LE MARDRON, une terre riche en histoire et patrimoine

 

 

C’est à GENNES que sont conservés les vestiges les plus significatifs de la présence gallo-romaine, avec un amphithéâtre de 5 000 places, un nymphéa, un aqueduc.

Les vestiges d’un aqueduc gallo-romain ont été retrouvé à GENNES ; parfois souterrain, parfois semi-enterré, il démarrait à la source de CHAPEAU et passait au pied de l’amphithéâtre gallo-romain, prenait la direction du MARDRON puis alimentait le nymphée et les thermes. Cet ensemble archéologique remonte au IIe siècle.

Les eaux de l’aqueduc étaient conduites tout d’abord à l’amphithéâtre ; les jeux se déroulaient dans l’arène couverte d’une épaisse couche de sable que l’on imbibait d’eau apportée par l’aqueduc pour empêcher la poussière de voler dans l’espace et d’incommoder les spectateurs.

 

AMPHITHEATRE DE GENNES, TYPE GALLO-ROMAIN

Connu depuis le siècle dernier et fouillé vers 1860, ce monument a fait l'objet d'une reprise d'activité scientifique depuis 1985. C'est un demi- amphithéâtre adossé à la colline de MAZEROLLES au sud du bourg de Gennes. La cavea est uniquement constituée de la pente du coteau. Seules, les parties basses, à savoir le podium et mur ceinturant l'arène, ont fait l'objet de constructions ; il reste aujourd'hui d'importants vestiges de celles-ci. Ce monument est daté de la fin du premier siècle de notre ère et semble n'avoir été utilisé que jusqu'au début du troisième siècle comme l'indique les éléments mobiliers, monnaies et poteries, retrouvés lors des plus récentes fouilles.

 

 

LE NYMPHEE DANS LA PROPRIETE DU MARDRON

 

Puis l’aqueduc sortant de l’amphithéâtre portait ses eaux à un autre monument situé à cinq cents mètres environ plus bas dans une propriété appelée le MARDRON, les restes d'un nymphaeum très considérable ; c'est une demi-rotonde avec colonnade, flanquée de deux salles rectangulaires de 19 m, le tout d'une longueur de 50 m ; la rotonde était ornée de cinq statues. C'est le monument le plus curieux en ce genre qui ait été découvert hors de Rome

Rappelons que ces monuments sont en rapport avec le culte des Nymphes, ayant à la fois le caractère d'un temple et d'un château d'eau ; ils étaient placés sous la protection des Nymphes et disposés, dans certaines de leurs parties, pour servir de réservoirs, d'où l'eau se distribuait par les quartiers, dans d'autres pour offrir un lieu de réunion, où se célébraient surtout les cérémonies nuptiales

 

 

Depuis le nymphée, l’aqueduc menait l’eau à des thermes gallo-romains situés près de l’église Saint-Vétérin. Ces bains publics étaient composés d’une salle d’eau chaude appelée caldarium puis d’une zone tiède, le tepidarium et d’une piscine froide, le frigidarium.

A partir de documents d’archives, essayons de comprendre la période du Moyen-Age et de la Renaissance.

 

 

Ce remarquable logis du XVIe siècle se composait au rez-de-chaussée d’une seule pièce assez vaste. Elle était accostée d’un couloir qui servait de cage d’escalier pour monter à l’étage supérieur composée également d’une seule pièce.

Au XVIe siècle, le MARDRON fut l’objet d’une restauration dans le style de la Renaissance, par l’adjonction de l’escalier extérieur et d’un gracieux pignon-lucarne

Au XIXe siècle, ce fut l’intérieur qui reçut des dispositions nouvelles ; l’escalier et le terrassement du couloir furent supprimés ; le couloir lui-même transformé en deux chambres habitables ; la grande salle du rez-de-chaussée divisée en deux par un mur de refend qui supporte le plancher de l’étage baissé de près d’un mètre, comme on le voit par l’obstruction intérieure des meurtrières et les restes des anciennes poutres encore enclavées dans le mur.

 

Essayons de comprendre la chronologie des seigneurs de MERDRON

 

    Source AD 49 Côte : 288J2
  • Le 23 juillet 1443, foy et hommage par noble homme Jean de VALLEE, écuyer, seigneur de MERDRON, fils de Messire Jean de VALLEE, chevalier, et de Dame Isabeau de BREZE, pour raison de la terre de MERDRON.






