CHARTRIER DU COMTE DE TREVES

 

Le tome XXVI du chartrier du Comté de TREVES est composé de deux chapitres.

Le premier renferme quelques titres au sujet de l’établissement d’un marché de GENNES, tous les mardis de chaque semaine, et une foire au mardi de devant la Saint-Jean-Baptiste, conformément aux lettres patentes de Charles VII, Roi de France, données le 20 décembre 1459.




 

Par autre lettre patente d’Henry, Roy de France et de Navarre, donnée au mois de septembre 1604, en faveur de seigneur de JOREAU, prenant la qualité de seigneur du lieu et paroisse de Saint Vétérin de GENNES, ladite foire de mardi de devant la Saint-Jean-Baptiste, a été remise au jour de Saint Michel 29 septembre, et doit durer jusqu’au lendemain, ensemble le droit de continuer le marché le mardi de chaque semaine.

 

 

Le second chapitre renferme une procédure tenue entre le seigneur dudit Comté de TREVES et de la HARIELLE, sur laquelle ils ont transigé de la manière suivante, savoir :

Que le seigneur de la HARIELLE a reconnu et confessé les deux tiers parties des grand et petit moulins de GENNES, être tenus en mouvance dudit comté de TREVES, et non de la seigneurie de la HARIELLE.

Ensemble s’est désisté ledit seigneur de la HARIELLE, de l’opposition formée le 15 décembre 1609 ; ce faisant a consenti et consent que ledit seigneur comte de TREVES soit maintenu en la possession en saisine de faire tenir par ses officiers dudit comté de TREVES, sa juridiction de huitaine en huitaine et quinzaine en quinzaine, au bourg de GENNES, en un des endroits du bas de la boucherie dudit lieu le plus commode, que faire se pourra, qui, pour cet effet, sera désigné par gens ou députés par les parties.

Pourra ledit seigneur de la HARIELLE faire tenir ses assises audit lieu quatre fois par an, à autres jours que les plaids dudit TREVES tiendront.

Ne pourra ledit seigneur de la HARIELLE, ni troubler, ni empêcher les marchands qui iront au marché et à la foire dudit lieu de GENNES, qui s’y tiennent le mardi de chaque semaine, sous l’autorité dudit seigneur de TREVES, tant en la halle, lui appartenant, qu’autres endroits dudit lieu de GENNES.

Par ladite transaction, le seigneur de TREVES concède à celui de la HARIELLE, le droit de pouvoir nommer à l’avenir, quand vacation arrivera, deux bouchers, pour vendre et de tailler chair, en la boucherie dudit lieu de GENNES. De laquelle boucherie, ledit seigneur de la HARIELLE et ses successeurs continueront la jouissance du fond et seigneurie d’icelle comme à eux appartenant.

  • Procédure du 20 juin 1582 jusqu’au 22 décembre 1582, entre Dame Claude d’AVAUGOUR, Dame de TREVES, Mathurin CIRET et Messire François du LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE ; il s’agissait du trouble apporté par ledit CIRET à l’exercice de sa juridiction du bourg de GENNES, tenue par ses officiers, en un lieu au-dessus de la boucherie de GENNES, nommé la COHUE .

    Il ne paraît pas que cette instance ait été finie entre ledit CIRET et le seigneur de JOREAU ; mais par transaction du 3 mai 1614, ladite Dame de TREVES a été maintenue dans le droit de faire tenir sa juridiction en cette maison des sujets dudit lieu de la HARIELLE…..





  • Source AD 49 Côte : E1345
  • Le 15 décembre 1609, opposition de la part de François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE, à ce que les officiers du comté de TREVES ne tiennent leur juridiction au bourg de GENNES










  • Le 2 janvier 1610, requête présentée par Messire Pierre de LAVAL, Baron de TREVES, contre François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE, au sujet de la juridiction, que le seigneur baron a droit de faire tenir à GENNES, et auquel droit, ledit seigneur de LAURENTS s’est opposé devant Messieurs du Présidial d’ANGERS ; pourquoi demande son renvoi devant Monsieur le Sénéchal de SAUYMUR.

