Nous prenons la direction de l’AILLOU, autrefois LAILLOU…..

LAILLOU, DE L’ANCIENNE SEIGNEURIE A LA FERME ACTUELLE….

 

Situé à cinq cents mètres environ d’AVORT, l’exploitation agricole de L’AILLOU n’était pas comprise dans la donation de Charles le Chauve et ne dépendait donc pas du Prieuré de CUNAUD.

Mais les moines, en se rendant fréquemment à LOUERRE, passaient près de LAILLOU et lui avaient donné son nom depuis bien longtemps, sans doute à la fin du Xème siècle.

 

Voici ce que Célestin PORT nous apprend au sujet de LAILLOU…..

Ancienne châtellenie, ayant la seigneurie de la paroisse de Saint-Pierre-en-Vaux et relevant de la JUMELLIERE. En est sieur Jean AMENARD en 1433, Thomas de DAILLON en 1480, Joachim de DAILLON en 1523, Jacques de SOUVIGNE, mari de Catherine de VILLENEUVE en 1558. Le domaine réuni en 1747 à la terre de TREVES a été acquis avec celui de CUNAUD en 1820 des héritiers STAPLETON par Mr DUPUIS-CHARLEMAGNE.

Essayons de retracer l’histoire de LAILLOU, de la chronologie des seigneurs, voire de leur généalogie, en consultant les nombreux terriers se trouvant aux Archives Départementales d’ANGERS, riches d’informations présentant un intérêt historique exceptionnel,  sur les lois et usages de la seigneurie, de son suzerain et de ses vassaux. Se pencher sur l’histoire d’une seigneurie, c’est s’intéresser à l’histoire des hommes qui l’ont habitée et qui ont participé à sa destinée.


En premier lieu, voici la chronologie des seigneurs de LAILLOU, voire leur généalogie…..

  • Jean AMENARD en 1433; il fut marié en 1466 avec Fouquette CHESNET et décède en 1466 ; il était seigneur des NOYERS-AMENARD
  • Sa fille XXX AMENARD, mariée à Louis de DAILLON vers 1440, dont,
  • Thomas de DAILLON, écuyer, seigneur de DAILLON, NOYERS-AMENARD, marié à Jeanne du VAU, et décédé après 1498, dont :
  • Joachim de DAILLON, chevalier, seigneur de DAILLON, NOYERS-AMENART, marié à Jeanne du CHESNE, décédé avant 1543 dont
  • Catherine de DAILLON, mariée à Jean de VILLENEUVE
  • Jacques de SOUVIGNE, chevalier, seigneur de la ROCHE BOISSEAU, marié à Catherine de VILLENEUVE
  • - René de SOUVIGNE, fils de Jacques de SOUVIGNE seigneur de PUY MORIN
  • - Jean-Charles de FESQUES, marié avec Marie-Madeleine de SOUVIGNE, le 4 mars 1685, fille d’Urbain de SOUVIGNE, seigneur de la ROCHE BUSSEAU, et de Madeleine de MEAUSSE.
  • - Urbain de MAILLE, marquis de BREZE, maréchal de France, seigneur de MILLY-MEUGON ; en 1617, il épousa Nicole du PLESSIS RICHELIEU, sœur cadette du cardinal de RICHELIEU. Il acheta la terre de LAILLOU le 21 janvier 1649.
  • - Claire-Clémence de MAILLE-BREZE, fille d’Urbain de MAILLE-BREZE, épouse de Louis II de BOURBON, prince de CONDE
  • - Louis II de BOURBON, dit le Grand Condé, prince de sang, épouse le 11 février 1641, Claire-Clémence de MAILLE-BREZE ; il décède à FONTAINEBLEAU le 11 décembre 1686.
  • - Henri-Jules de BOURBON, prince de CONDE, son fils, né le 29 juillet 1643 à PARIS, lui succéda ; il épousa Anne de BAVIERE le 11 décembre 1663 et décède à PARIS le 1er avril 1709.
  • - Louis III de BOURBON, fils du précédent, né à PARIS le 18 octobre 1668 et mort à VERSAILLES le 4 mai 1710 ; il épouse Marie-Françoise de BOURBON le 24 juillet 1685.
  • - Marie-Anne de BOURBON, dite Mademoiselle de CLERMONT, fille de Louis III de BOURBON, née le 16 octobre 1697, et morte le 11 août 1741. Elle épouse Louis II de Melun en 1719 dont elle n’eut pas d’enfant. La terre et châtellenie de MILLY et de LAILLOU et la terre et baronnie de TREVES et autres lui échurent par succession le 17 septembre 1722.
  • - Louis-Joseph de BOURBON, Prince de CONDE, fils de Louis IV Henri de BOURBON-CONDE, décédé en 1818. Ces terres lui appartenaient pour les deux tiers en son chef, et comme héritier, Prince de sang mineur, en partie de feu sa tante Marie-Anne de BOURBON, dite Mademoiselle de CLERMONT.
  • - Adrien Maurice Duc de NOAILLES, Pair et Maréchal de France, acquit les terres et châtellenie de MILLY le MEUGON et de LAILLOU et les terres de la Baronnie de TREVES, par contrat passé le 23 mars 1747, suite à échange de terre.
  • - Jean de STAPLETON, chevalier, seigneur de DERVALLIERES, acquit la terre et MILLY LE MEUGON et de LAILLOU et la terre et baronnie de TREVES le 27 mars 1747.
  • - La châtellenie de MILLY le MEUGON et la terre de LAILLOU furent saisis comme bien national

