HISTOIRE DE CLOCHES EN L’EGLISE DES ROSIERS SUR LOIRE

 

CLOCHERS ST EUSEBE ET LES ROSIERS

Vouée au culte, la cloche reçoit, avant sa mise en service, la bénédiction divine. Accompagnés de cérémonies très prisées, ces baptêmes marquent toujours l’histoire de la paroisse où ils se déroulent.

 

 

Le recueillement, dans le silence de la Passion, veut que les cloches se taisent à Pâques. Pour atténuer ce climat de douleur, on raconte aux enfants qu’elles se rendent à Rome auprès du Pape et reviennent chargées de cadeaux et confiseries...

“Je t’adjure, esprit pervers et immonde, de te retirer vaincu et de fuir hors de ce métal que Dieu, en le créant, a doté d’une puissante sonorité.”

 

 

 

La pratique de sonner l’angélus le soir remonte au 11ème siècle, mais ce n’est qu’en 1472 que le roi Louis XI ordonne de marquer la douzième heure du jour en s’agenouillant en hommage à la vierge Marie.

Mais les cloches de l’église de Notre-Dame des ROSIERS furent l’objet de querelles, un véritable enjeu politique entre seigneurs….

 

 

Diverses archives nous apportent de précieux témoignage à ce sujet…..

En voici des extraits.

En premier lieu, la description des anciennes cloches avec leurs inscriptions et leurs armoiries :

  • La grosse cloche a un écusson aux armes de France vers orient, du côté occident, un autre écusson portant 3 roses rangées 2 et 1 avec cette légende « ARMAT SPINA ROSARS » avec un autre écusson aux armes de la maison de CONTADES, surmonté d’une couronne du marquis.

    Il est écrit dessus « ISTA MARIA ORA PRO NOBIS ». L’an 1722, j’ai été nommée Marie Françoise par Messire Georges Gaspard de CONTADES, lieutenant général des armées du roy, major général de l’infanterie de France, grand croix de l’ordre militaire de Saint-Louis, gouverneur de VILLERS et châteaux de GUISE et BEAUFORT, seigneur de MONTGEOFFROY et autres lieux, et par Damoiselle Françoise Nicole de CONTADES. Messire Louis NIELLE, curé des ROZIERS, Les sieurs René TESSIER, syndic, Pierre CLERET, procureur de fabrique, F. JOLY et F. LEROY m’ont faite.
  • La moyenne, portant un crucifix et un écusson, le même que celui vers l’occident de la grosse cloche, a pour inscription :

    « L’an 1729, j’ai été nommée Marthe Gertrude, par Messire Georges Erasme Louis de CONTADES, capitaine dans les gardes françaises, et par Damoiselle Françoise Marie Gertrude de CONTADES. Les mêmes, curé, syndic, procureur de fabrique que ceux nommés sur la grosse cloche.
  • La troisième portant un écusson triangulaire plein au milieu duquel est une croix dans laquelle sont quatre gros points vers le nord, et vers le septentrion, un crucifix aux deux côtés duquel sont deux portraits représentant à ce qu’il semble être deux larrons et à côté de celui qui est à gauche dudit crucifix est encore un autre petit écusson.

    Sur ladite cloche est écrit : « j’ai été nommée Catherine par Messire Laurent HIRET, prêtre curé des ROZIERS, et par Dame Catherine DEBOULY, épouse de Messire François de CHERITE, chevalier, Seigneur de SOUS-LE-PUY, Etienne HUBAULT, procureur de fabrique. En 1638 ».

Puis, un document datant du 24 mai 1787, nous apprend une injonction donnée à Pierre MAZET, d’être présent dans le clocher de l’église paroissiale des ROZIERS.

