, René de COSSE-BRISSAC. Dans la liquidation ruineuse de la succession d’Henri de COSSE BRISSAC en 1683, Henri-René ROBIN, marquis de la TREMBLAIE, se porta acquéreur le 15 juillet, et la même année, le 4 septembre, il transféra son droit à René BERITAULT, sieur de la terre de la CHESNAIE, qui y fut réunie. On dit communément au XVIIIe siècle : « La Bruère alias la Chesnaie ou la Bruère et la Chesnaie », le tout vendu nationalement le 27 prairial an VI. L’habitation actuelle est du XVIIIe siècle agrandie d’un corps de bâtiment moderne.

Les ADML nous donnent de précieux renseignements sur cette terre, notamment le tome 22 du Comté de TREVES. Dans ce tome 22, de nombreuses foys et hommages, aveux, dénombrements et autres titres justifient que la terre et seigneurie de la BRUERE en la paroisse de GREZILLE est tenue et mouvante dudit Comté de TREVES, en moyenne et basse justice, à foy et hommage simple, et un cheval de service à muance de seigneur et de vassal.

    Source AD49 Côte : E214
  • Le registre E 214 contient le titre de vente datant de 1316, de la seigneurie de la BRUYERE, par Elyot de TREVES à Pierre de BOMAYE.








  • Source AD49 Côte E1341
  • Le 6 mai 1419, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de la Bruère et ses dépendances, tenue et mouvante de TREVES, fait par François d’AVORT à Messire Robert LE MASSON, baron dudit TREVES.






  • Source AD49 Côte : E214
  • En 1473, aveu rendu par Trophime de VALIERES, écuyer, pour la terre et seigneurie de la BRUERE.






  • Le 16 février 1505, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de la Bruère, par Anne d’AVORT, Dame du BOUMOIS, épouse de Jean du ROUIL, à Messire François de VILLEPROUVEE, baron dudit TREVES.

  • Le 20 mai 1522, une lettre d’acquêt de la seigneurie de la BRUERE, à Maître Pierre FOURNIER, conseiller en la cour laie, par René de THORY, seigneur de la BRUERE, fils d’Anne d’AVORT et de Jean de THORY, à tenir de TREVES à foy et hommage et un boisseau de froment de seigle au curé de GREZILLE.
    En droit ancien, une cour laie était un tribunal séculier et non ecclésiastique
    Ce fut un contrat non suivi d’effet.

  • Le 22 août 1525, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de la BRUYERE par René de THOIRY à la baronnie de TREVES.

  • Le 23 juillet 1547, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de la Bruère, paroisse de GREZILLE, ses appartenances et dépendances, tenue et mouvante en fief foy et hommage de la baronnie de TREVES. Fait et passé par Dame Charlotte d’ESQUETOT, comtesse de BRISSAC, veuve feu Messire Charles de COSSE, au nom et comme ayant le gouvernement et bail de Charles de COSSE, fils aîné dudit feu seigneur et d’elle, seigneur dudit lieu de la BRUERE, à Madame Claude d’AVAUGOUR, Dame de ladite baronnie.

  • Le 22 avril 1559, foy et hommage simple à la baronnie de TREVES, par Messire Charles de COSSE, pour raison de la terre de la BRUERE, en la paroisse de GREZILLE, ses appartenances et dépendances, avec reconnaissance d’un cheval de service à mutation de vassal, à Dame Guyenne de VILLEPROUVEE, Dame de TREVES.

  • Source AD49 Côte : E1341
  • Le 24 décembre 1574, foy et hommage simple par Dame Charlotte d’ESQUETOT, comtesse de BRISSAC, veuve de haut et puissant seigneur Messire Charles de COSSE, vivant, comte de BRISSAC, et Charles de COSSE, son fils, à Dame Claude d’AVAUGOUR, au regard de la baronnie de TREVES, pour raison de leur seigneurie de la BRUERE.





  • Le 12 septembre 1607, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de la BRUERE, tenue et mouvante de la baronnie de TREVES, à noble et puissante Dame Jaqueline de CLAIRAMBAULT, Dame de la baronnie de TREVES, par Charles de COSSE, chevalier des ordres du Roi, Maréchal et grand panetier de France, Comte de BRISSAC et autres, seigneur de la BRUERE.







  • En novembre 1666, sentence par défaut rendue par Mr le Sénéchal de TREVES, contre Messire Henry-Halbert de COSSE, seigneur de la BRUERE, qui permet au procureur de cour de saisir, faute de foy hommage aveu et devoirs non payés.