 

Les treize terriers consultés aux Archives Départementales d’ANGERS, de 1453 jusqu’à la Révolution, nous ont permis d’évaluer l’importance de la châtellenie de LAILLOU. Ces registres contiennent les aveux, dénombrements, déclarations et reconnaissances passées par les tenanciers avec leur seigneur. Ils renferment aussi les lois et usages de la seigneurie, les droits et conditions des personnes et des biens-fonds dans l’étendue de la seigneurie, les déclarations des censitaires, les baux à cens, les procès-verbaux…..


Dans chaque acte, on retrouve le nom du seigneur, selon l’époque, que nous avons cité dans la chronologie.


Il est évident que nous n’avons pas pu insérer dans ce chapitre tous les actes qui se trouvent dans ces terriers. Nous avons dû faire un choix……

Dans le registre sous la cote 15 G 70, une déclaration du seigneur d’AVORT le 6 avril 1456 à la seigneurie de LAILLOU, pour raison d’hébergement, caves, vigne et ouche à AVORT, bois, terres au VAU MOULINET, et enfin, des terres aux Perrés d’AVORT.

 

Dans le terrier sous la cote 15 G 67, foy et hommage rendu par le procureur du seigneur de LAILLOU au seigneur de la JUMELLIERE, le 11 novembre 1460.

Jamet CADIER, pour noble homme, Messire Jehan AMENARD, chevalier, seigneur des NOYERS et de LAILLOU, fait foy et hommage simple à noble homme Gille BAJOGES, seigneur dudit lieu de BAJOGES de BEAUPREAU et de la JUMELLIERE, en la personne de Jean de VAUGERAUTE, son procureur et ayant pouvoir spécial, à cause de son fief dudit lieu de la JUMELLIERE, à cause de l’hommage que doit audit AMENARD, Messire Jean du PUY du FOU, chevalier, à cause de son fief de Saint PIERRE en VAUX, et en confesse devoir à mondit seigneur, un cheval de service quand le cas y advient selon la coutume du pays Ce fut fait le onzième jour de novembre l’an mille quatre cent soixante.

Dans le terrier sous la cote 15 G 69, un aveu rendu le 24 janvier 1477 par Geoffroy de BOUMAYE, seigneur de MAZIERES , au seigneur de LAILLOU, Jean AMENARD.

Dans le même registre 15 G 69, un aveu rendu à Charles de SOUVIGNE, seigneur de la Châtellenie de LAILLOU, par Dame Philippe PIERRES, veuve de Louis de la GREZILLE, le 20 août 1579 1579 pour raison d’un hôtel et maison noble de la MOTTE, avec les roches, caves….. La MOTTE se trouve également sur la commune de MEIGNE SOUS DOUE.

