INVENTAIRE DES BIENS, AU CHATEAU DE LA BOUSSINIERE EN 1784

 

Un registre que l’on peut consulter aux Archives Départementales d’ANGERS, sous la cote 288 J 15, nous donne de précieux renseignements sur la famille de LAURENS, notamment un inventaire sur les biens mobiliers.

DOMAINE DE LA BOUSSINIERE

Cet inventaire fut établi suite au décès de Joseph de MAURY d’AYROUX, lieutenant-colonel du corps des carabiniers, époux d’Elisabeth de LAURENS, demeurant au château de la BOUSSINIERE, paroisse de Saint-Eusèbe à GENNES.

La famille de MAURY d’AYROUX, originaire du Languedoc, vivait à LAVAUR dans le TARN.
Le régiment des carabiniers s’installa à ANGERS ; c’est la raison pour laquelle Joseph de MAURY d’AYROUX demeura dans cette ville, paroisse St MAURILLE, jusqu’à son mariage avec Elisabeth de LAURENS, le 26 décembre 1769.

 

Un peu d’histoire sur les Carabiniers au XVIIIe siècle….

En 1763, dans le cadre de la réorganisation de la cavalerie française par le duc de Choiseul, deux brigades du régiment des carabiniers du comte de Provence s'installèrent à Saumur. La construction sur place d'une école de cavalerie exemplaire, destinée à instruire les meilleurs officiers et sous-officiers instructeurs fut décidée le 1er mai 1765 et furent tour à tour érigés un manège couvert en 1764-1765, des écuries en 1766 et 1768, et le bâtiment central de l'école de cavalerie en 1768-1769. Les troupes s'installèrent dans le bâtiment central de la caserne des carabiniers en 1770.
Dès 1771, elle devint le seul centre d'instruction des cavaliers militaires, remplaçant les cinq écoles créées en 1763 (Douai, Metz, Besançon, Cambrai et une brigade du Royal Carabinier à Angers). Elle fonctionnera jusqu'en 1788.

 

Mais au préalable, un peu de généalogie sur la famille De LAURENS,seigneurs de JOREAU, à GENNES, paroisse de St VETERIN….

 

de LAURENS : Coupé d’azur et d’argent au lion de l’un et de l’autre.

  • Philippe de LAURENS, seigneur de la CRILLOUERE, marié à Anne de SAVARY, fille aînée et héritière de feu René SAVARY, seigneur de la CRILLOUERE, obtint une sentence le 26 janvier 1530, en la Cour Royale d’ANGERS, au sujet des différends qu’il eut avec honorable homme Maître Morille GENAUT, Sieur de LORCHIERES, dont le père Guillaume GENAUT, avait fait décréter les biens de la succession de feu Lézin GARNIER, duquel René SAVARY, beau-père de Philippe de LAURENS, était héritier en ligne paternelle. Philippe eut pour enfants : Claude, Ecuyer, seigneur de JOREAU, Gilles qui suit, et Catherine ; c’est ce qui paraît par un arrêt de Parlement, rendu le 16 janvier 1547, entre leur père, Philippe, Charlotte GOUFFIER, veuve de René de COSSE, chevalier, seigneur de BRISSAC, Charles de COSSE, chevalier de l’ordre du roi et artus de COSSE, ses enfants, sur le procès qu’ils avaient pour la seigneurie de la CRILLOUERE, criée sur feu René SAVARY, père d’Anne SAVARY, au profit de René de COSSE, dans la jouissance de laquelle ledit Philippe de LAURENS et sa femme s’étaient obligés de le maintenir en 1518.

  • Claude et Gille de LAURENS, écuyers, sieurs de JOREAU, obtinrent une sentence le 17 mars 1550, rendue à ANGERS par le lieutenant général du sénéchal d’ANJOU, sur l’entérinement des Lettres Royaux, laquelle sentence les portait héritiers par bénéfice d’inventaire de leurs père et mère. Gille de LAURENS épousa, par contrat du 10 mai 1552, reçu par BEAUTEMPS, notaire au lieu de SARRE, ressort de SAUMUR, Françoise TAUPIER, veuve de noble homme Guy de BOURNAN, seigneur de CHAMPDOISEAU et de SARRE. De ce mariage vinrent, François qui suit

  • Renée de LAURENS, femme de Claude BALNE, seigneur du Bois et du Chemin, dans la paroisse de St Sauveur de FLEE. Elle partagea la succession de ses père et mère avec son frère, par acte passé le 8 décembre 1586, devant FAUVEAU, notaire à ANGERS.