  • Source AD 49 Côte : 288J2
  • Le 9 octobre 1488, Jacques de BRENEZAY, écuyer, seigneur de MERDRON, fait sa foy et hommage, pour raison de sa terre de MERDRON.
    A noter qu’une demoiselle Renée de BOURNAN était femme du Sieur de MERDRON, Jacques de LAUNAY de BRENEZAY. Rappelons que Renée de BOURNAN était fille de Marguerite de Vallée, Dame de SOUS LE PUY et de MONTJEAN de GENNES, et de Charles de BOURNAN.
    Les de BOURNAN s’allièrent aux seigneurs de la HARIELLE par les femmes. Les deux seigneuries définitivement réunies dans une même famille eurent désormais un sort commun.





  • Le 27 avril 1619, faction d’hommage et hommage simple faite par Andrée PRIOULEAU, veuve de Pierre BOITAULT, tant en son nom que comme mère tutrice naturelle des enfants mineurs dudit défunt, pour raison de la maison et appartenances de la Grille, au bourg de GENNES.

    La maison située au MARDRON était appelée également la maison de la GRILLE.

  • Le 18 décembre 1621, décret de la Sénéchaussée de SAUMUR, par lequel les héritages vendus sur Andrée PRIOULEAU, veuve de Pierre BERITAULT et Jean BERITAULT, ont été adjugés au Sieur Michel CIRET, sergent.
    Cet extrait du décret des biens saisis à la requête de Pierre BERITAULT, prêtre curé de BESSE, nous donne une description de la maison de la GRILLE, à savoir,
    La maison et appartenances de la GRILLE, composée de quatre chambres à feu, deux basses et deux hautes, le grenier au-dessus, le cellier, une chambre au bout, un pressoir et un four à faire cuire le pain, le tout en un tenant, lequel droit de fief de ladite maison tenue à foy et hommage du seigneur de la HARIELLE
    Plus, une ouche et une petite maison et appartenances, le tout contenant deux boisselées de terre au bourg de GENNES
    Un quartier de vigne sis au Tierceries
    Un quartier de vigne sis aux Cointries
    Un jardin planté en vigne sis derrière l’église de Saint Vétérin
    Douze boisselées de terre sises à LONGUERAYE
    Un chenevreau sis au marais de GENNES contenant trois boisselées


    SOURCE AD 49 COTE 288 J3
  • Le 3 mai 1626, acte par lequel le seigneur de la HARIELLE a abonné le fief domaine de la GRILLE à 2 livres de cens.

 

 





  • Le 9 octobre 1679, un bail à cens fait par devant Jacques ROULLEAU, notaire royal et garde sel à SAUMUR, et résidant à GENNES,

    Furent présents Messire Urbain de LAURENTS, chevalier, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE, AVORT et autres terres, demeurant en sa maison noble de JOREAU, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES d’une part
    Et Michel GIGAULT, vigneron, et Renée BOUTIN, sa femme, demeurant à la HARIELLE, dite paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, d’autre part

    Entre lesquelles parties a été fait la baillée et prise à titre de rente noble et féodale, à la manière qui s’ensuit :

    Une maison et appartenances, consistant en basses et hautes chambres, grenier au-dessus couvert d’ardoise, appelée MERDERON, avec le chenevreau et la vigne en dépendant, le tout contenant trois boisselées ou environ…..

    Tenue du fief et seigneurie de la HARIELLE, appartenant audit seigneur bailleur.

    La présente baillée à rente noble et féodale, pour en payer chacun an, la somme de seize livres tournois et deux chapons, bons et valables, payables et rendables chacun an en la maison seigneuriale de la HARIELLE, le jour de Noël.

    Fait et passé en la maison seigneuriale de JOREAU….

    en outre, les preneurs s’obligent à nourrir sur ledit lieu un troupeau de brebis, jusqu’au nombre de trente, à moitié de Croist, qui seront fournis par ledit seigneur bailleur et lesdits preneurs, le tout d’année en année et à perpétuité, lesquels brebis pourront aller pacager sur les bois et terres dudit seigneur bailleur, sans faire de dommages, sous peine de toutes pertes dépens, dommages et intérêts .

    Plus, auront iceux preneurs, passage par le sentier montant dudit lieu de MERDRON par la cour de la HARIELLE, pour aller et venir où bon leur semblera avec leurs bestiaux.

 

 

Ce chapitre a pu être rédigé grâce :


- aux documents trouvés aux Archives Départementales d’ANGERS, dans les séries E et J, précisément, titres féodaux relatifs au Comté de TREVES, de E 1322 à E 1366, et des archives d’origine privée, notamment, le fonds du fief de la HARIELLE du XIVe au XVIIIe siècle, de 288 J 1 à 288 J 16

- le dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, élaboré par Célestin PORT, archiviste

- la monographie rédigée par l’Abbé BOURASSEAU,

Grâce à ce fonds ancien très important, nous avons pu retracer l’histoire de ces deux très belles demeures, témoins vivants, dont nous ne soupçonnions pas la richesse de leur passé.

Ce fut une véritable découverte passionnante et émouvante !