Dans le même registre 15 G 69, on peut lire plusieurs foys et hommages du seigneur de NOYERS-OURCEAU , en 1496, 1603 et 1702, au seigneur de LAILLOU.

Foy et hommage le 2 août 1480 rendu par le seigneur de LAILLOU, Thomas de DAILLON, seigneur de DAILLON, au seigneur de Saint Michel sur Loire.

Cote 15 G 67

Dans le registre sous la cote 15 G 70, se trouve une déclaration de foi et hommage à la JUMELLIERE, par Thomas de DAILLON, écuyer, pour son fief de Saint PIERRE en VAUX, le 28 août 1492

 

Le 7 novembre 1502, foy et hommage rendu par le seigneur de LAILLOU, Thomas de DAILLON au seigneur de Saint MICHEL sur LOIRE ;

Cote 15 G 67

 

Le 8 février 1506, le seigneur de LAILLOU, Thomas de DAILLON, est condamné à fournir son aveu à la JUMELLIERE.

COTE 15 G 67

Le 5 août 1507, jugement par lequel il s’avère que le seigneur de LAILLOU, Thomas de DAILLON, doit foi et hommage à la JUMELLIERE et un cheval de service pour l’hommage que lui fait le seigneur de Saint PIERRE en VAUX.

COTE 15 G 67

Le 20 novembre 1509, réception de l’aveu rendu par Thomas de DAILLON, seigneur de LAILLOU à la JUMELLIERE.

COTE 15 G 67

 

Le 27 mai 1538, foy et hommage rendu par le seigneur Joachim de DAILLON, seigneur de LAILLOU au seigneur de la JUMELLIERE, pour foy et hommage dû audit seigneur de LAILLOU par le seigneur de Saint PIERRE en VAUX.

COTE 15 G 67

Le 20 avril 1554, aveu rendu à la JUMELLIERE par la Dame de LAILLOU pour raison d’une foy et hommage simple à elle due par le seigneur de Saint PIERRE en VAUX et un cheval de service.

De vous, haut et très puissant seigneur, Monseigneur Charles de BOURBON, prince de la ROCHE SUR YON……..

J’ai, Catherine de DAILLON, Dame des NOYERS-AMENARD et de LAILLOU, confesse être votre femme de foy simple au regard de votre terre et seigneurie de la JUMELLIERE, à vous appartenant à cause de très haute et très puissante Dame Philippe de MONTESPEDON, votre épouse, princesse, comtesse, et Dame de ces lieux, pour raison d’une foy et hommage simple à moi, due par le seigneur par le Seigneur de Saint PIERRE en VAUX, tant au fief que domaine, cens, rentes et de deniers, hommes et sujets vivant et dormant, lesdits domaines, fief et cens et rentes sis à la paroisse audit Saint PIERRE en VAUX de Saint GEORGES des SEPT VOIES, pour raison desquelles choses, ledit seigneur de Saint PIERRE en VAUX m’en doit un cheval de service, quand y advient par la coutume du pays, avec les obéissances que homme de foy simple doit à son seigneur de fief et de foy simple, pour raison de laquelle foy et hommage simple à moi due par ledit seigneur de Saint PIERRE en VAUX pour les choses dessus dites, je vous en confesse devoir un cheval de service quand le cas y advient par la coutume du pays……….

COTE 15 G 67

Le 2 juin 1558, une procuration a été donnée par Jacques de SOUVIGNE, époux de Catherine de VILLENEUVE, au fin de faire foy et hommage au seigneur de la JUMELLIERE à cause de l’hommage rendu par le seigneur de Saint PIERRE en VAUX.

COTE 15 G 67

Le 15 mai 1564, quittance par le seigneur de la JUMELLIERE à Dame Catherine de VILLENEUVE, Dame de LAILLOU, veuve de défunt Jacques de SOUVIGNE, en son vivant, seigneur du PUY MORIN, pour deux chevaux de service, à cause d’un hommage simple à elle due par le seigneur de Saint PIERRE en VAUX.