« L’an Mil sept cent quatre-vingt- sept, le vingt-quatrième jour de may, à la requête de Monsieur de la MOUCHE, procureur du roy, de Monsieur, fils de France, frère du roy, demeurant à PARIS, rue de Breton Villiers, poursuites et diligence de Sieur Louis André TESSIE DU MOTHAY, receveur de Monsieur pour le comté de BEAUFORT, demeurant au bourg et paroisse des ROZIERS, son domicile, J’ai, Joseph ROU, sergent royal, reçu et immatriculé au siège de la sénéchaussée royale de BEDAUFORT, demeurant à la MENITRE, paroisse des ROZIERS, soussigné, donné intimation au Sieur Pierre MAZE, syndic, demeurant paroisse des ROZIERS, canton de la MOTTE-MAILLET, à se trouver samedi prochain, vingt-six du présent mois, deux heures de relevées, dans le clocher de l’église paroissiale et à en représenter les clefs, afin d’assister au procès-verbal que ledit TESSIE du MOTAY audit nom est tenu de faire faire pour constater l’état des cloches et pour ajouter aux moyens qui autorisent Monsieur à se dire seigneur de ladite église, ceux qui pourraient résulter des marques et inscriptions qui se trouveraient sur lesdites cloches, protestant ledit Sieur TESSIE du MOTAY audit nom contre ledit Pierre MAZE, dans le cas où il ne se rendrait pas aux lieux et heures ci-dessus indiqués et qu’il ne coopérerait pas à fournir les moyens en son pouvoir de procéder à la reconnaissance de l’état desdits cloches, de toutes perte, dépens, dommages et intérêts.

Déclare en outre le procureur général de Monsieur aussi poursuites et diligences dudit Sieur TESSIE du MOTAY audit Pierre MAZE, qu’il forme opposition à ce qu’il soit mis sur les cloches dont la fonte doit se faire incessamment pour remplacer les anciennes, aucune inscription de la part des parrains et de qui que ce soit, ne pas leur arroger quelques droits sur ladite église, comme seigneur ou autrement, et à attenter à ceux de Monsieur, aux peines de droit dont acte, donné et laissé le présent audit MAZE, en son domicile, parlant à sa personne par moi, Sergent, susdit et soussigné,

Signé ROU

SOURCE AD 49 COTE 1 E 1243

 

Ci-contre, la gravure représentant un atelier de fonte de cloches, au milieu du XVIIIème siècle, extraite de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

Mais parfois des maîtres fondeurs itinérants se déplaçaient pour couler une cloche près de l'endroit où elle devait être installée. Ceci était certes plus commode puisqu'une cloche pèse très lourd, parfois plusieurs tonnes ! Sans doute les villageois apportaient leur l'aide pour l'installer dans le clocher. Le travail de fonte était complexe : il fallait d'abord construire un four pour la fusion du métal, fabriquer des moules portant tous les motifs du décor, les marques et signatures des fondeurs et surtout calculer de façon précise la forme et l'épaisseur du métal pour obtenir une belle sonorité. La fabrication d'une cloche devait certainement durer plusieurs semaines et la rémunération du travail était fixée à l'avance par un "prix fait", l'équivalent d'un devis signé. Une fois terminée, la cloche était bénie.

Le 24 mai 1787, cette intimation a également été donnée à Michel CAILLON, prêtre, curé de la paroisse des ROZIERS par le sergent royal de BEAUFORT, Joseph ROU.

Le 15 juin 1787 avant midi fut dressé le procès-verbal concernant l’examen des cloches de la paroisse des ROZIERS.

« Par devant les notaires du roy et de Monsieur au ressort de BEAUFORT soussignés, a comparu le sieur Louis André TESSIE du MOTTAY, receveur de Monsieur pour le comté de BEAUFORT, demeurant bourg et paroisse des ROZIERS, à la réquisition duquel nous notaires sommes transportés avec lui dans le clocher de l’église paroissiale des ROZIERS, où étant ledit TESSIE nous a représenté une intimation donnée à la requête de Monsieur de la MOUCHE, procureur général de Monsieur, fils de France, frère du roi, poursuite et diligences dudit sieur TESSIE du MOTTAY, par exploit du sieur Joseph ROU, sergent royal, demeurant paroisse des ROZIERS, en date du 12 de ce mois,

- A Messire Michel CAILLOU, prêtre, curé de ladite paroisse des ROZIERS

- Au Sieur Pierre MAZE, procureur syndic de la dite paroisse y demeurant

- Au Sieur René GOUZE et Sieur Nicolas JOLLY, procureurs en exercice de la fabrique de l’église desdits ROZIERS y demeurant

Afin qu’il se trouvent tous le jour 10 heures du matin dans le clocher de ladite église et d’en présenter les clefs afin d’assister au procès-verbal que ledit Sieur TESSIE du MOTTAY audit nom est tenu faire faire pour reconnaître et vérifier l’état des cloches qui ont été nouvellement fondées et montées la semaine dernière dans le clocher et s’il n’y a point été mis aucune inscription, armes et signes attentatoires aux droits de Monsieur sur de ladite église.

