UNE ILE DISPARUE, OUBLIEE, A SAUMUR, l’ILE DE LA SAULNERIE OU L’ILE DU PARC, RELEVANT DU DOMAINE DE MILLY

 

 

Archives municipale de SAUMUR

Un peu de description et d’histoire sur les ponts et les îles qui existaient avant la construction du Pont Cessart en 1784 à Saumur.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, six ponts faisaient communiquer les deux rives de la Loire, en face de Saumur, en traversant cinq îles, c’étaient le :

  • Le pont Foulon, du nom d’un échevin, lequel pont allait de la porte de la Tonnelle à l’Ile de la Saulnerie

  • Le pont de la Croix de Par-Dieu, qui reliait l’Ile de la Saulnerie à l’Ile d’Offard ; son nom lui venait de ce que, traversé par l’Ile de la Saulnerie et prolongé par le pont Foulon, il formait une croix. Vers 1620, on l’appelait aussi pont de la Fougeraye parce qu’il aboutissait dans l’Ile d’Offard, vis-à-vis de la maison de ce nom.

  • Le pont ou l’Arche du Moulin Pendu, de l’Ile d’Offard à l’Ilot du Moulin Pendu

  • Le pont Rouge qui reliait l’Ilot précédent à celui dit des Trois Maisons

  • Le pont jeté sur la Boire Torse qui séparait l’Ilot des Trois Maisons à l’Ile Neuve.

  • Le vieux pont de la Bastille ou des Sept Voies qui fait encore communiquer l’Ile Neuve à la Croix Verte. Ce pont fut construit de 1230 à 1235.

Parmi les îles que reliaient ces vieux ponts, il en est une que l’on doit regretter, car elle a disparu. C’est l’île de la Saulnerie qui ajoutait au pittoresque de Saumur, et qui, convenablement aménagée en promenade, était d’un grand charme

Elle relevait de la châtellenie de MILLY le MEUGON.

Située exactement vis-à-vis de la rue de la Tonnelle, et très rapprochée de la rive, puisque seul un petit pont de deux arches l’en séparait, elle gênait donc très peu la navigation.

Les seigneurs de Milly et de Baucheron y firent anciennement construire une tour « pour resserrer le sel », d’où lui vint son nom.

Elle avait à cette époque 210 pas de longueur et était séparée de la ville par le pont et portal Hardouin, du nom d’un échevin ; plus tard, en la garnissant de pierres, on dut la surélever, au détriment de sa surface, car en 1577, elle n’avait plus que cent pas de longueur et vingt-cinq à trente de largeur ou environ.

En 1620, les documents disent que sa contenance était de quatre à cinq boisselées de terre environ, le tout revêtu de murailles et de quais entre les rivières de Loire et de Vienne.

En 1784, au moment de sa démolition, quatorze immeubles qui y étaient construits durent être expropriés.

Aux Archives départementales d’Angers, de nombreux documents du Fonds ancien de MILLY mettent en évidence le lourd contentieux qui opposait les seigneurs de MILLY et le Maire et les échevins de la ville de SAUMUR, concernant les droits sur l’île de la SAULNERIE, ainsi que les enjeux du conflit.

Un mémoire, rédigé pour justifier que la place de la Saulnerie de Saumur appartenait à la châtellenie de Milly le Meugon et qu’elle en a la féodalité, nous renseigne de façon intéressante sur cette île.

La place de la Saulnerie est située actuellement entre deux ponts, qu’on appelle vulgairement le grand pont parce qu’il est long, et le pont Foulon, parce qu’il a été établi ou bâtit sous l’échevinage d’un Messire Foulon.

Anciennement, cette place n’était pas ainsi confrontée ; c’était un continent attenant à la ville de Saumur à la porte de la rue de la Tonnelle et il n’y avait point de bras de rivière qui la séparait de la ville, par conséquent, point de pont Foulon. Parce qu’autrefois, la Loire et la Vienne ne se mêlaient ensemble que quelques lieues au-dessous de ladite ville de Saumur ; mais lorsqu’on a resserré le lit de la rivière de Loire par des turcies et que les inondations sont venues, elle s’est fait des bras par les prairies et endroits qui se trouvaient entre elles et la rivière de Vienne, en sorte que d’un continent se sont faits des îles, qui loin d’être des accroissements qui puissent appartenir au roi, au contraire, ce sont des diminutions pour les propriétaires de ces prairies qui étaient au bas des coteaux et régnaient depuis Saumur jusqu’à Chinon.