COTE 15 G 67

Le 27 mars 1572, un contrat de bail à ferme du fief Maslon et de Vau moulinet, de la seigneurie de LAILLOU, a été établi entre Messire Jacques de SOUVIGNE et Urbain GUYON.

Cote 15 G 66

 

 

 

Le 4 août 1603, une prise de possession de la seigneurie de LAILLOU est faite par René de SOUVIGNE, seigneur de PUY MORIN.

Cote 15 G 66

 

 

 

Le 10 juillet 1614, foy et hommage à la baronnie de la JUMELLIERE par le fondé de pouvoir de LAILLOU

Présent Messire Charles de SOUVIGNY, baron de la ROCHE BOISSEAU , de PUY MORIN, et de la châtellenie de LAILLOU, par Messire Michel COURANT, serviteur domestique audit sieur en vertu de procuration, lequel, en vertu de ladite procuration, a fait foy et hommage à Monseigneur de la cour de Caen, présent en personne pour raison de ladite châtellenie, terre et seigneurie de LAILLOU, et en a fait serments de fidélité, et tel cas requis en accoutumé, a reconnu les services et redevances, tels que ses prédécesseurs ont fait et accoutumé……

COTE 15 G 67

Le 28 avril 1621, foy et hommage faite par Damoiselle Anne de SOUVIGNE, Dame de LAILLOU au duché paierie de LUYNE.

COTE : 15 G 67

Le 17 septembre 1645, une sentence arbitrale est rendue entre les héritiers de feu Sieur de la ROCHE BOISSEAU et PUY MORIN, qui sert pour justifier que le Sieur Baron de PUY MORIN a eu en partage la terre de LAILLOU et ainsi qu’il a pu vendre ladite terre de LAILLOU.

COTE : 15 G 66

 

 

 

Le 21 janvier 1649, contrat d’acquêt de la terre de LAILLOU fait par Monseigneur le Maréchal de BREZE de Messire Charles de FESQUES, baron de SOUS LE PUY ; est excepté de ce contrat une rente de 6 setiers de froment, 6 setiers de seigle et 100 livres dues autrefois à LAILLOU pour la seigneurie de MAZIERE, attendu qu’elle a été amortie le 29 novembre 1648. Ladite terre de LAILLOU mouvant du Duché de LUYNE, à cause du château de de Saint Marizan, à foy et hommage telle qu’elle est due.

Cote 15 G 66

Le 26 juin 1653, haut et puissant Prince Monseigneur Louis de BOURBON , prince sang, Premier Pair et Grand Maître de France, Duc d’Enghien, ……… a fait la foy et hommage lige, à cause de la châtellenie, terre et seigneurie de LAILLOU, situé au Pair d’Anjou…… a fait le serment de fidélité à puissant seigneur Monseigneur Louis Charles d’ALBERT, duc de Luynes

Cote 15 G 67

Le 23 février 1653, aveu rendu au seigneur de la JUMELLIERE par Louis de BOURBON, Prince de CONDE, pour raison d’une foy hommage simple due audit seigneur par le seigneur de Saint-Pierre en VAUX, à raison de sa seigneurie du lieu.

COTE : 15 G 68

En 1672, projet de l’aveu rendu au Duché de LUYNE de la châtellenie de LAILLOU, tenu à foy et hommage lige, à un cheval de service à mouvance de seigneur, et droit de haute, moyenne et basse justice, à cause de :