Ont aussi comparu dans ledit clocher, Messire Michel CAILLOU, prêtre, curé desdits ROZIERS, le Sieur Pierre MAZE, procureur syndic, les sieurs René GOUZE et Nicolas JOLLY, procureurs en charge de ladite église, et le sieur Joseph DIET, sacristain

Lesquels nous ont dit avoir comparu en vertu de l’intimation à eux données

Comme aussi ont été présents les sieurs Louis Antoine VIGER et Paul NOURRY, habitant et commissaires nommés par les habitants des ROZIERS pour la refonte des cloches ; auxquels ci-dessus nommé et requérant ledit sieur TESSIE du MOTAY , nous notaires, leur avons donné lecture au long de tout ce qui est ci-dessus écrit et d’autre part, qu’ils ont dit bien savoir et entendre, ont dit n’avoir moyen d’empêcher le présent procès-verbal ; au contraire, ils ont consenti qu’il soit fait en leur présence

Et de suite, y procédant à ladite reconnaissance en commençant par la plus grosse cloche, nous avons d’abord examiné l’inscription que nous notaires, avons lue

« L’an 1787, j’ai été bénite par Messire Michel CAILLOU, curé de cette paroisse ; j’ai été nommée par Très haut et très puissant seigneur Louis Georges Erasme, marquis de CONTADES, maréchal de France, et par très haute et très puissante Dame Madeleine Françoise Marie de CAMPAGNOLLE , marquise de Saint-Domingue, épouse de très haut et très puissant seigneur Antoine, marquis de Saint-Domingue, seigneur DUPLESSIS, de la ROCHE BARDOUL et autres lieux, capitaine des dragons au régiment de CONTI »

Et de suite passant à l’examen de la seconde, y avons examiné l’inscription suivante

«L’an 1787, j’ai été bénite par Messire Michel CAILLOU, curé de cette paroisse ; j’ai été nommée par haut et puissant messire Jacques Auguste POISSON de MONTAIGU, chevalier, seigneur de SOUS-LE-PUY et de MONTJEAN de GENNES, patron fondateur et seigneur haut justicier de l’église des ROZIERS et par très haute et très puissante dame Julie Victoire marquise de CONTADES, épouse de très haut et de très puissant seigneur Georges Gaspard François Auguste marquis de CONTADES, brigadier des armées du roy »

Et de suite, passant à l’examen de la troisième et dernière cloche, y avons examiné l’inscription suivante

« L’an 1787, j’ai été bénite par Messire Michel CAILLOU, curé de cette paroisse ; j’ai été nommée par très haut et très puissant seigneur Louis Armand Jean Roger de CAMPAGNOLLE, chevalier, officier de dragons au régiment de la ROCHEFOUCAULT et par demoiselle Joséphine de MAURY d’AIVROUX, fille de très haut et très puissant seigneur Joseph MAURY d’AIVROUX, maître de camp de cavalerie et chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et très haute et très puissante Dame Elizabeth de LAURENTS »

Et de suite, ayant examiné les armoiries apposées sur les trois clochers, nous y avons examiné que Messieurs les Parrains et Dames les Marraines ont fait mettre leurs armes, chacun sur les clochers qu’ils ont nommés et que Messire POISSON de MONTAIGU les a fait mettre en grand sur les trois.

L’examen ainsi parachevé, nous, notaires, avons donné lecture à haute et intelligible voie du présent procès-verbal tant avec Sieur TESSIE DU MOTTAY qu’à toutes les autres parties comparantes ci-après nommées, et encore, avoir vérifié avec eux toutes les inscriptions et armoiries apposées à chacune desdites cloches.

Ledit sieur TESSIE DU MOTTAY a interpellé lesdits sieurs justiciers de déclarer si c’est par leurs ordres que lesdites inscriptions et armoiries ont été apposées sur lesdites cloches.

A laquelle interpellation, ledit sieur MAZE, suivie de Sieur GOUZE et JOLLY, procureurs de fabrique justiciers, ainsi que lesdits sieurs VIGER et NOURRY, commissaires, ont dit déclaré n’avoir donné à ordre à qui que ce soit de mettre lesdites inscriptions et armoiries qui se trouvent présentement sur lesdites trois cloches.

