Des documents, prêtés aimablement par Madame Michèle BOUSSEAU, propriétaire de la maison, autrefois métairie de SARRE, nous apprennent l’origine de la propriété, à compter du 17 nivôse an 5, par Florent AUBEUX.

  • Jacques CHAUVEAU, l’ayant acquis de Florent AUBEUX, moyennant une rente viagère, le 25 prairial an 6

  • Madame veuve JOUBERT, pour l’avoir recueilli dans la succession de Jacques CHAUVEAU, son père décédé dont elle était seule et unique héritière.

  • André-Jacques JOUBERT était propriétaire de la métairie de SARRE pour l’avoir recueillie dans la succession de Dame Perrine CHAUVEAU, veuve d’André JOUBERT, sa mère décédée à BLAISON, le 4 janvier 1871et dont il était seul et unique héritier.

  • Mr COURJARRET a eu la maison de SARRE et d’autres immeubles, au moyen du legs universel que lui a fait Mr André-Jacques JOUBERT, en son vivant propriétaire, vivant au Bois BRINCON, commune de BLAISON, y décédé le 23 août 1880, veuf de Dame Ernestine CHICOTTEAU, aux termes de son testament ; Mr JOUBERT est décédé sans laisser d’héritier.

Ces documents nous permettent de compléter la chronologie des propriétaires de cette seconde seigneurie, en fait la plus importante de SARRE ; commencé en 1444, ce qui était autrefois la seigneurie, puis métairie, à présent la maison de Madame Michèle BOUSSEAU, descendante de Monsieur COURJARRET.

Moulin de SARRE

Un registre, sous la cote G 843 nous fait découvrir les moulins de SARRE.

Voici ce que nous pouvons apprendre sur leur histoire….

  • D’un acte de transaction daté du 12 juillet 1507, passé entre Jean de VILLENEUVE, Jeanne CAILLEAU, veuve Jean MAURINEAU, Etienne et Guillaume MAURINEAU, leurs enfants, signé BODIN, a été extrait ce qui suit :
    Savoir que ladite veuve et lesdits MAURINEAU se sont désistés et de partir du droit qu’ils pouvaient prétendre au moulin et appartenances de SARRE, lequel ils quittent audit Jean de VILLENEUVE, et après quoi, ledit Jean de VILLENEUVE a arrenté à la veuve et auxdits MAURINEAU, ledit moulin de SARRE avec ses appartenances et dépendances pour en payer chacun an au jour de Sainte-Catherine dix setiers de froment, quatre setiers de mouture, le tout mesure de BRISSAC, treize livres, douze boisseaux de noix à ladite mesure, deux poids de chanvre et quatre chapons, le tout rendable.
  • Par contrat d’acquêt du 9 juillet 1538, signé de nous, appert que Messire Guy de MAILLE, seigneur de la châtellenie de MILLY le MEUGON, a acquis de Messire Jean de VILLENEUVE , savoir dix setiers de froment, quatre setiers de mouture, en froment, seigle, orge, fèves, mesure de BRISSAC, et treize livres avec douze boisseaux de noix, dite mesure de BRISSAC, deux poids de chanvre et quatre chapons, le tout de rente que ledit Jean de VILLENEUVE avait droit de prendre sur Etienne MAURINEAU pour le moulin de SARRE avec eau, voie, et passée faite en la chaussée d’iceluy.

  • Sur la déclaration féodale rendue à la châtellenie de MILLY le MEUGON, le 9 juin 1669, par René ABRAHAM, signée ABRAHAM et ROULLEAU, a été copié ce qui suit :

    Deux moulins à eau appelé les moulins de SARRE, cour, jardin et chanvreau, sis à SARRE, contenant sept boisselées, joignant le pré de René de la SUZE, d’autre, la terre et la seigneurie de SARRE et de Claude VERRIERE, compris le ruisseau qui fait aller lesdits moulins, pour raison desquels il doit dix setiers de froment et quatre setiers de mouture, douze boisseaux de noix, le tout mesure de BRISSAC, treize livres en argent, deux poids de chanvre et quatre chapons dus à ladite seigneurie de MILLY.
  • Une déclaration féodale des choses héritaux que Guillaume HAMON le Jeune, meunier, demeurant au moulin de SARRE, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, avoue tenir dans le fief de la châtellenie et seigneurie de MILLY le MEUGON et ses devoirs qu’il en doit, qui consistent dans les moulins de SARRE, dont l’un est à froment et l'autre à mouture, situés audit lieu de SARRE, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, composés de maison et granges couvertes d’ardoises, cour et jardin, le tout en un tenant joignant d’un côté la terre des héritiers de René de la SUZE, d’autre le chemin qui conduit dudit lieu de SARRE à GENNES, d’un bout le jardin de sieur BAUDINEAU à cause d’Anne VERRIE, sa femme, d’autre bout la seigneurie de SARRE, le ruisseau qui fait aller lesdits moulins traversant, pour raison desquels moulins, il doit à ladite seigneurie de MILLY, dix setiers de blé froment, quatre setiers de blé mouture, le tout mesure de BRISSAC, treize livres en argent, deux poids de chanvre, douze boisseaux de noix, même mesure de BRISSAC, et quatre chapons, le tout de rente noble et féodale, payable au jour de fête de Sainte-Catherine.

    Qui en tout ce que ledit HAMON a dit tenir et relever dudit fief de MILLY, à laquelle déclaration…….