  • - A LAILLOU, une maison, terre, grange contenant 30 setiers
  • - Les bois, taillis, futaies contenant 200 arpents
  • - La prairie de LAILLOU au village d’AVORT contenant 20 boisselées
  • - La pièce de la Fontaine contenant 12 boisselées
  • - La fresche de Four Héron, de 5 setiers, 4 boisseaux de froment, 15 boisseaux de seigle, 14 boisseaux d’avoine, mesure de LAILLOU, 8 chapons, 4 poules et 22 sols de cens de rente
  • - 40 boisselées de terre et bois au moulin GARREAU et au bois de COUTIERES
  • - Le bois de COUTIERES en figure de hache contenant 100 quartiers y compris 5 à 6 boisselées de terre labourables.
  • - 30 boisselées de terre et bois au- dessus du village d’AVORT, anciennement appelé le bois FOUCHER et les vignes contenant 30 boisselées
  • - Maisons, cours, caves, jardins au village d’AVORT, contenant 2 boisselées.
  • - 1 boisselée de terre devant le village d’AVORT
  • - 4 boisselées de terre en chenevreaux au-devant d’AVORT
  • - 2 boisselées de terre au carrefour d’AVORT en figure de hache
  • - 2 boisselées de bois au grand bois d’AVORT
  • - 3 boisselées de terre au-devant d’AVORT
  • - 10 boisselées de terre au poirier Duvau proche le devant d’AVORT
  • - 3 boisselées de terre, pré et pâtis, enfermés de haies et de fossés joignant le pré de LAILLOU
  • - 6 boisselées de terre au-devant d’AVORT
  • - 6 boisselées de terre dans le devant d’AVORT
  • - 2 boisselées de terre à la CAILLETIERE
  • - 20 boisselées de terre au VAU MOULINET
  • - La fresche appelée le fief MASLON : 5 setiers de froment et 6 setiers de seigle
  • - Maisons, caves, caveaux, jardins au village d’AVORT contenant 5 boisselées
  • - Une pièce de terre au-devant de COUESME contenant 10 arpents
  • - Fresche des Chevaux de 7 boisseaux de froment et 2 chapons
  • - Une maison, cave et caveaux, jardin et appartenances au village d’AVORT contenant 4 boisselées
  • - Fresche des VALLEAUX : 14 boisseaux de froment et 2 chapons
  • - 17 boisselées de terre au coteau d’AVORT où il y a de vieux logements en ruine
  • - Fresche des GABILLARDS : 15 boisseaux de froment et 2 chapons
  • - 8 boisselées de prés, pâtis et manoir à la Fontaine d’AVORT. Les moulins de VIRPELE, BLANC, de L’HOMME, sont cités pour raison de l’eau partant de la Fontaine d’AVORT, utilisée par les moulins.
  • - Pour la frêsche des FOUCHERS, 15 boisseaux de seigle.
  • - Pour la fresche des BERCIER, 24 boisseaux de seigle
  • - Fresche des CHENNEVRIERS, 6 boisseaux de seigle et 2 poules
  • - 4 boisseaux de froment, 3 boisseaux de seigle, 1 poule et 5 sols sur 10 boisselées de terre à la CHESNAYE, proche de COUESME.

COTE 15 G 67

Le 17 mars 1679, aveu rendu par Louis de CHEVERUE, seigneur de Saint PIERRE en VAUX, à Louis de BOURBON, prince de Condé, seigneur de LAILLOU

De vous, très haut et très puissant Prince, Louis, duc de BOURBON, Prince sang, premier pair et grand Maistre de France……

Je, Louis de CHEVERUE, seigneur de la terre, fief et seigneurie de la paroisse de Saint PIERRE en VAUX, et généralement tout ce que je tiens de vous, à savoir : - S’ensuivent les domaines qui anciennement étaient de mon fief, c’est à savoir, la maison et appartenances seigneuriales sise audit lieu de VAUX, composé d’un corps de logis, grange, écurie, le tout couvert d’ardoise, pressoir, colombier, boulangerie, étable et aussi commodités, le tout en caves sous le coteau, cour fermée de murailles, verger, jardin et pré aussi enclos tant de murailles que de fossés, bois de haut….le tout en un tenant le chemin de ma dite maison à celui qui tend de mon poteau …., l’estimation de 32 boisselées de terre ou environ…..

S’ensuivent les cens, rentes et devoirs à moi dus tant en deniers, bleds et froment, seigle, avoine, à la mesure de BRISSAC, chapons, poules, dus par chacun an à ma dite seigneurie de VAUX au jour et fête de Notre Dame Angevine, par plusieurs personnes dont cy-après sera fait mention……

Deux deniers dus par chacun an par les procureurs de la fabrique de l’église dudit Saint PIERRE en VAUX pour raison de ladite église qui est sise et située dans notre dit fief seigneurie et pour lesquelles raisons, nous en sommes tant seigneurs fondateurs que bienfaiteurs, et avons notre banc dans le chœur de ladite église du côté de l’évangile chargé encore des armoiries de la maison noble et dans laquelle église, mes prédécesseurs avaient apposés des litres chargés des armes de leur maison.

