Un cranequin ou monte-arbalète composé d’une crémaillère et de sangles à crochets, telle fut la devise de Louis de BOURNAN, Seigneur du COUDRAY, conseiller et maître d’hôtel du Roi René d’Anjou, capitaine de Ponts-de-Cé et capitaine des arbalétriers de la garde royale, viguier de Marseille (1442), précepteur du duc de Calabre.

Un autre terrier datant de 1462 à 1509 nous donne également de précieux renseignements, notamment sur la famille de BOURNAN.

 

 

 

  • - ACCORD
    ACCORD entre Charles de BOURNAN, écuyer, seigneur du COUDRAY, et Claude de BOURNAN, sa sœur, pour les droits qu’elle pouvait prétendre, à savoir sa dot, sur les successions de Louis de BOURNAN et de Jeanne de LUDDES, sa première femme, leurs père et mère.

    ACCORD entre Charles de BOURNAN, écuyer, seigneur du COUDRAY, et Isabeau de BOURNAN, sa sœur non mariée, sur ce que par son testament, Louis de BOURNAN , leur père, avait légué à ladite Isabeau, 1000 livres tournois de légitime ; en outre, elle demandait 1200 livres tournois qui lui avaient été donnés par Isabeau, reine de Sicile, pour aider à la marier, que son père avait reçus et ne lui avait point remis ; en outre, elle réclamait la propriété de Targes, près de PARNAY, autrefois engagée, et qui avait été retirée par son père, avec l’argent qu’elle lui avait fourni et qu’elle avait gagné au service de ladite reine Isabelle et de Marie, reine de France.

    Ledit Charles de BOURNAN opposait que Louis de BOURNAN, leur père, n’avait laissé aucune preuve de la prétention de ladite Isabeau, sa sœur, que ladite terre de Targes qu’elle réclamait avait été donnée par leur père à Pierre de BOURNAN, leur frère d’un second lit, que dans la succession de leur père, ladite Isabeau ne pouvait être fondée que de 10 livres tournois de rente, et 5 livres tournois de rente après l’extinction du douaire de Jeanne SARRAZIN, veuve de leur père, qu’elle est grandement avantagée par le don de 1000 livres tournois ; cependant, par composition, ledit Charles, principal héritier, consent à ladite Isabeau, la reconnaissance de 1300 livres tournois, au lieu de 1000 livres tournois ordonnés par leur père.

    ACCORD entre Charles de BOURNAN, écuyer, et Charles de la GRANDFA, mari de Claude de BOURNAN, sa sœur, au sujet de la succession d’Isabeau de BOURNAN, leur sœur, décédée, à laquelle ledit Charles était tenu de payer 1300 livres tournois pour sa légitime ; il consent de payer à ladite Claude 400 livres tournois à cet égard.
  • - ACQUET
    ACQUET par Charles de BOURNAN, écuyer, seigneur du COUDRAY, et par Marguerite de VALLEE, dame de SOUS-LE-PUY, sa femme, d’un quartier de terre dans l’Ouche de SOUS-LE-PUY ; en échange, ledit seigneur donne 4 boisselées de terre joignant l’arbre du moulin de la Roche.

    ACQUET par Charles de BOURNAN, écuyer, et par Marguerite de VALLEE, sa femme, de 2 boisselées de terre en l’ouche de SOUS-LE-PUY.
  • - ACQUIT de la somme de 200 livres consentie à Marguerite de VALLEE, veuve de Charles de BOURNAN, pour paiement de la dot de Renée de BOURNAN, sa fille, mariée à Jacques de BRENEZAY, écuyer, seigneur de LAUNAY, paroisse de LOURESSE. ACQUIT consenti à Marguerite de VALLEE, veuve de Charles de BOURNAN, tant en son nom que comme bail de ses enfants, par Louis de la GRANDFA, écuyer, pour solde de compte de ce qui pouvait lui revenir à cause de Claude BOURNAN, sa mère décédée, de la succession d’Isabeau de BOURNAN, sa tante.

  • - ANNIVERSAIRE, en l’église Saint-Maurice, au temps de la mi-août, fondé par Hamon de GENNES, et Aremburge, sa femme, seigneur de SOUS-LE-PUY ; don d’une rente de 60 sols à ladite église ; les seigneurs de SOUS-LE-PUY étaient chargés d’en payer 48 sols ; cette rente a été depuis amortie.

  • - ARGENTON
    Le seigneur d’ARGENTON reçoit déclaration du seigneur de SOUS-LE-PUY des héritages qu’il tient de lui censivement.