  • Le 3 septembre 1683, contrat d’acquêt de la seigneurie de la BRUYERE par MM. De Saint OFFANGE. Voici ce que nous apprend ce contrat :
    Le troisième jour de septembre mil six cent quatre-vingt-trois, avant midi, par devant nous, Jean PORTIER, notaire royal à ANGERS, furent présents et soumis Messire René Madelon de SAINT OFFANGE, Abbé comandataire de l’abbaye de Saint Maur sur Loire, fils aîné et principal héritier bénéficiaire de Messire François de Saint OFFANGE, chevalier, seigneur de la JAILLE, et de Dame Marie Catherine de VILLARMOIS, ses père et mère, tant en son nom que faisant le fait valable de Messire Claude-François de Saint OFFANGE, chevalier, seigneur de la JAILLE,  Demoiselle Anne Catherine de Saint OFFANGE, ses frère et sœur, promettant leur faire ratifier ces présentes, et avec lui, solidairement, les obliger à l’exécution d’icelles par actes valables qu’il en fournira en nos mains, en conséquence de la faculté portée par le contrat de vente à lui et de nous faire part la direction des biens abandonnés par Monsieur le Duc de BRISSAC des terres et seigneuries de la FOSSE et de la BRUERE, circonstances et dépendances et annexes d’icelles situées en cette province d’Anjou, exprimés audit contrat passé par COLON et LANGE, notaires au Châtelet de PARIS, le quinzième juillet dernier, portant que ledit seigneur Abbé a acquis les terres tant pour lui que pour ses frère et sœur, nomme pour acquéreur desdites terres et seigneuries de la BRUERE et de la FOSSE, aux charges et conditions portées par ledit contrat, Messire Henry René, Marquis de la TREMBLAYE ROBIN, et du PIMPEAN, demeurant en son château du PIMPEAN, paroisse de GREZILLE, et noble Homme, Sieur René François BERITAULT, conseiller du roi et contrôleur au grenier et magasin à sel de CHOLET, savoir, ledit seigneur de la TREMBLAYE pour le fief et seigneurie de la BRUERE et les dépendances, et ledit sieur BERITAULT, pour le fief et seigneurie de la FOSSE et tout ce qui en dépend…….
    Pour la terre et seigneurie de la BRUERE et ses dépendances, la somme de trois mille livres, pour le fief et seigneurie de la FOSSE, la somme de cinq mille quatre cents livres.
    Ledit sieur BERITAULT a payé audit Sieur Abbé de Saint Maur la somme de cinq mille quatre cents livres pour le prix dudit fief et seigneurie de la FOSSE, qui, y celui Sieur Abbé a reçu comptant, au vu de tous, en louis d’or et d’argent et monnaie ayant cours….
    Et à l’égard de la somme de trois mille livres restants, pour le prix de la terre, fief et seigneurie de la BRUERE, ledit Sieur Marquis de la TREMBLAYE, pour ce établi et soumis sous hypothèque spécial d’icelle et général de tous ses autres biens, a promis et s’est obligé la payer audit Sieur Abbé de Saint Maur, dans deux ans prochains en payer et continuer l’intérêt au denier vingt, à compter du premier janvier dernier, parce que le Sieur Marquis de la TREMBLAYE prendre et se fera payer de la ferme de ladite terre et seigneurie de la BRUYERE


  • Un inventaire des titres, contrats, pièces et enseignement contenant la propriété des terres et seigneuries de la FOSSE et de la BRUERE que délivrent Messieurs le Directeur et XXX, de Monseigneur le Duc de BRISSAC à Messire René Madelon de SAINT OFFANGE, passé devant LANGE et COULON, notaires à PARIS, le quinze juillet mil six cent quatre-vingt-trois.

    En copie, voici les titres concernant la seigneurie de la BRUYERE.




  • Le 26 mai 1714, procédure entre M. BERITAULT, seigneur de la BRUYERE et du PONTCEAU, contre M. René de la TREMBLAYE, seigneur du PIMPEAN et GREZILLE, pour faits de chasse dans les bois de la BRUERE et de la FOSSE, et pour la mouvance prétendue desdits fiefs, contre le sieur BOSSEAU, fermier des seigneuries de la BRUERE et de la CHESNAYE.


  • Le 12 février 1770, foy et hommage simple faite à haut et puissant seigneur, Messire Jean de STAPLETON, chevalier, Comte de TREVES par Messire Pierre-Germain BERITAULT et Louise Perrine BERITAULT, pour raison de leur fief de la BRUERE en la paroisse de GREZILLE, mineurs de vingt ans, enfants de Messire Pierre-Arthur BERITAULT, écuyer, seigneur de ladite terre de la BRUERE, auditeur à la Chambre des Comptes de Bretagne, procédant sous les autorités de Maître François BERITAULT, seigneur de la CHESNAYE pour Pierre Germain BERITAULT, et Messire Gabriel de la TREMBLAYE, écuyer, seigneur de CHAUVIGNE, pour Louise Perrine BERITAULT, les curateurs….

    Premièrement, notre maison seigneuriale de la BRUERE, alias la CHESNAIE, paroisse de GREZILLE, composée de chambres basses et hautes, grenier au-dessus, couverts à ardoises, cours……

    Sur lesquelles choses ci-dessus, déclare avoir droit de moyenne et basse justice, droit d’épaves et d’aubenages, et de tous les droits qui en dépendent, avec le droit de mettre et donner mesures de bled et à vin, à nos hommes et sujets, avec garenne défensable à conils et à lièvres.