Le plus grand passage que se fit la rivière de Loire pour entrer en celle de la Vienne, ce fut au-dessous de Montsoreau, trois lieues au-dessus de la ville de Saumur, depuis lequel endroit, les deux rivières se sont mêlées.

Enfin, quand elles ont roulé leurs eaux ensemble et que l’une et l’autre se soient débordées, elles se sont faites encore d’autres bras, en sorte qu’elles se sont fait un, entre le terrain de la Saulnerie et la porte de la Tonnelle, auquel même les habitants de la ville de Saumur peuvent avoir contribué pour rapprocher ces rivières de leur ville, pour augmenter leur commerce.

C’est sur ce bras qu’on a été obligé de construire un pont qu’on nomme présentement le pont Foulon, et, ce qui fait que le terrain de la poissonnerie est devenu une île sise entre les deux ponts soutenus de quais, dans une portion de laquelle les habitants ont fait planter un petit bosquet au couchant et une poissonnerie au levant, le grand pont est au septentrion, et le pont Foulon du côté de la porte de la Tonnelle au midi.

Du côté du septentrion attenant au grand pont, il y a des maisons qui relèvent de la Châtellenie de Milly ou plutôt, qui sont bâties sur le domaine de Milly, et au midi attenant au pont Foulon, est une place vague qui sert de grand chemin et où l’on vend le poisson doux.

Pour la propriété de la Saulnerie, elle est justifiée :

Premièrement par plusieurs aveux rendus par les anciens seigneurs de Milly qui la tiennent des Abbés de Saint Florent, lesquels la rapportent du roi à cause de son château de Saumur.




Le premier est un aveu sans date rendu à Saint Florent

 

 

 

Le second est un aveu rendu par le Messire seigneur le 25 mai 1517 :

La moitié de la Saulnerie de Saumur sise entre le pont de la Tonnelle et le porteau Hardouin, en laquelle Saulnerie pouvait avoir maisons, qui depuis sont tombées en ruines.





Et le troisième rendu en 1549, qui portent tous les trois en termes exprès ce qui suit :

Et premièrement les choses que je tiens en mon domaine, c’est à savoir la moitié de la Saulnerie de Saumur, sise entre le pont de la Tonnelle et le ponteau Hardouin, en laquelle il y avait des maisons, qui depuis celui temps sont tombées en ruines par le fait et fortunes de guerres.

 

 

Les seigneurs de Baucheron ont pareillement employé dans leurs aveux rendus à Saint Florent des mots.

Item : je tiens de vous partie de la Saulnerie de Saumur qui me vaut un écu de rente et où il y avait des maisons qui ont été ruinées par la fortune de la guerre.

Pour justifier de la féodalité :

En l’année 1614, Simon MISSONNEAU vendit à Pierre DESMARAIS une maison sise à la Saulnerie par acte du 3 mars audit an, qu’il déclare dans le fief de Milly, au pied duquel est la quittance de vente payée à Madame de THERALLES, garde noble de Monseigneur le Maréchal, comme seigneur de Milly.

Une sentence en date du 1er mars 1614, au profit de la Dame de MILLY, Jacqueline de THERALLE, veuve de Messire Charles de MAILLE, seigneur de BREZE et de MILLY, et comme tutrice de noble Urbain de MAILLE, son fils, demanderesse en exhibition féodale de contrats, aveux d’hommages rendus par les prédécesseurs seigneurs de sa châtellenie dudit Milly au Sieur Abbé de l’abbaye de Saint Florent de Saumur,  contre les manants et habitants de Saumur, aussi prétendants le fond de ladite SAULNERIE leur appartenir……..


