Voici ce qu’on peut lire dans le registre suivant dont la cote est 1 E 1268

Membre dépendant du Prieuré de Notre-Dame de CUNAULT, la seigneurie de la PERRINE est située sur la Paroisse de SAUGE L’HOPITAL et circonvoisines. Il en dépend un fief qui s’étend à GENNES et qui se nomme le fief de CUNAULT, et un autre fief aux ROZIERS. Le tout relève à foy et hommage avec droit de moyenne et basse justice du seigneur de MONTJEAN de GENNES, au devoir de rachat abonné à la somme de 20 écus.

Il s’éleva un procès vers 1555, contre le seigneur de MONTJEAN DE GENNES, et Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, au sujet de la saisie que ledit seigneur avait fait faire de la terre de la PERRINE, faute d’hommage, et pour le paiement de plusieurs rachats prétendus à cause de différentes mutations, tant des Prieurs que des seigneurs de MONTJEAN de GENNES.

La cause poursuivie à la justice de GENNES, le Prieur de CUNAULT la fit revendiquer par devant le juge conservateur des Privilèges de l’université de POITIERS, où ledit Prieur avait ses causes commises, comme Abbé du MOUTIER NEUF de POITIERS.

René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, fit évoquer l’affaire devant les Maîtres des Requêtes de l’Hôtel, où il avait droit de committimus,

Le committimus (lettre de) désigne un privilège accordé par le roi, en France sous l'Ancien Régime. Cette faveur était accordée par le biais de lettres appelées lettres de committimus, nommées ainsi parce qu’elles commençaient par le mot committimus 1. Ce privilège de juridiction était accordé par le Roi à certains plaideurs, ce qui donnait à ces derniers « le droit d’évoquer leur cause en première instance (qu’ils soient demandeur ou défenseur) devant un juge autre que celui qui aurait dû être normalement saisi (à l’origine le juge était spécialement désigné par commission, d’où le nom de committimus

en qualité d’archer de la garde du corps du Roy.

Ensuite, les parties en vinrent à un compromis et l’affaire fut ainsi terminée.

Par ordre chronologique, voici les titres contenus en ce volume, et qui concernent la seigneurie de la PERRINE, justificatifs de son obéissance à la seigneurie de MONTJEAN de GENNES.