Comme aussi ont comparu Le sieur Urbain MOREAU le Jeune, maçon, adjudicataire de la fonte desdites trois cloches, et le sieur Joseph MINEL et sieur Pierre HUOT, fondeurs de cloches associés, demeurant ordinairement en Lorraine, paroisse de Saint-Thibaut, ils déclarent avoir fait la fonte des cloches conformément à leur marché et aux ordres qui leur ont été donnés.

Ledit sieur TESSIE DU MOTTAY a déclaré qu’il protestait contre les qualifications et armoiries de Messire POISSON de MONTAIGU sur la seconde cloche et contre les armoiries dudit sieur POISSON mises sur la grosse et petite cloches comme étant une atteinte publique aux droits du domaine de Monsieur.

Extrait des registres de baptêmes et mariages de la paroisse de Notre-Dame des ROZIERS, élection et diocèse d’ANGERS.

Le dixième jour de février 1788, après-midi, nous Michel CAILLOU, ancien chanoine d’ANGERS, curé des ROZIERS, assisté de Messieurs BRETONNIER et GRELLIERS, vicaires de cette paroisse, par vertu du pouvoir à nous, donné par Monseigneur l’évêque d’ANGERS ; avons béni avec les cérémonies, en ces cas, requise, la grosse, la moyenne et la petite cloche de cette église et ont été nommé , savoir :

- La grosse : Mélanie, Antoinette, par très haut et très puissant seigneur, Messire Louis Georges Erasme de CONTADES, Maréchal de France, gouverneur du fort Louis sur le Rhin, des ville et château de BEAUFORT, commandant pour sa Majesté dans la haute et basse Alsace, commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, représenté par Julien TESSIE, fils de Monsieur TESSIE des Sablons, suivant la procuration par subrogation de très haut et très puissant seigneur Messire Georges Gaspard François Auguste Jean-Baptiste, Marquis de CONTADES, brigadier des armées du roi, chevalier de l’ordre royal militaire de Saint-Louis, gouverneur en survivance des ville et château de BEAUFORT, fils et procureur de Monsieur le Maréchal de CONTADES , icelle procuration passée devant Maître FOURMOND, notaire à ANGERS, le 10 août dernier, et par très haute et puissante dame Mélanie Françoise Marie Roger de CAMPAGNOLLE, marquise de Saint-Domingue, épouse de très haut et très puissant seigneur Antoine, Marquis de Saint-Domingue, seigneur du Plessis, la Rochebardoul et autres lieux, capitaine de dragons au régiment de CONTI, représentée par Jeanne Françoise Antoinette GAUVIN de la CHESNAYE, demoiselle, suivant la procuration de la dame de Saint-Domingue passée devant Maître LECHALAND, notaire à ANGERS, le 14 mai dernier.

- La moyenne, Julie, Sainte-Victoire par Messire Jacques Auguste POISSON DE MONTAIGU, chevalier, seigneur de SOUS-LE-PUY et de MONTJEAN de GENNES, patron, fondateur et seigneur haut, moyen et bas justicier de cette église, représenté par Messire Nicolas BARBOT, bachelier en droit, suivant la procuration de mondit seigneur de MONTAIGU passée devant Maître LECHALAND le 14 mai dernier et par très haute et très puissante dame Julie Victoire Constantin, demoiselle, épouse de Mondit seigneur le marquis de CONTADES, représentée par demoiselle Sainte Anne Marie Victoire TRIPIER, suivant la procuration de ladite Dame de CONTADES, passée devant ledit Maître FOURMOND, notaire, le 10 août dernier.

- La petite, Joséphine, Catherine, par très haut et très puissant seigneur Louis Armand Jean Roger de CAMPAGNOLLE, chevalier, officier de dragons au régiment de la ROCHEFOUCAULT , représenté par Louis Alexandre VIGER, fils de Monsieur VIGER, bourgeois de cette paroisse, suivant la procuration dudit seigneur de CAMPAGNOLLE passée devant ledit Maître LECHALAND le 14 mai dernier, et par Joséphine de MAURY d’AYROUX , demoiselle, fille de très haut et très puissant seigneur , Messire Joseph de MAURY d’AYROUX, maître de camp de cavalerie , chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et de très haute et de très puissante dame Elizabeth de LAURENS, demoiselle, représentée par Demoiselle Catherine MABILLE, suivant la procuration de ladite demoiselle d’AYROUX en date du jour d’hier.