Comme quoi parties ouïes, adjugeons la place de la Saulnerie audits habitants de Saumur pour y faire et disposer comme de leurs propres domaines, et à tenir icelle dudit seigneur de Milly, que nous déclarons seigneur direct à douze deniers de cens féodal chacun an au terme de Noël non amendable, ni être tenu de bailler homme vivant ou mourant.

 

 

Le 18 juillet 1667, un mémoire fut établi par Mr CHOTARD, intendant de son Altesse le prince de Condé, pour servir au procès entre son Altesse Sérénissime et les maire et échevins de la ville de Saumur, au sujet de la SAULNERIE, prétendue par la ville de Saumur.

Depuis plus de cinquante ans, il y a question entre les seigneurs de MILLY et le Maire et échevins de la ville de SAUMUR, pour raison d’un espace de terre nommée la SAULNERIE, qui est sur la rivière de Loire, entre les ponts de SAUMUR, dont les seigneurs de MILLY ont toujours prétendu non seulement la féodalité mais aussi la propriété ; et pour la justifier, ont fait voir nombre d’aveux, qu’ils ont rendu à l’Abbé de Saint Florent. En voici trois, dont le premier est fort ancien et sans date, le second de 1517, le troisième de 1549.

Le premier article de ces aveux porte en terme express « Premièrement, les choses que je tiens en mon domaine, c’est à savoir, la moitié de la SAULNERIE de SAUMUR, entre le pont de la Tonnelle et le ponteau Hardouin, en laquelle foulait avoir maisons, qui depuis celui temps, sont tournées en ruines, par le fait et fortune des guerres, et comme son SAS est non seulement seigneur de MILLY, BAUCHERON, l’autre moitié de ladite SAULNERIE lui appartient aussi en propre comme appert par ces aveux rendus par les seigneurs dudit BAUCHERON.

Dont en suit l’article «Item, je tiens de vous partie de la SAULNERIE de SAUMUR, qui foulait me valoir un aveu de rentes et où il y avait des maisons qui ont été ruinées par la fortune de la guerre. »

Desquels actes on insère le bon droit desdits seigneurs de MILLY et BAUCHERON, pour la propriété dudit espace, et pour le mieux prouver, il est constant que lesdits abbés de Saint Florent les rapportent au roi un démembrement inféodé.

Quant à la féodalité, je ne crois pas que lesdits maire et échevins la contestent. En tout cas, on fait voir que les seigneurs en ont toujours été servis. Comme appert par le contrat de vendition fait par Maître Simon MILSONNEAU à Pierre DESMARAIS, d’une maison sise en ladite SAULNERIE, au pied duquel est l’acquis des rentes consenti par feue Madame de THEVALLES, en ce temps garde noble et tutrice de feu Monsieur le Maréchal, comme seigneur dudit MILLY, en date du 3 mars 1614 ; et encore par autre acte de vendition faite par Maître Jean PHELIPEAU à Pierre DUBOIS, une petite maison en ladite SAULNERIE, à la charge de la tenir du fief de MILLY le MEUGON, auquel acte fait le 11 juillet 1625, est fait mention d’un acquis des rentes de ladite maison en date du 7 juin 1623, pour un contrat précédemment fait de ladite maison ; on pourra encore trouver d’autres actes et principalement des tenues d’assises de MILLY en ladite SAULNERIE.

Pour soutenir le contraire de la part desdits Maire et échevins, il n’a été allégué qu’une sentence en date du 1er mars 1624, rendue entre Dame Jacqueline de THERALLES, veuve de Messire Charles de MAILLE, seigneur de BREZE, MILLY et tutrice de feu Monsieur le Maréchal, ; l’Abbé de Saint Florent et le procureur du roi à SAUMUR, et les manants et habitants dudit SAUMUR, par laquelle sentence ladite Dame est déboutée de la prétendue propriété de ladite SAULNERIE, qui est adjugée auxdits habitants, pour en disposer comme bon leur semblera, et le seigneur de MILLY, déclaré seigneur direct de ladite SAULNERIE, à 12 deniers de cens féodal, chacun an, au terme de Noël, non amendable et sans indemnité, renvoyé les parties hors de cour et sans dépens, laquelle sentence ne se peut soutenir, étant rendue par le Sénéchal de SAUMUR, par lui intéressé en la XXXX, étant maire perpétuel de la ville de SAUMUR et ainsi était juge et partie.