  • François de LAURENS, seigneur de JOREAU, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, épousa, par contrat passé le 19 mars 1590, devant DAVONNEAU, notaire de la cour de Vilaines en Touraine, Madeleine ROUSSELE, fille de François, écuyer, seigneur de la TREILLE, et de Renée SAVARY, Dame de SACHE. Il en eut :

  • Jean-Baptiste de LAURENS, écuyer, seigneur de JOREAU, qui fut condamné à cause de ses fiefs, pour la contribution, au ban et arrière ban de la Sénéchaussée de SAUMUR, dont il avait été élu chef pour la noblesse ; mais la taxe fut modérée par sentence du sénéchal de SAUMUR, le 24 septembre 1639. Né le 26 novembre 1596 à GENNES, il épousa le 25 novembre 1631, par contrat passé devant DUCHENE et FIEFFE, notaires au Châtelet de PARIS, Bonne MIRON, fille de Louis, chevalier, seigneur de l’HERMITAGE, du BREUIL, de MALASSIS, conseiller, maître d’hôtel ordinaire du roi, et maître honoraire en sa chambre des comptes de Bretagne, et de Charlotte de BEAUCLERC. Leurs enfants furent : Urbain qui suit – Louis – Hilaire – César – Alix – Marie – Jeanne – Charlotte – Bonne, femme de Jacques BOISON, écuyer, sieur de la ROUILLIERE. Tous ces enfants obtinrent, sur le partage des biens de leur père et mère, un arrêt du parlement, signé du TILLET, qui fut rendu le 11 mars 1670. Il décéda le 29 juillet 1660 à GENNES.

  • Urbain de LAURENS, chevalier, seigneur de JOREAU, né le 31 octobre 1633, décédé le 23 mars 1699 à GENNES, épousa, par contrat passé le 15 août 1665, devant DROUIN, notaire à ANGERS, Marie GILLES, fille de Jean GILLES, écuyer, seigneur de la GRUE, et de Marie CHOTARD, dont :

  • Jean-Baptiste Urbain de LAURENS, chevalier, seigneur de JOREAU, GENNES, St GEORGES du BOIS. Né le 4 mai 1666 à ANGERS, il décède le 27 février 1733 au château de JOREAU à GENNES. Marié le 12 juin 1696 à BEAUGE, avec Louise Renée DESCHAMPS dont :

  • Pierre Urbain de LAURENS, né le 6 novembre 1702 à GENNES et décédé le 25 mars 1749 à GENNES, épousa Geneviève-Eulalie LE CLERC DE BRION le 31 août 1731. Ils eurent de leur mariage :
    • Elisabeth qui épousa le 26 décembre 1769, Joseph de MAURY d’AYROUX, lieutenant-colonel des carabiniers.
    • Louise Mélanie, mariée le 27 avril 1772, dans la chapelle du château de JOREAU, à Louis-René, marquis de JOUSSELIN, capitaine d’artillerie, nommé colonel en 1782.

  • Joseph de MAURY D’AYROUX et Elisabeth de LAURENS vécurent à la BOUSSINIERE ; ils eurent deux filles, Joséphine et Elisabeth de MAURY D’AYROUX :
    • Joséphine de MAURY épousa René Alexandre de SARCE, propriétaire, maire de la commune de GENNES ; ils demeurèrent au château de la BOUSSINIERE
    • Elisabeth de MAURY fut l’épouse de Louis François PREVOST de BONNEZEAUX, propriétaire.

A présent, partons à la découverte du contenu de cet inventaire établi en date du 18 août 1784, après décès, des effets Messire Joseph de MAURY d’AYROUX, maître de camp de cavalerie.