    Le seigneur d’ARGENTON rend aveu au roy au château de SAUMUR pour la châtellenie d’ARGENTON avec la baronnie de MONTREUIL-BELLAY. Le seigneur d’ARGENTON reçoit aveu pour le droit de fautrage à quatre bœufs et de tirer deux routes dans la Baillié de GENNES


  • - ARRET du Parlement qui maintient le seigneur de la Roche de GENNES dans le droit de passer au port de GENNES sans payer ;

  • - ASSASSINAT commis au bourg des ROZIERS, maison de l’ancien presbytère près de l’église, de Jean HALLE, prêtre, par Perrin MOTAYE ; le corps mort fut porté chez ledit MORTAYE, maison qui fut à René PHILIPPEAU (modo le Grand Louis) ; ledit MORTAYE prit la fuite et ne revint point au pays ; les officiers de la justice de MONTJEAN DE GENNES lui firent son procès par contumace et tous ses biens et meubles furent confisqués par lesdits officiers.

  • -ASSISES
    Les ASSISES de MONTJEAN DE GENNES sont tenues dans les maisons du bourg des ROZIERS, spécialement dans celle de René PHILIPPEAU sise sur la levée du côté de la rivière vis-à-vis de l’église (modo le Grand Louis)

    Les ASSISES de Saint-Cassien, suzerain du seigneur de SOUS-LE-PUY, et arrière suzerain du seigneur de MONTJEAN de GENNES sont tenues au bourg des ROZIERS près ded l’église.


  • - L’AUMONERIE des ROZIERS est le propre domaine et fief du seigneur de MONTJEAN de GENNES.

  • - Homme AUBAIN décédé, dans une maison du bourg des ROZIERS ; son argent et ses effets furent pris par le seigneur de MONTJEAN de GENNES, par droit d’aubenage ; ensuite il en fit don à l’aumônerie des ROZIERS.

  • - AVEU de la baronnie de SAINT-CASSIEN rendu au roy au château de LOUDUN où le seigneur de SOUS-LE-PUY et du port de GENNES est employé parmi les vassaux dudit seigneur de SAINT-CASSIEN, en date du 19 mars 1487.

  • - BAILLIE de GENNES
    La BAILLIE de GENNES relève communément et en indivis des trois seigneurs de GENNES, qui sont SOUS-LE-PUY, MONTJEAN et ARGENTON et ils ont deux droits de fautrage à 4 bœufs, une jument et son poulain chacun ; et le droit de faire tirer 4 traits de faux et d’en prendre le foin.

    La BAILLIE de GENNES : procès contre certains particuliers pour avoir envoyé leur bestiaux dans ladite baillié, pendant le temps qu’elle était défensable, qui est depuis le 1er mars que les herbes commencent jusqu’après les faucheries , et pour avoir forcé les prisons et enlevé les bestiaux qui y étaient détenus, ladite prison nommée le jart de GENNES située à la rue QUARTE.
  • - Droit de BAN-VIN : le seigneur de SAINT-CASSIEN a droit de Ban vin pendant 401 jours et 40 nuits une fois en l’an, dans toute l’étendue de son fief et droit de prohibition à toute personne de vendre du vin pendant ledit ban.

  • - Le seigneur de BEAUCAY, suzerain du seigneur de MONTJEAN de GENNES, relevait par hommage lige du seigneur de SAINT-CASSIEN, à cause de ce qu’il tient à GENNES et à MARSAY ; aujourd’hui il reporte directement au château de LOUDUN.

  • -BEAUFORT
    Le comte de BEAUFORT : procès contre le comte de BEAUFORT par les seigneurs de GENNES, pour raison d’exploits de justice faits au bourg des ROZIERS par les officiers dudit lieu de BEAUFORT ; enquête qui constate que la haute justice de tout le bourg des ROZIERS et de ses environs appartient aux seigneurs de GENNES ; et que le comte de BEAUFORT n’y a aucun droit, seulement sur la levée et les grands chemins.

    Le comté de BEAUFORT : les sergents dudit lieu prenaient permission de ceux de MONTJEAN de GENNES pour faire des exploits dans les maisons du bourg des ROZIERS. Le comte de BEAUFORT a droit d’épaves vis-à-vis le bourg des ROZIERS dans la rivière de LOIRE, seulement tant qu’un des officiers> dudit lieu peut jeter un gant mouillé de dessus la levée dans la rivière et le surplus de la rivière appartient aux trois seigneurs de GENNES.

    Le comte de BEAUFORT : les officiers de BEAUFORT n’ont point droit de donner ni visiter les mesures à bled et à vin des habitants du bourg des ROZIERS ; ils ont voulu s’efforcer de le faire ; ils en ont été empêchés par les officiers du seigneur de GENNES auquel ce droit appartient.