Monseigneur le Maréchal a fait interrompre la possession prétendue par lesdits Maire et échevins de SAUMUR, ne voulant acquiescer à cette sentence, en faisant de temps en temps tenir les assises en ladite SAULNERAIE. En outre, a fait lui-même des baux à rente de cette partie de la SAULNERIE.

Lesdits Maire et Echevins n’ont point aussi exécuté la sentence, n’ayant jamais payé les douze deniers de cens à la seigneurie de MILLY, comme ils y étaient condamnés.

Lorsque Monsieur le Maréchal fut dans ses armées, lesdits Maire et Echevins firent bâtir à son insu une poissonnerie à la SAULNERIE, qui étant tenu à sa connaissance, il fit assigner par le procureur de la seigneurie de MILLY, lesdits Maire et Echevins, pour les voir condamner à exhiber les titres, en vertu de quoi  ils possèdent ladite poissonnerie et autres places qu’ils occupent audit lieu de ladite SAULNERIE, en bailler déclaration féodale, et de payer les devoirs, par exploit du 8 mai 1643. Et comme il voulait mettre fin à cette affaire, il fut encore proposé un nouvel accommodement qui tira l’affaire en longueur, en sorte qu’il alla à Paris, sans rien faire ; et peu de temps après, il mourut. …



Le 18 décembre 1674, un mémoire sur la défense des échevins, manants et habitants de la ville de  Saumur, contre Monseigneur Louis, Duc de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang, demandeur

dit qu’ils sont en possession de l’île de la SAULNERIE depuis plus de quatre cents ans et de tout temps immémorial, ainsi ledit seigneur demandeur n’a pas raison de leur venir contester en la possession d’icelle.

En l’année 1614, Dame Jacqueline de THEVALLES, veuve de Messire Charles de MAILLE, vivant chevalier, seigneur de BREZE, seigneur de la châtellenie de Milly, tutrice de Messire Urbain de MAILLE, son fils, ayant fait assigner par devant le sénéchal de Saumur, Pierre DUMARAIS, en exhibition de contrats et fait saisir féodalement ladite île de la SAULNERIE, et par sentence contradictoirement rendue, le substitut de Monsieur le procureur général audit Saumur intervenant et prenant le fait et cause dudit DUMARAIS, auquel lesdits échevins et habitants de SAUMUR avaient baillé à loyer, et de temps immémorial, fait faire et entretenir les murailles étant autour de l’île ; et le soin qu’ils y ont pris et apporté et apportent journellement et à grands frais, la totalité d’icelle fut longtemps ruinée par l’inondation et impétuosité des rivières de Loire et de Vienne , n’était audit temps qu’une simple grève, qu’elle a été depuis augmentée par les soins des défendeurs, murs et bâtiments servant au public et une place publique plantée en ormeaux, qui font la décoration et promenade desdits défendeurs ; et par ladite sentence, lesdits défendeurs ont été maintenus en la possession d’icelle comme de leur propre domaine, et à tenir icelle dudit seigneur de BREZE, seigneur direct, à douze deniers de cens féodal chacun an au jour de Noël, non amendable et sans indemnité ; n’est tenu de bailler homme vivant ou mourant.

Depuis lequel temps, lesdits défendeurs ont joui sans trouble XXX, tant dudit défunt Monsieur le Maréchal de BREZE que dudit seigneur demandeur et ses officiers de MILLY le MEUGON ont même ont même donné à rente une portion une portion de ladite île, depuis la portion donnée audit Pierre DUMARAIS, aux charges d’une rente due à la ville de SAUMUR, et d’entretenir les murs, ce qu’ont fait les défendeurs.