Aujourd’hui, 18 août 1784, sur les cinq heures du matin, Nous, notaires royaux gardes sels à SAUMUR, soussignés, à la réquisition de Dame Elisabeth de LAURENS des AUNAIS, demoiselle veuve de Messire Joseph de MAURY d’AYROUX, chevalier, lieutenant-colonel du corps de carabiniers, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, demeurant en son château de la BOUSSINIERE, paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES, nous sommes transportés audit château et avons trouvé ladite dame qui nous a dit que n’ayant point établi de communauté avec ledit défunt, Sieur D’AYROUX, suivant leur contrat de mariage reçu devant Maître BOURGERY et son confrère, notaires à ANGERS, le 23 décembre 1769, et ayant deux enfants mineurs avec lesquels elle désire liquider ses droits, elle a fait nommer pour tuteur subrogé à demoiselles Joséphine et Elisabeth de MAURY d’AYROUX, ses enfants, Messire Pierre Louis DETRICHE, chevalier, seigneur de la BARRE, conseiller du roi en sa cour des monnaies et de France par procès-verbal de Monsieur le lieutenant général de la Sénéchaussée de SAUMUR du 13 de ce mois, et désirant ainsi faire faire la distinction des effets qui lui appartiennent d’avec ceux dudit défunt, Sieur son mari, elle nous requérait de faire l’inventaire distinctif desdits effets.

A cet instant est comparu Messire Maurice BIZARD, comme procureur spécial dudit DETRICHE. Est aussi survenu Messire Louis François CALSOUARD, juré priseur pour l’étendue de ladite paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES et autres paroisses circonvoisines.

Nous avons commencé ledit inventaire par les meubles et effets de ledit feu sieur d’AYROUX comme s’ensuit :

  • Premièrement, un habit, veste et culotte camelot soie, couleur lilas, doublée de soie blanche et boutons d’argent, un autre habit de velours de coton bleu doublé de rouge à boutons uniformes du corps des carabiniers, un habit de Nankin, une veste de drap couleur brune, brodée en argent, un autre habit de pluche de petit uniforme des carabiniers, une veste de grain d’orge couleur grise, un vide choura doublé de soie de camelot gris, un autre habit qui servait d’uniforme, un habit de laine moucheté, trois culottes dont deux de ras noir et une de peau, cinq autres mauvaises culottes de différentes étoffes et couleurs, douze vestes et gilets de différentes couleurs, un mauvais chapeau, douze paires de bas fil et coton, deux douzaines de mouchoirs, une douzaine de chemises garnies et non garnies, six tours de col et trois cravates de mousseline et deux paires de souliers, une mauvaise robe de chambre à rayure grise, une paire de bottes molles, quatre bonnets de coton, quatre serre-têtes, le tout prisé à 60 livres

  • Une épée à monture d’argent, un fusil à deux coups, une petite carabine, une carnassière, une paire de boucles de souliers et de jarretières, avec une agrafe d’argent, une selle de cheval couverte d’un velours bleu, une canne de jonc à pomme d’ivoire, le tout prisé à 90 livres y compris deux tabatières de corne garnies d’ivoire

  • Huit couverts et deux cuillères à ragout d’argent pesant ensemble six marcs, étant à filets et marqués aux armes dudit feu sieur d’AYROUX. Estimé 48 livres le marc, la somme de 288 livres.

  • Etat des effets et appartenances particulièrement à ladite dame d’AYROUX, à savoir :

  • Deux flambeaux, cinq couverts et les deux cuillères à ragout sans armes, dix autres couverts, deux autres cuillères à ragout et une cafetière sur lesquels ont été posées les armes de Monsieur d’AYROUX lors de l’échange que ladite dame, sa veuve, a fait de cette dernière argenterie avec de la vaisselle plate qui lui était venue avec l’autre argenterie du Sieur DELAVAU, son oncle, seigneur de la CRILLOIRE, tout lesquelles cuillères et quatre grandes cuillères, cafetière et flambeaux se sont trouvés pesés 15 marcs qui, à raison de 48 livres le marc, fait la somme totale de 720 livres.