M’est aussi dû par le sieur prieur et curé dudit VAUX trois deniers de cens et rente à cause et pour raison de son presbytère appelé la Roche de VAUX, joignant d’un côté les murailles de ma cour et mon bois, d’autre côté, la cave de ladite VIGNAULT et le chemin à aller à l’église ……..

J’ay droit de basse et moyenne justice, droit de garenne, sur ma dite terre, paroisse de VAUX ; droit sur tous mes hommes et femmes dudit lieu de VAUX ; droit de foire et assemblée et tous les droits qui y sont attribués et qui y appartiennent au jour et fête de la Saint Barnabé, à cause de toutes sortes de marchandises….

Et droit de placer les marchandises en lieux commodes et aussi de mettre et bailler…..et mesure à bled et à vin et les prendre de vous mon très puissant seigneur, et pour raison desquelles choses susdites, je confesse vous en devoir un cheval de service…..

COTE 15 G 68

UN PEU D’HISTOIRE SUR LES DROITS HONORIFIQUES…..

L’église est l’endroit où le seigneur fait valoir ses droits honorifiques. Mais le curé est habituellement le premier opposant aux droits honorifiques et sa mauvaise volonté est souvent source de littérature sur papier timbré.

Louis de CHEVERUE, seigneur de CHEMANT et seigneur de Saint PIERRE en VAUX, n’y échappa pas…..
Dès sa prise de possession de la seigneurie acquise de Louis de CHENEVRUE en 1675, cette terre ayant été achetée par le père du seigneur, les difficultés commencent….

LE 1ER AVRIL 1676, une lettre du curé de Saint PIERRE en VAUX, Messire CHOTARD, à l’attention de l’intendant du Prince de CONDE, fait part de la menace d’assassinat par le seigneur de CHEVERUE, seigneur de Saint PIERRE en VAUX, Messire CHOTARD lui ayant dit qu’il n’est pas fondateur de l’église.

 

 

 

Le 16 avril 1676, lettre de réclamation de Louis de CHEVERUE seigneur de CHEMANT, et seigneur de Saint PIERRE en VAUX, à son suzerain le Prince de CONDE, seigneur de LAILLOU, dont la terre dépend, sur ses droits honorifiques, le curé CHOTARD apportant des trubles quant à ses droits honorifiques.

 

 

 

En raison de ces contestations, une assignation en la Sénéchaussée de SAUMUR a été faite pour aller au trésor de MILLY voir les anciens aveux
Après avoir examiné toutes ces pièces , il a été demandé à Louis de CHEVERUE seigneur de CHEMANT d’accepter une transaction part laquelle il reconnaîtrait S.A.S pour seigneur supérieur et relever de lui la seigneurie de Saint PIERRE en VAUX et les droits honorifiques qu’il s’attribuait, en sorte que les prières nominales seraient premièrement pour S.A.S comme seigneur supérieur à cause de LAILLOU, et puis pour le seigneur de Saint PIERRE en VAUX, et qu’en cas que jamais le seigneur de LAILLOU se trouverait en l’église de Saint PIERRE en VAUX, ledit seigneur de la terre et fief de Saint PIERRE en VAUX lui céderait tous les droits honorifiques dont il jouit ou seulement après lui.