Soutiennent lesdits défendeurs qu’ils doivent être renvoyés quittes et absoudre de l’amende dudit seigneur demandeur, de laquelle il sera débouté et condamné aux dépens de l’instance.

 

 

 

 

 

 

PLAN DE SAUMUR VERS 1621 BNF CABINET DES ESTAMPES

 Voici quelques déclarations des habitants de la SAULNERIE au seigneur de Milly

Il y a des tenues d’assises à la Saulnerie et les particuliers qui sont assignés pour servir le domaine, sont porteurs de leur contrat sur lesquels sont les quittances des ventes payées à Milly.

Et enfin, on a rendu plusieurs jugements dans la maison d’un de ces particuliers comme étant située dans l’étendue du fief de Milly.

On ne voit rien de récent dans l’autre partie de la Saulnerie qui relève de Baucheron, parce que n’y ayant point de maison, il ne s’y fait point de vendition ni de changement de propriétaires.

  • Le 30 septembre 1669, de René FROGER, marchand voiturier par eau, mari de Marie MILLERAY, par acquêt de la veuve Jean NOEL .




  • Le 9 mars 1671, contrat d’acquêt d’Anne CAMUS par Jacques BABIN

  • Le 9 janvier 1682, un échange entre Marie DUGUE et Jean DENIAU.

  • Un déclaration 24 septembre 1687 de Pierre HUDEL au seigneur de Milly, pour une maison près de la poissonnerie de Saumur…..

  • Le19 mai 1768, un bail au profit de Sieur Pierre DOUAULT , capitaine de milieu bourgeois, consenti par Demoiselle Anne DESLANDES, veuve de Sieur Philippe de Saint MARTIN, marchand épicier

  • Le 12 février 1777, un extrait de procès-verbal d’adjudications

    Appert que les maisons et logements dépendant de la succession abandonnée du Sieur Loïc GAIGNERIE , savoir,

    une maison et logement situés audit SAUMUR, au lieu appelé la SAULNERIE, entre les deux anciens ponts, consistant en une boutique , chambre basse, un cabinet à côté, le tout séparé par des cloisons en bois, une chambre haute et un cabinet à côté, séparé par une cloison, régnant sur ladite boutique, une chambre basse, un grenier au-dessus, deux celliers derrière ladite boutique et chambre basse, renfermés en planches de bateau, une cour de laquelle sont un magasin, une chambre haute et un cabinet au-dessus, séparé par une cloison, grenier régnant sur le tout, au bout desdites cour, le magasin, une chambre basse, chambre haute et un grenier, cette dernière partie de logement fondue et cabrée dans la rivière, le tout joignant du levant la rue pavée de l’ancien pont, du midi, le parc de cette ville, la rue qui descend au port au Sable, entre deux, au couchant, ledit port au Sable, et du nord, Noël BRESSIERE et la rivière de Loire.

    Lesdits objets mouvant en simple censive du fief de MILLY.

    Ont été adjugés au Sieur Jacques BOISLEVE, bourgeois, demeurant audit SAUMUR, paroisse de Saint Pierre, à la somme de huit cents livres.


En 1784, L’île de la SAULNERIE ou île du PARC disparut, avec douze maisons en pierre et une petite boutique en bois perchée sur la pile du Pont Foulon, contre une indemnité de 118 000 livres. Le plus gros des terres provenant de l’île est entassé sur le nouveau quai, du Pont Cessart aux Ardilliers.

Source : AD 49  C 114

à savoir une place sise en la Saulnerie contenant dix pieds, joignant le pont de bois du côté de la ville, d’autre la muraille du parc planté d’ormeaux et le parc de ladite Saulnerie, laquelle baillée à rente faite pour en payer chacun an au terme de Notre Dame d’Angevine, à la recette des deniers patrimoniaux de cette ville cinq sols de rente, à la charge d’y bâtir une boutique.