  • - La CHAPELLE Sainte-CATHERINE, dans l’église de Saint-EUSEBE de GENNES, au patronage du seigneur de SOUS-LE-PUY ; il donnait à manger et à boire aux prêtres qui avaient chanté l’office dans cette chapelle la veille et le jour de la fête. Réunion au temporel de cette chapelle par Charles de BOURRNAN d’une partie de la dixme de la paroisse de la Varenne sous MONTSOREAU.

  • - Les CAVES sises entre la maison de SOUS-LE-PUY et l’église de Saint-EUSEBE, données à titre d’inféodation par la dame d’ARGENTON à la dame de SOUS-LE-PUY pour en payer la rente d’un sol.

  • - La métairie de CHANDOISEAU, paroisse des ROZIERS, dépendait de SOUS-LE-PUY, avec le pré clos de ce nom ; l’un et l’autre relevaient du comté de BEAUFORT et l’on devait pour le tout 10 livres de cens ; la métairie a été vendue ; l’on conserve le pré qui dépend de SOUS-LE-PUY.

  • - Le prieur de CUNAULT relève à foy et hommage du seigneur de MONTJEAN de GENNES, la terre et fief de la Perrine, et le fief qu’il tient au bourg et paroisse des ROZIERS.

  • - DECLARATIONS rendues par la dame de SOUS-LE-PUY à l’assise de BEAUFORT, pour raison du pré clos de CHANDOISEAU contenant 15 arpents à la grande mesure, tout clos à haies et fossés, et pour la métairie de CHANDOISEAU, le tout paroisse des ROZIERS, et tenu du comté de BEAUFORT, à raison de 5 sols par arpent de cens, sous un même devoir.

  • -ENQUETE
    ENQUETE pour les trois seigneurs de GENNES contre le comte de BEAUFORT, au sujet de la haute justice et mouvance du bourg des ROZIERS et des environs, laquelle justifie que la haute justice du bourg des ROZIERS appartient aux trois seigneurs de GENNES et spécialement au seigneur de MONTJEAN DE GENNES qui a la mouvance directe ou médiévale de toutes les maisons du bourg et que le comte de BEAUFORT n’y a rien. Cette pièce est de conséquence.

    ENQUETE pour le comte de BEAUFORT au sujet des droits du comté ; elle ne porte aucune atteinte ni preuve contre les droits des seigneurs de GENNES en vallée.


  • -EPAVES
    Le droit d’EPAVES en la rivière de LOIRE, entre les quatre bornes des eaux de GENNES, appartient aux trois seigneurs de GENNES. Les officiers de MONTJEAN prennent par épaves des pièces de bois, deux bateaux confisqués par lesdits officiers par épaves, les corps des personnes noyées dans la rivière de LOIRE sont levés par les officiers de MONTJEAN de GENNES.

    Le droit d’EPAVES, dans les maisons du bourg des ROZIERS, appartient au seigneur de MONTJEAN DE GENNES ; un homme meurt aubain dans une des maisons du bourg des ROZIERS ; ses biens et effets sont confisqués par les officiers de MONTJEAN de GENNES, au profit du seigneur dudit lieu.

    Les EPAVES dans la rivière de LOIRE appartiennent au comte de BEAUFORT aussi loin qu’un des officiers dudit lieu peut jeter un gant mouillé de dessus la levée dans la rivière ; c’est ce qui se nomme le jet de gand.


  • - Le ruisseau FOLLION est une des bornes des eaux des seigneurs de GENNES, du côté de GENNES, au haut du cours de la rivière, et fait la séparation d’avec les eaux de TREVES (modo le chemin FOLLION, attendu que le cours naturel de ce ruisseau a été changé).

  • - La FONTAINE d’ORGEVAUX est une des bornes des eaux des seigneurs de GENNES, vers BESSE, du côté de GENNES, et fait la séparation des eaux de GENNES d’avec celles de BESSE.

  • - Le seigneur des FONTAINES, paroisse et bourg des ROZIERS, relève à foy et hommage au seigneur de MONTJEAN DE GENNES. Messire Jean de DAILLON était seigneur de FONTAINES à cause de sa femme l’an 145….C’était une dépendance de la terre de FONTAINES GUERIN.

  • - Le FOUR à ban : la dame d’ARGENTON transporte à la dame de SOUS-LE-PUY la part qu’elle a dans le droit du four à ban du bourg de GENNES, pour le tenir à foy et hommage dudit lieu d’ARGENTON

  • - Le JART ou prison des seigneurs de GENNES, sis à la rue QUARTE , pour emprisonner les bêtes prises en dommage.