Ladite Dame d’AYROUX nous a ensuite déclaré qu’elle a remis à Demoiselle d’AYROUX, sa fille, pensionnaire au couvent des religieuses du Calvaire d’ANGERS, un couvert sans armes qui peut être de la valeur de 30 livres et lui est aussi, comme les autres, de son oncle DELAVEAU.

  • La tapisserie en trois morceaux dite de FLANDRE représentant l’histoire d’ISAAC, et garnissant en partie la chambre boisée au-dessus de la cuisine, estimée 72 livres

  • Un vieux bahut de cuir clouté fermant à clef, deux tables à jouer couvertes de ras vert, quatre autres petites tables à pliant, et la table de la cuisine, estimés 10 livres

  • Le lit à l’ange placé dans l’alcôve de la chambre qui règne sur l’ancienne cuisine composé de son bois, paillasse fond fourailles et vergettes, et d’une couette ensouillée de coutil fin et son traversin rempli de plume d’oie, un matelas ensouillé de coton de NANTES rempli de laine et de crin, trois couvertures dont une de soie usée, l’autre de coton brun piquée en laine et l’autre de laine blanche. Les rideaux et ganses de pluche brune, le fond et dossier de Damas bleu, le tout prisé à 72 livres.

  • Un autre lit placé dans un petit cabinet à côté de l’ancienne cuisine, composé de son bois, fond et fourailles paillasse et vergettes tournantes, d’un lit de plume et son traversin de coutil rempli de plume d’oie, un matelas couvert de mauvaises toiles et rempli de laine et crin, deux mauvaises couvertures, les rideaux et grandes ganses de ras vert et les petites ganses, fond et dossier d’indienne à fleurs courantes rouges à fond blanc, prisé à 70 livres

  • Trois feux de fer avec leurs pinces et pincettes dont deux petites et l’autre grande servant à la cuisine, prisé l’ensemble de 9 livres

  • Quinze douzaine de serviettes, vingt-huit nappes, neuf paires de draps de maître, quatre paires de domestique, deux douzaines d’essuie-mains, six tabliers de cuisine, six souilles d’oreillers, le tout de différentes tailles, prisé l’ensemble 184 livres




  • Une vieille armoire de bois chêne à deux battants, fermant à clef, prisée de 6 livres.

  • Deux poissonnières, quatre casseroles, un poêlon, une tourtière, trois chandeliers, le tout de différents cuivres, deux poêles à frire, deux écumoires, une cuillère de cuivre à pot avec broche à rôtir, le tout prisé 12 livres.

  • Quatre cents bouteilles de verre, quatre douzaines d’assiettes de faïence, et plusieurs plats, pots et poteries, estimé le tout 50 livres.

  • Deux lits de domestique, dont l’un sert à Charles, domestique mâle, et l’autre au jardinier, composés, à savoir, le premier à tombeau garni de son bois, fourailles, et paillasse, avec couette de gros coutil, rempli de mauvaise plume, un traversin, un mauvais matelas et les rideaux de mauvais ras gris, une mauvaise couverture de toile grise et le second lit qui est une couchette est seulement composé d’une paillasse dure, d’un matelas et d’une couverture de toile piquée en laine, le tout prisé 24 livres.

Ras : « Etoffe serrée et unie, dont le poil ne paraît pas » (Littré)

Qui sont tous les meubles et effets, étant en la possession de ladite dame d’AYROUX lors de son mariage, outre lesquels effets ladite Dame a déclaré avoir aussi apporté les vêtements, linges et autres effets, servant à l’usage et décoration de sa personne que les parties ont jugé inutiles de faire inventorier et estimer, attendu leur non communauté et la qualité desdits effets.

Autres effets et meubles communs aux dits sieur et Dame d’AYROUX :

  • Dans une chambre ouvrante par une grande croisée sur la Loire et par une petite sur le jardin s’est trouvée une tapisserie de verdure en cinq morceaux estimée 30 livres

  • Un lit à l’impériale garni de son bois, fond, fourailles et vergettes, de sa paillasse, un lit de plume, traversin, et oreiller de coutil rempli de plume d’oie, d’un matelas de coutil blanc rempli de laine et crin, une couverture de laine blanche, un couvre pied piqué en laine et couvert d’une indienne jaune, la courte pointe fond dossier et pentes d’indienne fond rouge siamoise, des rideaux de coton, blancs de NANTES, le tout prisé de 180 livres.