  • Le 13 janvier 1610, renvoi par le Sénéchal de SAUMUR devant M. des Requêtes du Palais à Paris, de l’affaire entre Mr le Baron de TREVES, et Messire François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE, au sujet de la juridiction exercée par les officiers dudit TREVES au bourg de GENNES.

  • En juin 1610, avertissement pour informer de la requête de Messire Pierre de LAVAL, chevalier, baron de TREVES, contre François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU, sur certains faits concernant la juridiction dudit TREVES, qui se tient en la ville de GENNES, en un parquet ou auditoire, au-dessus de la boucherie de GENNES, et autres faits y relatifs, expliqués par les dépositions des témoins entendus dans l’enquête qui suit.

  •  

  • Le 24 juillet 1610, enquête et audition de 35 témoins, à la requête de Messire Pierre de LAVAL, baron de TREVES, contre François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU.











  • L’an 1610, postérieurement au mois d’août, un mémoire intéressant pour le seigneur de TREVES contre le seigneur de la HARIELLE, dans lequel sont exprimés les différents droits du comte de TREVES, tant pour raison de sa juridiction, foire, marchés, que pour l’auditoire, boucherie.

    Ce document est intéressant ; les halles de GENNES, qui sont prétendues relever censivement du fief de la HARIELLE, seraient au contraire, de l’ancien domaine de TREVES, même par les propres termes des aveux de la HARIELLE.

  • Source AD 49 Côte : E1345
  • Le  3 mai 1614, transaction entre Messire Pierre de LAVAL, chevalier, baron de TREVES, et Demoiselle Magdeleine de ROUSSELEE, veuve Messire François de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU et de la HARIELLE.

    Par laquelle, la Dame de JOREAU a reconnu et confessé les deux tiers parties des grand et petit moulins de GENNES être tenus à mouvance de ladite baronnie de TREVES, et non de la seigneurie de la HARIELLE, acquis par Louis de CHEVERUE, écuyer, seigneur de CHEMAN, à raison dudit acquêt, ledit défunt seigneur de LAURENTS avait prétendu les ventes et conclu à la foy et hommage et obéissance féodale, sans se départir, ladite Dame de LAURENTS, de la féodalité de l’autre tiers dudit moulin tenu de la seigneurie de la HARIELLE, duquel tiers, le seigneur ne sera tenu en aucune garantie.

    Ensemble s’est désistée la dite Dame de LAURENTS, de l’opposition formée le 15 décembre 1609, par ledit défunt seigneur de LAURENTS.

    En ce faisant, a consenti et consent que ledit seigneur baron de TREVES soit maintenu en la possession et saisine de faire tenir par les officiers de ladite baronnie de TREVES, sa juridiction de huitaine en huitaine, ou de quinzaine en quinzaine au bourg de GENNES, en un des endroits du bas de ladite boucherie dudit lieu, le plus commode que faire se pourra, qui, pour cet effet, sera désignée par gens ou députés par les parties et demeurera perpétuellement destiné à cet effet, auquel lieu sera fait mettre, par ladite Demoiselle, une barre porte fermée à clef, tableau et une chaire, et y pourra toutefois, ladite Dame de LAURENTS, faire tenir ses assises quatre fois l’an, à autres jours que ceux que les plaids dudit seigneur baron de TREVES tiendront, sans qu’elle, ni ses successeurs, seigneurs de la HARIELLE, puissent troubler, empêcher les marchands qui iront au marché et à la foire dudit lieu de GENNES, qui se tient le mardi de chaque semaine, sous l’autorité dudit seigneur baron de TREVES, tant à la halle à lui appartenant, qu’autres endroits dudit lieu de GENNES.

    Et par ces mêmes présentes, ledit seigneur baron de TREVES a concédé à ladite Dame de LAURENTS et à ses successeurs, seigneur de la HARIELLE, le droit de pouvoir nommer à l’avenir, quand vacation arrivera, deux bouchers pour vendre et détailler chair en la boucherie dudit lieu de GENNES, pour être par lui baron de TREVES, pourvus de lettres par ses officiers qui auront, sur lesdits deux bouchers, comme sur tous ceux dudit lieu, droit de visitation et correction en cas de délit.