  • -JUSTICE
    Haute JUSTICE : le seigneur de SOUS-LE-PUY a droit de haute justice soit à GENNES soit aux ROSIERS et sur la rivière de Loire ; il a ses officiers pour l’exercice de sa juridiction, Sénéchal….

    HAUTE JUSTICE : le bourg des ROZIERS est à l’entier et ses environs dans la haute justice des seigneurs de GENNES, depuis la maison qui fut à Laurent LERUX, à l’enclave de BESSE, jusqu’à la maison nommée les Trois Cheminées, ci-devant le Four aux Chèvres.


  • - Le droit d’HERBAGES appartient au comte de BEAUFORT sur les habitants du bourg des ROZIERS lorsqu’ils envoient leurs bêtes en pâture dans les prairies du comté.

  • - Les ISLES de GENNES, entre les quatre bornes, sises sur la rivière de Loire, appartiennent en indivis aux trois seigneurs de GENNES.

  • - La JUSTICE de GENNES resortissait autrefois au siège royal de LOUDUN, suzerain des seigneurs de GENNES, et depuis, par appointement fait par le Duc d’Anjou, les appels et le ressort a été attribué à la juridiction de SAUMUR par proximité de châtellenie, ce qui comprend les ressorts des fiefs et arrières fiefs des seigneuries de GENNES, tant à GENNES qu’aux ROZIERS, en vallée et ailleurs.

  • - MESURES
    Droit de MESURES à bled et à vin : le seigneur de SOUS-LE-PUY a droit de donner mesures à bled et à vin à ses hommes et sujets.

    Les MESURES à bled et à vin sont données à tous les habitants du bourg des ROZIERS, par les officiers du seigneur de MONTJEAN de GENNES, qui a le patron ; elles sont visitées par lesdits officiers.
    Procès contre les officiers de BEAUFORT, qui s’efforçaient de mettre les mesures au bourg des ROZIERS ; ils ont emprisonné des habitants dudit lieu ; jugement contre lesdits officiers de BEDAUFORT.

    Les MESURES à bled et à vin des habitants du bourg des ROZIERS sont visitées par les officiers du seigneur de Saint-Cassien, comme suzerain du seigneur de MONTJEAN de GENNES.


  • - Le seigneur de MONTJEAN de GENNES fait tenir ses plaids et assises dans les différentes maisons du bourg des ROZIERS, soit de sa directe soit dans celle de ses vassaux, tel la maison de René PHILIPPEAU, modo le Grand Louis, relevant du fief de la ROIERIE qui fut à Georget PETIT.

  • -NOTAIRES
    Les NOTAIRES de la juridiction de SAUMUR font exercice et passent leurs actes dans les maisons du bourg des ROZIERS.

    Les NOTAIRES de la juridiction de BEAUFORT ne peuvent faire exercice dans les maisons du bourg des ROZIERS et pour dresser leurs actes, ils sortent dehors, lesdites maisons n’étant pas de leur ressort.

    Les NOTAIRES de la juridiction de SAUMUR et de celle de BEAUFORT peuvent indirectement faire leur exercice dans les maisons du bourg des ROZIERS, lesquelles sont toutes dans le ressort des seigneurs de GENNES en Vallée, suivant un appointement ou règlement fait à ce sujet.


  • - Les OFFICIERS de la juridiction de GENNES, sénéchal, procureur, greffier, sergents, exercent seuls au bourg des ROZIERS ; ils empêchent ceux de BEAUFORT.

  • - PARTAGES entre les enfants de Jeanne SARRAZIN, par lequel la terre de la Roche de GENNES et du PATOIL est échue à Pierre de BOURNAN, son fils, et de Louis de BOURNAN, chevalier, son second mari, et la terre de SARRE à Marguerite de VALLEE, sa fille, de son premier mariage avec Jean de VALLEE, écuyer ; c’est l’époque de la réunion de SARRE à celle de SOUS-LE-PUY.

  • - La terre du PATOIL, située aux ROZIERS, dépendait de la ROCHE de GENNES, et relevait du seigneur de Saint-CASSIEN ; a été aliénée par les seigneurs de la ROCHE et ils en ont conservé la foy et hommage.

  • - Le droit de PATRON de mesures appartient aux seigneurs de GENNES ; le seigneur de MONTJEAN donne les mesures aux habitants du bourg des ROZIERS, appatronnées audit patron.

- SOURCE : AD 49 COTE 1 E 1215