  • Un petit lit de camp garni d’une paillasse, d’un petit lit de plume, un matelas, une petite couverture de Damas vert et rideaux d’indienne, prisé 15 livres.

  • Six chaises et deux fauteuils, prisés 2 livres.

  • Dans le petit cabinet à côté de la dernière chambre et couloir au-devant un petit tabouret, une malle et une petite table de bois chêne et son tiroir, estimé 4 livres.

  • Dans le salon à manger ouvrant sur ledit couloir et ouvert sur le jardin, une table de bois bouillard sur tréteaux, une petite table à pieds de biche deux petits chenets, huit chaises et un fauteuil, le tout prisé 6 livres.

  • Dans la chambre haute où est, l’alcôve, ouvert sur le jardin et la cour, deux morceaux de la tapisserie en verdure, estimé 12 livres.

  • Deux quinotats couverts de ras vert, un tric trac garni de ses dés et dames, six chaises, trois fauteuils et un marche pied, le tout prisé 10 livres.




  • Deux secrétaires de différents bois et placages à plusieurs tiroirs et serrures, prisé 30 livres.


  • BIDET
    Dans les deux cabinets à côté de l’alcôve, une mauvaise malle, un bidet et un Montauban garnis de leurs pots, quatre chaises, une vieille table à toilette et plusieurs pots et tinettes de grès, estimé huit livres.



  • Dans la première chambre au-dessus de la cuisine, une paire de chenets, six chaises et un fauteuil de bois et dix autre fauteuils garnis de laine et crin et couverts de toile à carreaux , prisé 24 livres.

  • Quatre rideaux de croisée de coton blanc, et deux autres à barres rouges avec leurs vergettes, estimé 18 livres .

  • Une commode de bois blanc avec deux fenêtres fermant à clef, estimé 8 livres.

  • Dans un grand placard en mur à côté de la cheminée et près de la croisée, donnant sur le jardin, deux soupières et leurs couverts et trois douzaines d’assiettes, douze plats tant ronds qu’ovales et vingt-quatre pots à confiture, le tout de terre blanche et faïence, quatre flambeaux de cuivre argenté, le tout prisé à 15 livres.

  • Plus vingt paires de drap de maître de différentes tailles et grandeurs prisées 160 livres.

  • Plus dix paires de draps de domestiques prisées 60 livres

  • Dix-sept douzaines de serviettes tant de taille unie qu’ouvrées, estimée 102 livres.

  • Six nappes prisées 6 livres.

  • Neuf nappes de cuisine estimées 6 livres.

  • Cinq tabliers de cuisine estimés 3 livres.

  • Cinquante-huit torchons estimés 5 livres.

  • Dans une chambre haute du côté gauche du degré régnant sur le petit salon à manger, et éclairé sur le jardin, un feu de fer posé avec pinces et pincettes, estimé 4 livres.

  • Une tenture de tapisserie de laine à bandes bleues et grises, évalué 10 livres.

  • Un petit lit à baldaquin garni de sa couchette de bois à deux dossiers, paillasse, matelas rempli de laine et crin, couette et traversin de coutil rempli de plume d’oie, la courte pointe indienne à grands ramages rouges, avec rideaux et ciel de siamoise bleue et blanc, estimé 50 livres.

  • Une commode de différents bois à trois tiroirs garnie de ses ferrures et ornements de cuivre ou fonte dorée, estimée 12 livres.

  • Un grand fauteuil couvert de velours de coton ciselé, un autre fauteuil de malade couvert de cuir, six chaises de bois, une petite table de nuit, un pot et sa cuvette de faïence, deux petites planches et porte-manteaux, un manteau de drap bleu, une tête de bois à perruque, le tout prisé à 6 livres.