un corps de logis sis à la Saulnerie de Saumur, composé de boutique, chambre au derrière, chambre haute, grenier au-dessus, un cellier au derrière de ladite chambre basse, grenier au-dessus, deux autres petits celliers, et un autre grand cellier qui regarde sur le port de la Saulnerie, le tout en un tenant, joignant le logis des hoirs de Toussaint CAMUS, d’autre le chemin à aller audit port de la Saulnerie, d’un bout ledit port, d’autre la rue pavée d’aller de la porte de la Tonnelle sur les ports au fief de Milly, et chargée vers la veuve Messire Jean RICHARD, de soixante-six livres, treize sols, quatre deniers, et vingt-huit livres, six sols, à la Saint Jean-Baptiste, à Michel et Judith FONLEVREAUX, et à la veuve Messire Hilaire PIGIER, sept livres, dix sols, au terme de Noël. Cette vendition faite pour quatre cents livres.

d’une place vague devant la poissonnerie sise à la Saulnerie aux nommés Antoine PELLETIER, François GAUCHER, Jacques BABIN et autres pour en payer 50 livres de rente.Il faut qu’il y ait un procès entre les maires et échevins de la ville de Saumur et les particuliers pour raison de cette place ; eux, ils ne seraient point cette rente à Milly et on voit des mémoires au trésor par cette contestation dont je ne sais point la décision, et cependant, qui serait de conséquence.

Maison et dépendance sises à la Saulnerie de Saumur, le tout joignant les logis des hoirs de Toussaint CAMUS et d’autre, le chemin à aller au petit port de la Saulnerie, d’un bout, ledit port, d’autre bout, la rue pavée. A franc devoir….

une maison et appartenance sises proche de la poissonnerie de Saumur, anciennement du parc d’icelle, joignant André CHESNAI, d’autre, l’espace de ladite poissonnerie, d’un bout la grande rue d’aller de cette ville sur les ports, au fief de Milly, et chargée de quarante sols de rente dues au sieur Regnault, marchand, et soixante livres de rente dues à Maître Jacques SALMON, avocat, que ledit acquéreur paiera en l’acquêt de ladite CAMUS. Cette vendition faite pour trois cents livres.

C’est à savoir que ladite DUGUE a cédé audit DENIAU, un corps de logis sis sur le petit guai de la Saulnerie, composé de boutique, chambre basse, grenier au-dessus, chambre haute, un cellier au derrière de ladite chambre basse, grenier au-dessus, deux autres petits celliers, et un autre grand cellier qui a vue sur le port de la Saulnerie, cour et appartenances, le tout en un tenant, joignant le logis des héritiers de feu Toussaint CAMUS, d’autre le chemin à aller au port de la Saulnerie au fief de Milly, à la charge par ledit DENIAU, de payer en l’acquêt dudit cédant, de payer à Maître François CAILLARD et Maître Jean RICHARD, deux rentes dues sur ladite maison, l’une foncière de vingt-huit livres, six sols, et l’autre hypothèque de soixante-trois livres, et Dame Hilaire PIGIER, sept livres, dix sols. En contre échange de quoi, ledit DENIAU a aussi cédé audit DUGUE une pièce de vigne contenant six boisselées, sise en la paroisse de XXXX, appelé les DARNIERES…….dépendant de ladite abbaye de FONTEVRAULT

A savoir, une maison et appartenances appelée le Cœur Navré, sise en l’île de la POISSONNERIE, consistant en une boutique ouvrant sur la rue du pont Foulon, chambre derrière, servante de cuisine, ouvrant sur la rue, qui conduit au port au Sable, deux chambres hautes régnant sur la boutique et appartenances de la veuve DUGRAVIER, deux autres chambres au-dessus des deux chambres appartenant à ladite veuve DUGRAVIER qui sont sur la boutique, et la cuisine, appartenances à ladite veuve de Saint-MARTIN, greniers au-dessus, caves et latrines, et généralement, tout ce qui dépend de ladite maison, joignant lesdits logements, du levant, ladite rue du Pont Foulon qui conduit au port au Sable, du midi, la place de la Poissonnerie, et du nord, ladite Dame DUGRAVIER. Relevant lesdits logements du fief de MILLY le MEUGON, à franc devoir, vers lequel l’acquéreur sera tenu de faire les obéissances féodales et du cens accoutumé.