    Par devant nous, Louis BAUDINEAU, notaire royal en Anjou, reçu au siège royal de la Sénéchaussée de SAUMUR, demeurant paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, le 21 juillet 1721, en présence de Louis CARREFOUR, notaire, et Jacques GODIN, sergent, demeurant à MILLY le MEUGON………

    On découvre dans le registre 1 Q 1560 l’attestation suivante :
    « Je soussigné, receveur de l’agence nationale des domaines au bureau de GENNES, je reconnais que le citoyen Jacques Louis ROUSSEAU, meunier du moulin et dépendances de SARRE, commune de VETERIN de GENNES, appartenant aux citoyens BAUDRILLE, de VAU et LOIZEAU de GENNES, à cause de leurs femmes, a versé dans le magasin des subsistances militaires à GENNES, suivant le reçu de NIVELLEAU, préposé au ledit subsistances militaires, 90 boisseaux de froment, mesure de BRISSAC, pesant ensemble 2340 livres, plus 36 boisseaux de mouture même mesure, pesant 828 livres ; ledit ROUSSEAU a payé la somme de 18 livres pour 9 boisseaux de noix, plus 9 livres 15 sols pour une rente foncière de 120 boisseaux de froment, 48 boisseaux de mouture, 12 boisseaux de noix et 13 livres en argent, laquelle rente était due au séminaire d’ANGERS…..

    Au bureau de GENNES, le 1er ventose an 2. »

    Le citoyen André Pierre GUERINEAU la FELONNIERE nous expose que suivant la reconnaissance du citoyen BOUCHARD, receveur de l’agence nationale au bureau de GENNES, en date du 1er ventose de l’an 2, le citoyen Jacques Louis ROUSSEAU, meunier des moulins de SARRE, commune de GENNES, comme fermier des citoyens BAUDRILLER de VAU et LOIZEAU de GENNES, a versé dans le magasin des subsistances militaire à GENNES, les quantités de 90 boisseaux de froment, mesure de BRISSAC, pesant ensemble 2340 livres, à raison de 3 livres 14 sols le boisseau, faisant l’évaluation de l’année la somme de 333 livres ; plus 36 boisseaux mouture valant seigle pesant 828 livres à raison de 2 livres 14 sols le boisseau ; fait la somme de 97 livres 14 sols ; plus ledit BOUCHARD a reçu la somme de 18 livres pour l’évaluation de 9 boisseaux de noix, mesure de BRISSAC ; plus 9 livres 15 sols pour les trois quarts de la rente de 13 livres en argent.

    Toutes lesquelles sommes font ensemble celle de 457 livres 19 sols.

    Que ledit citoyen BOUCHARD a reçu à valoir sur la rente foncière qui était réunie à la ferme de LOUERRE et du PETIT VAU de LOUERRE, dépendant du ci-devant séminaire d’ANGERS, dont l’exposant a fait l’acquisition au district de SAUMUR le 4 avril 1791, et dont il avait fait la remise à la Nation, en vertu de la loi du 17 juillet 1793, laquelle remise a été déclarée nulle et rejetée par la commission des domaines nationaux, au moyen de quoi ladite somme de 457 livres 19 sols appartient à l’exposant, pour quoi requiert que vous ordonniez qu’elle lui soit remboursée le plus tôt possible, ou qu’il soit autorisé à la porter en paiement de ses contributions de l’an cinq dans la commune de LOUERRE, canton de GENNES.

    A LOUERRE, le 26 vendémiaire l’an 5

    Signé, GUERINEAU la FELONNIERE

De nos jours...

Le moulin de SARRE est toujours en activité. Des visites guidées permettent d’admirer ses mécanismes et ses meules, la roue à augets.

Petit hameau dépendant autrefois de la paroisse de Saint-Vétérin, SARRE paraît être resté dans l’angle mort de l’Histoire. Pourtant, ce hameau de quelques âmes est riche d’un passé à la fois long et mouvementé. Un passé qui en outre a permis au hameau d’hériter d’un patrimoine remarquable.

Mais malgré nos recherches au fil de l’Histoire, il ne nous a pas été possible de comprendre l’origine de ces deux seigneuries.

L’Abbé BOURRASSEAU précise dans sa monographie :

« Il paraît bien certain qu’avant sa division en deux seigneuries, SARRE ne formait qu’un seul fief relevant de la baronnie de TREVES dans son entier. La preuve en est que des actes anciens relatent que les seigneurs de LINIERES continuaient à rendre foi et hommage au baron de TREVES pour leurs propriétés de SARRE. »
« Il est bien difficile aujourd’hui d’établir des deux fiefs. »
Un des nombreux troglodytes à SARRE……Autrefois, une vie souterraine, silencieuse mystérieuse vibrait au cœur du Gennois……

Il fait bon de flâner et de découvrir les troglodytes, d’anciennes maisons en tuffeaux et de terminer sa promenade au moulin qui perpétue la tradition de moudre le blé comme autrefois ; la grande roue qui tourne grâce à l’Avort, entraîne par son mouvement tout un système d’engrenages qui permettent aux meules de moudre le grain et aux bluteries de tamiser la farine. Puis la balade peut se terminer par une dégustation de fouées, une spécialité angevine que l’on aime déguster.

Ce chapitre a pu être rédigé grâce aux documents trouvés aux Archives Départementales d’ANGERS, la monographie rédigée par l’Abbé BOURASSEAU, le dictionnaire historique élaboré par Célestin PORT et les documents prêtés par Madame Michèle BOUSSEAU, propriétaire de la maison, autrefois la seconde seigneurie ; nous la remercions d’avoir bien voulu nous autoriser à prendre des photos de sa propriété.