  • Dans une autre chambre en suivant, une petite paire de chenets, un miroir de toilette, une petite table, un pot et sa cuvette de faïence, le tout estimé à 4 livres.

  • Une tenture de tapisserie d’ancienne verdure en quatre morceaux, estimé 24 livres.

  • Un lit à l’ange composé de son bois, paillasse, fond fourailles, et vergettes tournantes, de son matelas de toile de coton de NANTES, rempli de laine et de crin, d’un lit de plume et traversin ensouillé de coutil rempli de plume d’oie, un lodier piqué d’indienne fond jaune, la courte pointe fond dossier et petites pentes d’indienne fond brun à courant bleu, les rideaux et pentes de ras jaune, prisé 100 livres.

  • Un petit lit de camp monté sur sangles garni d’une mauvaise couette de toile remplie de plume de poule, d’une autre petite couette et traversin de vieux coutil rempli de plume d’oie, d’une mante de laine verte et les rideaux de cotonnade fleurie en bleu et blanc, estimé 15 livres.

  • Cinq chaises, deux fauteuils, couverts de velours de coton ciselé, et un XXX, prisé 4 livres, y compris une paire de brosses.

  • Dans un petit cabinet au fond du couloir, une armoire de bois noyer à deux battants fermant à clef, estimée 10 livres. L’ouverture faite de ladite armoire, il ne s’y est trouvé que des registres et papiers concernant les droits et propriétés des terres de SARREAU et de la BOUSSINIERE.

  • Une mauvaise couverture piquée en laine couverte de mauvaise soie blanche et doublée de toile, une malle d’osier, deux chaises et deux cages d’oiseau à fil d’archal, deux petites boîtes de sapin, un porte-manteau, deux têtes à perruque en bois et une malle couverte de peau de sanglier fermant à clef, le tout estimé à 8 livres.

  • Dans le grenier éclairé sur la cour, sur la rivière et sur le jardin, un moulin à faire la farine garni de ses toiles et rideaux à deux fenêtres, un petit quartaut à moitié rempli de vinaigre, plusieurs tinettes de grès, deux cantines de cuir et six poches de blé, le tout prisé 10 livres. QUARTAUT : Petit tonneau contenant le quart d'un muid

  • Dans un autre grenier vis-à-vis du précédent, trois setiers de blé méteil, un boisseau d’orge et plusieurs paquets de cordage à étendre du linge, le tout prisé 40 livres.

  • un réchaud de cuivre
    Descendu dans la cuisine s’y est trouvé une rôtissoire garni de sa chaîne et poids, sept casseroles de cuivre, trois chaudrons de différentes grandeurs, une poêle, un poêlon, deux passoires, un four de campagne, un chaudron de fer, une tourtière, une lampe, une cafetière de cuivre, deux autres cafetières de fer blanc, un gril, un réchaud de cuivre, un lèche frite, une crémaillère deux triangles, le tout prisé 15 livres.

  • Un billot
    Une huche de bois blanc, une demi armoire de pareil bois, un mauvais buffet à quatre fenêtres, deux mauvais vaisseliers, un seau et godets et plusieurs pots de poterie, estimés, y compris un garde casse et un billot, 6 livres.




  • Dans l’ancienne cuisine à côté, une vieille huche, une table sur tréteaux, huit paillons d’osier, trois baquets, une terrine, une crémaillère et un trois pieds, estimé, y compris un petit XXXX de terre, trois livres.

  • Dans la cave, quatre cents bouteilles remplies de vin blanc et rouge, prisées 150 livres.

  • Deux poinçons de vin rouge estimés 60 livres.

  • Dans le pressoir, cinq fûts de busse vides un cuvier, quatre postaires, et à l’évaluation de deux charretées de bois à brûler, le tout prisé 24 livres.

  • Dans l’écurie, deux mères vaches, dont l’une d’âge inconnu, et l’autre de cinq ans, estimées 50 livres.

POINCON : Sorte de tonneau servant à mettre du vin ou d’autres liquides

 

Qui sont tous les meubles et effets communs à ladite dame veuve d’AYROUX et à ses enfants, récapitulation des différentes estimations, celles des effets dudit Sieur d’AYROUX, sont de 438 livres.