    Pour raison desquelles susdites choses, nous vous devons et sommes tenus vous payer un cheval de service à mutation d’homme et de seigneur, toutes les fois et quand le cas y advient, selon la coutume ; outre, nous vous devons pleige, gage, setes et obéissances, tel qu’homme de foy simple doit et est tenu de faire à son seigneur de fief et de foy simple, et les loyaux tailles et aides, selon la coutume du pays, quand le cas y advient, aux protestations par nous faites, que, s’il est prouvé par aveux rendus par nos prédécesseurs aux vôtres, qu’il soit tenu de vous plus grand nombre de choses, que ce qui est ci-devant déclaré, de vous les obéir en service, sitôt qu’elles seront venues en notre connaissance.

    En foy de quoi nous avons signé le présent aveu……

  • Le 8 septembre 1778, aveux rendus par Messire Henri de La LANDE, pour ses fiefs d’EPEIGNE, du SABLON, et de la MOINERIE, en GREZILLE.
    De vous, Pierre Germain BERITAULT, écuyer, seigneur de la BRUERE, la FOSSE, le PONTREAU et autres lieux,
    Je, Messire Henry de La LANDE, chevalier, seigneur des châtellenies du PIMPEAN, GREZILLE, ALLIGNY, le GROLLAY, du fief DEPEIGNE et autres lieux, connais et confesse être votre homme de foy simple au regard de votre terre, fief et seigneurie de la BRUERE, en ma paroisse de GREZILLE, pour raison de mon fief DEPEIGNE…..



  • Le 8 septembre 1778, aveux rendus par Messire Henri de La LANDE, pour ses fiefs d’EPEIGNE, du SABLON, et de la MOINERIE, en GREZILLE.
    De vous, Pierre Germain BERITAULT, écuyer, seigneur de la BRUERE, la FOSSE, le PONTREAU et autres lieux,
    Je, Messire Henry de La LANDE, chevalier, seigneur des châtellenies du PIMPEAN, GREZILLE, ALLIGNY, le GROLLAY, du fief du SABLON et autres lieux, connais et confesse être votre homme de foy simple au regard de votre terre, fief et seigneurie de la BRUERE, en ma paroisse de GREZILLE, pour raison de mon fief et seigneurie du SABLON, sis en madite paroisse….



  • Source AD49 Côte : E213
  • Le 8 septembre 1778, aveux rendus par Messire Henri de La LANDE, pour ses fiefs d’EPEIGNE, du SABLON, et de la MOINERIE, en GREZILLE.
    De vous, Pierre Germain BERITAULT, écuyer, seigneur de la BRUERE, la FOSSE, le PONTREAU et autres lieux,
    Je, Messire Henry de La LANDE, chevalier, seigneur des châtellenies du PIMPEAN, GREZILLE, ALLIGNY, le GROLLAY, du fief de la MOINERIE et autres lieux, connais et confesse être votre homme de foy simple au regard de votre terre, fief et seigneurie de la BRUERE, en ma paroisse de GREZILLE, pour raison de mon domaine et fief de la MOINERIE en ma dite paroisse…..





  • Un procès-verbal de la terre de la CHENAYE, seigneurie de la BRUERE, sans date, nous donne de précieux renseignements sur la CHESNAIE, notamment sur la maison seigneuriale. Rappelons qu'en 1683,Henri-René ROBIN, marquis de la TREMBLAIE, se porta acquéreur de la seigneurie de la BRUYERE le 15 juillet, et la même année, le 4 septembre, il transféra son droit à René BERITAULT, sieur de la terre de la CHESNAIE, qui y fut réunie. On dit communément au XVIIIe siècle: « La Bruère alias la Chesnaie ou la Bruère et la Chesnaie»

    En voici le contenu:



  • Le 18 août 1635, fut établi un acte portant la réunion et seigneuries de GREZILLE, la BRISMAUDIERE, la RUE et ALLIGNY à celle du PIMPEAN, pour être reportées à TREVES sur un seul et même hommage et aveu.

    En vertu de cet acte, le seigneur du PIMPEAN a prétendu que la terre de la BRUERE devait être reportée par un seul et même aveu avec sa terre du PIMPEAN, mais par sentence de SAUMUR du 14 juin 1688, confirmée par arrêt de 1692, on a jugé le contraire.

 

Cette terre est employée dans l’aveu du PIMPEAN du 13 juillet 1668 ;par la suite, elle fut distraite de celui que l’on fera rendre, parce que le seigneur du PIMPEAN, lors de l’acte de réunification de 1635, n’en était pas propriétaire et que d’ailleurs elle a continué de relever immédiatement dudit comté de TREVES.





Ladite terre de la BRUERE a été reconnue relever de TREVES directement par un hommage particulier.