    A la charge par ladite Demoiselle et ses successeurs de relever à l’avenir ledit droit féodalement de ladite baronnie de TREVES, avec tous ses autres droits honorifiques de ladite terre de la HARIELLE, au devoir d’un denier de cens féodal chacun an, au terme de Noël, outre les autres devoirs qu’elle doit à ladite baronnie de TREVES suivant ses aveux, lesdits deux bouchers qui seront nommés par ladite Dame de LAURENTS et ses successeurs, en pourront nommer deux autres, de laquelle boucherie, ladite Dame et ses successeurs continueront la jouissance du fond et seigneurie d’icelle comme à eux appartenant, et se fera payer du droit de banc et autres droits qui lui seront dus par tous les bouchers à la manière accoutumée.

 

 

 

 

Le tome XXVII du chartrier du Comté de TREVES contient les foys et hommages, aveux, dénombrements, acquisitions, transactions et autres titres justificatifs, que la terre, fief et seigneurie de la HARIELLE en Saint Vétérin de GENNES et tenue et mouvante dudit Comté de TREVES à foy et hommage lige, en haute, moyenne et basse justice.

    Source AD 49 Côte : E 1346
  • Le 9 mai 1398, hommage de la HARIELLE par Guillaume TURPIN, à Gérard, dauphin d’Auvergne, seigneur de TREVES.




  • Le 8 novembre 1433, procuration donnée par François TURPIN, écuyer, seigneur de la Turpinière, de la GENNEVRAYE, pour faire à TREVES, deux foys et hommages lige et simple, l’une pour raison de sa terre de la GENNEVRAYE, et l’autre pour celle de la HARIELLE.

  • Le 24 octobre 1470, par procuration de noble homme Pierre QUATREBARBES, écuyer, mari de Demoiselle Renée de la JAILLE,
    auparavant veuve François TURPIN, écuyer, ledit seigneur de QUATREBARBES à cause de son épouse ayant le bail, garde gouvernante et administration de Gilles et Antoine TURPIN, ladite procuration à l’effet de faire trois foys et hommages à TREVES :


Source AD 49 Côte : E 1346

La première foy et hommage lige pour raison de la terre de la GENEVRAYE

La seconde foy et hommage lige pour la terre de la HARIELLE

Et la troisième foy et hommage simple, à cause des fiefs et appartenances de la BOURNEE.

 

François TURPIN, seigneur de la MOTTE-ANGIBERT, fils de Jean TURPIN et de Marie MALARDE, d’où provient Antoine TURPIN.

Dans les papiers de la famille de LAURENTS, nous avons découvert quelques actes notariés, augmentant l’importance de cette seigneurie. 

  • Le 5 janvier 1611, un contrat d’acquêt consenti par Samuel PREVOST, écuyer, et Demoiselle Elisabeth TURPIN, son épouse, au profit de François LAURENTS, écuyer, et Demoiselle Magdeleine de ROUSSELE, son épouse.

    Les lieux, terres et fiefs et seigneurie de la HARIELLE, l’ETANG et le MERDRON, situés paroisse de Saint Vétérin et de Saint Eusèbe de GENNES.

    Aux charges de les relever des terres et seigneurie et baronnie de TREVES, d’ARGENTON, SOUS le PUY, la ROCHE de GENNES et de JOREAU.

    Ladite acquisition faite moyennant la somme de 13 600 livres.

Samuel PREVOST , chevalier, seigneur de la Vau , du Plessis de la Javellière de Vellaudin , etc., capitaine de cavalerie, reçut plusieurs lettres du roi Henri IV, lesquelles sont encore dans les papiers de la famille, par lesquelles ce prince le qualifie de son ami, et le charge de commissions pour son service dans le Poitou.

Il épousa, par contrat du 18 avril 1597, Elisabeth Turpin , fille unique et héritière de noble et puissant Antoine Turpin, et de Gabrielle des Nouhes.