En présence des sieurs Clément TESSIE des Sablons, négociant, Alexandre Toussaint René VIGER, bourgeois, Nicolas JOLLY, marguilliers, René NORMAND, syndic, Joseph DIET, sacristain, Nicolas VINCENT, demoiselle Louise VIGER, TESSIE des Sablons, dame de la GAUTRAGE, veuve de Monsieur TESSIE de l’ISLE, dame douairière de la terre et seigneurie des FONTAINES, BOYLESVES, épouse de mondit TESSIE des SABLONS, Méance, épouse de Monsieur TESSIE de NANTES, bourgeois, Maître LEGEAY, notaire, et la dame VIGIER, son épouse, Dame Urbaine BERRUET, veuve de CHAILLOU, notaire, le sieur René Marie TESSIE, maître en chirurgie, le sieur Louis-Antoine VIGER le BARON, bourgeois, Maître Nicolas René BARBOT, secrétaire au greffe de l’assemblée provinciale d’Anjou et autres soussignés……

SOURCE : AD 49 1 E 1246

 

Les parrains et marraines n’étaient pas présents lors de la cérémonie de la bénédiction des trois cloches ; ils avaient tous donné procuration à des habitants des ROZIERS. La cause de leur absence est sans aucun doute due à la polémique entre le comte de BEAUFORT et le seigneur de GENNES…..

Rappelons qui était le comte de BEAUFORT, lors de ces évènements en l’église des ROSIERS….

Louis Stanislas Xavier de France, né à VERSAILLES le 17 novembre 1755, était le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI, et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Il était le petit-fils de Louis XV. Petit-fils de France, Louis Stanislas Xavier fut d’abord titré comte de Provence. Puis un édit d'avril 1771 de Louis XV lui donna l'apanage du duché d'Anjou et du comté du Perche.

Précisons qu’un apanage est une concession de fief par le souverain à un fils cadet, alors que le fils aîné devient roi à la mort de son père. Les apanages ont été considérés comme la part d'héritage transmise aux plus jeunes fils. Le système d'apanage a été utilisé pour éviter les révoltes des fils cadets, qui se trouvaient sans héritage, tout en évitant un affaiblissement du royaume.

Louis Stanislas Xavier de France, Comte de Provence, puis roi Louis XVIII, devenu impotent, devant se déplacer en béquilles. Voici une citation de Victor Hugo, Les Misérables :

« Et les uns accouraient, et les autres se rangeaient : car un roi qui passe, c'est toujours un tumulte. Du reste l'apparition et la disparition de Louis XVIII faisait un certain effet dans les rues de Paris. Cela était rapide, mais majestueux. Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir ; ce cul-de-jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair. Il passait, pacifique et sévère, au milieu des sabres nus. Sa berline massive, toute dorée, avec des grosses branches de lys peintes sur les panneaux, roulait bruyamment »

Son statut de frère du roi lui conférait une puissance, un pouvoir ; Jacques Auguste POISSON de MONTAIGU, seigneur de GENNES, avait osé mettre ses armoiries sur ces cloches ; il avait bien sûr le privilège de patron fondateur de l’église des ROSIERS en tant que seigneur haut justicier ; mais il s’était montré audacieux en osant défier le comte de BEAUFORT, prince et frère du roi, sachant certainement les risques qu’il encourait…..

Nous comprenons pourquoi ces parrains et marraines avaient préféré ne pas être présents lors de cette cérémonie…..

La plus grosse s’appelle MARIE ; elle pèse 1555kg.

La moyenne s’appelle MARTHE ; elle pèse 1069kg et à un diamètre de base de 1,19m.

La plus petite s’appelle ANNE ; elle pèse 775kg et son diamètre est de 1,05m.

La bénédiction fut faite ; les paroissiens avaient dû saluer le retour de ces cloches avec une grande joie ! Les cloches jouaient un rôle important dans la vie des villages ; elles étaient un instrument de communication essentiel, reliant au bourg de la paroisse les hameaux éparpillés et soudant ainsi la communauté. Les sonneries des cloches étaient codifiées et constituaient un langage facilement reconnaissable pour les habitants qui étaient ainsi parfaitement informés des évènements de la vie du village…..

Aujourd’hui se trouvent 3 cloches de bronzes ; elles furent baptisées le 24 octobre 1869 et elles ont chacune un parrain et une marraine. Elles ont été fabriquées par Auguste GUILLAUME à Angers.