  • - Signification à la requête du seigneur de MONTJEAN DE GENNES, René de BOURNAN, frère de François de BOURNAN et 3eme fils de Charles de BOURNAN et de Marguerite de VALLEE, faite par attache au lieu de CUNAULT, et à celui de la PERRINE, de sentence rendue contre le Prieur de CUNAUL, aux assises de la seigneurie de GENNES. En date des 6 et 7 septembre 1555.
  • - Acte de la dénonciation faite par le seigneur de MONTJEAN DE GENNES, René de BOURNAN, aux fermiers de la terre de la PERRINE, qu’il entend jouir des fruits de ladite terre, faute par le Prieur de CUNAULT de lui avoir rendu la foy et hommage, ensemble la protestation desdits fermiers contre ledit seigneur de MONTJEAN DE GENNES. En date du 22 juin 1556.
  • - Ordonnance du juge conservateur des Privilèges Royaux de l’université de POITIERS, qui permet à Joachim DAVAILLOLLES, Abbé de MOUTIER NEUF de POITIERS et Prieur de CUNAULT, de faire assigner devant ledit juge, par privilège de ladite abbaye, René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, au sujet de la saisie, que ledit seigneur avait fait faire des fruits de la terre de la PERRINE, dépendant du Prieuré de CUNAULT, faute de foy et hommage. En date du 16 décembre 1556.
  • - Ordonnance du juge conservateur des Privilèges Royaux de l’université de POITIERS, qui renvoie devant les Maîtres des requêtes de l’Hôtel à PARIS, la cause d’entre Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, et René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, en vertu des committimus dudit de BOURNAN, archer de la garde du corps du Roy. En date du 9 juillet 1557.
  • - Signification faite audit Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, de l’ordonnance de renvoi devant les Maîtres des Requêtes de l’Hôtel, de la cause pendant entre ledit Prieur et le seigneur de MONTJEAN DE GENNES. En date du 9 juillet 1557.
  • - Défaut obtenu aux Requêtes de l’Hôtel, par René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN de GENNES, archer de la garde du corps du roi, contre Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT. En date du 4 septembre 1557.
  • - Ordonnance des Maîtres des Requêtes de l’Hôtel, pour mettre à exécution le défaut obtenu contre Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT. En date du 10 septembre 1557.
  • - Requêtes, moyens, faits et articles de René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, archer de la garde du corps du roy, produits devant les Maîtres des Requêtes de l’Hôtel, pour faire de nouveau assigner Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, dans la cause pendante entre ledit seigneur de MONTJEAN DE GENNES et ledit Prieur, au sujet de la saisie féodale des fruits de la terre de la PERRINE, dépendant dudit Prieuré, faute d’hommage. En date du Septembre 1557.
  • - Intimation donnée à Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, à la requête de René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, pour procéder devant les Maîtres des Requêtes de l’Hôtel. En date du 25 septembre 1557.
  • - Acte de constitution du Procureur au greffe des Maîtres des Requêtes de l’Hôtel, par Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, dans la cause pendante avec René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES. En date du 16 novembre 1557.
  • - Défaut obtenu aux Requêtes de l’Hôtel par René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN de GENNES, contre Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT. En date du 18 novembre 1557.
  • - Lettre missive adressée à René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN de GENNES, par laquelle on lui donne avis, que la procuration et la présentation du Prieur de CUNAULT, dans l’instance pendante aux Requêtes de l’Hôtel, n’est pas en forme. En date du 19 novembre 1557.
  • - Requête de René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, aux Maîtres des Requêtes de l’Hôtel du Roy, pour faire lever un jugement rendu par défaut, en ladite cour, contre Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, dans la cause pendante entre eux. En date du 3 janvier 1558.
  • - Autre requête du seigneur de MONTJEAN de GENNES, présentée aux Maîtres des Requêtes, tendant à ce qu’il lui fut permis de faire signifier à Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, le défaut obtenu contre lui. En date du 4 janvier 1558.
  • - Compromis entre René de BOURNAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, et Joachim DAVAILLOLLES, Prieur de CUNAULT, par lequel ils consentent de s’en rapporter à ANGERS, au Sieur de la FOUCQUETIERE, et du VAU de LOUERRE, sur le procès pendant entre eux, au sujet du rachat de la terre de la PERRINE, que le seigneur de MONTJEAN de GENNES prétendait lui être dû, tant à chaque mutation de Prieur, qu’à chaque mutation de seigneur de MONTJEAN de GENNES et pour les dépens de l’instance pendant entre eux, que ledit seigneur réclamait. En date du 13 janvier 1558.
  • - Adjudication faite devant le lieutenant général de la Sénéchaussée d’ANGERS, à Jean JOUNAULT, Sieur de la TROUILLARDIERE, de différentes dépendances de la terre de la PERRINE, en vertu de la faculté accordée par le Roy, d’aliéner les biens des ecclésiastiques, lesquels choses acquises par ledit JOUNAULT consistent :
    • 10 boisselées de terre estimées valoir 6 livres de revenu
    • 2 quartiers de pré, estimés valoir 8 livres de revenu
    • 10 setiers de froment de rente à raison de 24 boisseaux chaque setier, mesure de BRISSAC, estimé chaque setier 60 sols
    • 4 setiers d’avoine
    • 2 chapons estimés 5 sols
    • Le total montant à 55 livres 5 sols de revenu, avec droit de fief sur la terre assujettie auxdites rentes ; à la charge de tenir et relever lesdites choses, acquises du roy, à la châtellenie la plus prochaine ou autres seigneurs.
    • Ladite aliénation faite pour la somme de 1336 livres 5 sols. En date du 7 octobre 1563.
  • - Procuration de Frère Etienne GERVAISE, religieux de l’ordre de St-Benoît, Prieur de CUNAULT, à Gabriel LUDEAY, pour vaquer à toutes les affaires du Prieuré de CUNAULT. En date du 7 juin 1564.
  • - Offre de foy et hommage par Jean JOUNAULT, Sieur de la TROUILLARDIERE, au seigneur de MONTJEAN de GENNES, René de BOURNAN, pour raison des héritages qu’il avait acquis devant le lieutenant général d’ANGERS, des dépendances de la terre de la PERRINE, membre du Prieuré de CUNAULT, ensemble l’offre du rachat. En date du 13 juin 1564.
  • - Jugement des assises de la seigneurie de MONTJEAN DE GENNES, rendu contre Jean JOUNAULT, acquéreur des parties des dépendances de la terre de la PERRINE, pour qu’il lui exhibe son contrat d’acquêt. En date du 25 juin 1567.
  • - Procuration de Jean de BAYE, Prieur de CUNAULT, pour faire la foy et hommage au seigneur de MONTJEAN DE GENNES, et payer le rachat pour la terre de la PERRINE, dépendant dudit Prieuré de CUNAULT. En date du 22 mars 1571.
  • - Procuration consentie par vénérable et discret Maître Jean DAVY, bachelier en droit, Prieur de CUNAULT, à noble homme Philippe JOUSSE, Sieur de CROULLIER, pour faire la foy et hommage au seigneur de MONTJEAN de GENNES, pour raison de la terre de la PERRINE dépendant dudit Prieuré, et rendre son aveu. En date du 24 octobre 1574.

SOURCE : AD 49 1 E 1268 MONTJEAN AVEUX ET DECLARATIONS DE 1555 – 1578