Celle des effets de ladite Dame d’AYROUX de 1260 livres

Et celle des effets communs, à 1309 livres.

Le total est de 3007 livres.

Et le requérant, de nouveau ladite Dame d’AYROUX, et ledit Messire BIZARD audit nom, nous avons procédé à la description des papiers représentés par ladite Dame, qui consistent seulement dans l’expédition en papier de son contrat de mariage avec ledit sieur d’AYROUX, passé devant ledit BOURGERY, notaire, ledit jour 23 décembre 1769.

Autre expédition en papier d’un contrat d’acquêt fait par ledit feu sieur d’AYROUX et la dame, son épouse, d’un morceau de terre situé au canton de la BOUSSINIERE, devant Maître ROULLEAU, notaire à la résidence de GENNES, le 16 avril 1776.

Et au moyen de ce que ladite dame d’AYROUX nous a déclaré n’avoir rien autre chose à inventorier tant en meubles que papiers, nous avons, du consentement des parties, sous la réserve de leurs droits respectifs, fait clos et arrêté le présent inventaire audit château de la BOUSSINIERE, par les notaires susdits et soussignés, desdits jour et an que dessus, sur l’heure de quatre de relevé, minute signée Elisabeth de LAURENS veuve de MAURY d’AYROUX, BIZARD, CATTOUARD, TRIAULT, notaire, et ROSSIGNOL, notaire.

Contrôlé à SAUMUR 24 août 1784, reçu 28 livres cinq sous.

Voici ce que nous apprend le contrat de mariage établi devant Maître BOURGERY et son confrère, notaires à ANGERS, le 23 décembre 1769 :

Par devant les conseillers du roy, notaires à ANGERS soussignés, furent présents Messire Joseph DEMORY d’AYROUX, chevalier, lieutenant-colonel des carabiniers, chevalier de l’Ordre royal et militaire de St-Louis, originaire de la paroisse de ………, diocèse de St PAPOUL, province de Languedoc, fils majeure de défunt Messire Pierre de MAURY, chevalier, seigneur d’AYROUX, de LAVALLE, et autres lieux, et de défunte Dame Gabrielle de LACOSTE de BECASTEL, son épouse, ses père et mère, étant à la suite du régiment des carabiniers de présent en cette ville, paroisse de St MAURILLE d’une part.

Demoiselle Elisabeth de LAURENT de SAUNAY, demoiselle majeure, fille de défunt Messire Pierre de LAURENT, chevalier, seigneur de JOREAU et autres lieux, et de défunte Dame Geneviève Mélanie LECLERC de BRION, son épouse, ses père et mère, demeurante audit ANGERS, dite paroisse de St MAURILLE d’autre part,

Lesquelles parties traitantes de leur futur mariage, sont, avant leur bénédiction nuptiale convenue, du présent contrat de mariage et conventions matrimoniales suivantes……

SOURCE : AD 49 COTE 5 E 165

L’inventaire après décès, acte officiel rédigé par des hommes de loi, en récapitulant la liste des meubles et effets du décédé, est un témoignage précieux sur le quotidien des petits seigneurs sous l’Ancien Régime.

Le préambule de cet acte nous renseigne sur les personnes concernées ; ensuite les objets du quotidien sont scrupuleusement notés, qu’ils soient banals ou singuliers. Chaque meuble ou objet renseigne sur la richesse des propriétaires.

Ce document rend compte également de la structure de la propriété et de son étendue.

Mais le problème du vocabulaire entrave la compréhension, tels certains mots relatifs aux outils, type de vaisselle, meubles…..Car aujourd’hui, la plupart de ces termes a disparu….

Ce document est une mine de renseignements. En effet, il peut informer sur le bâti existant, le nombre de pièces, leurs caractéristiques, tout comme le mobilier en place, riche ou non, selon le statut du défunt, que l’on peut comparer à son état actuel.

L'inventaire après décès fournit des informations généalogiques précieuses visibles dès le préambule. C'est la photographie des biens d'une personne à la fin de sa vie.