A l’égard des droits de foire que suivant qu’il se pratiquait depuis très longtemps, le seigneur de LAILLOU comme seigneur châtelain le seigneur de Saint PIERRE en VAUX et le Prieur dudit lieu le loueront chacun en leur district , ou bien, que suivant la coutume du pays, S.A.S louerait le droit de coutume ou de prévôté, et le seigneur de Saint PIERRE en VAUX, celui de petite coutume, suivant aussi la coutume et le Prieur sur son domaine

En 1681, la transaction eut lieu, relativement aux droits honorifiques dans l’église de VAUX, par laquelle le seigneur de VAUX reconnaît que le seigneur de LAILLOU comme châtelain est seigneur suzerain de la paroisse de VAUX ; reconnait aussi tenir de S.A.S à cause de ladite châtellenie de LAILLOU, la terre, fief et seigneurie de Saint PIERRE en VAUX, tous les droits honorifiques qui lui appartiennent en l’église dudit lieu, en qualité de seigneur fondateur de ladite paroisse, dont néanmoins reconnaît n’avoir le droit de jouir qu’après le seigneur suzerain et en l’absence du seigneur de LAILLOU ; en sorte, que les prières nominales se feront premièrement pour le seigneur de LAILLOU comme seigneur suzerain de ladite paroisse et de suite pour le seigneur de CHEVERUE comme seigneur fondateur ; et lorsque les seigneurs de LAILLOU se trouveront en l’église de VAUX, le seigneur dudit lieu cèdera tous les droits de prééminence Le droit d’étalage se prendra conjointement sur les marchandises le jour de la Saint Barnabé.

SOURCE : AD 49 COTE 15 G 71  

Le 20 janvier 1751, foy et hommage faite à Saint MICHEL sur LOIRE pour le fief de LAILLOU, dépendant du Duché de LUYNES, rendu par Messire Jean de STAPLETON, chevalier, seigneur, comte de TREVES, seigneur châtelain du fief, terre et seigneurie de LAILLOU, l’ayant acquis ledit STAPLETON de Monsieur le Duc de NOAILLES, qui l’avait acquis de son altesse sérénissime, le Prince de CONDE, ledit contrat passé devant ROGER, notaire au Châtelet de PARIS le 27 mars 1747.

COTE 15 G 67

Le 30 mars 1756, exhibition du contrat d’acquêt et foy et hommage simple par le fondé de pouvoir de Messire Jean de STAPLETON, comte de TREVES à la JUMELLIERE, pour raison de la seigneurie en la paroisse de Saint PIERRE en VAUX et pour l’hommage simple que le propriétaire de VAUX doit au seigneur de LAILLOU, à savoir un cheval de service, à toute mutation et pour les droits d’étalage et marchandises qui se vendent le jour de la Saint Barnabé, à la foire et assemblée qui se tient proche de l’église dudit lieu de Saint PIERRE en VAUX.

COTE 15 G 67

Les actes notariés trouvés aux Archives Nationales nous ont apporté de précieux témoignages sur la châtellenie de LAILLOU.

  • Sous la cote XCII 452, le 17 septembre 1727, un acte de partage des biens des successions de leurs altesses sérénissimes Monseigneur le Prince Henri Jules de BOURBON et Monseigneur le Duc Louis de BOURBON, passé devant Maître LORIMIER Antoine notaire au Châtelet
    • Etaient présents……..
      Très haute et très puissante Princesse et Mademoiselle Marie-Anne de BOURBON, de Clermont, princesse du sang
      Lesdits seigneurs, princes et princesses, tous enfants et seuls héritiers de défunt très haut et très puissant Prince Monseigneur Louis Duc de BOURBON, prince de Condé prince du sang,, pair et grand maître de France,
      Disant que feu Monseigneur Louis Duc de BOURBON, fils aîné de feu Monseigneur Henry Jules de BOURBON, prince de Condé, premier prince du sang…….

Les biens sis en Anjou sont échus à Marie Anne de BOURBON, de CLERMONT, princesse du sang, notamment la baronnie de TREVES, la châtellenie de MILLY et LAILLOU et autres terres……

  • Sous la cote XCII 536, un acte de licitation a été établi en date du 8 mars 1745, par ROGER et son confrère, notaires à PARIS,

    par devant les conseillers du roi ; étaient présents,

    Très puissant et très excellent Prince Monseigneur Charles de BOURBON, comte de Charolais, demeurant à PARIS, au nom et comme tuteur honoraire de très haut et très puissant Prince Monseigneur Louis Joseph de BOURBON, Prince de Condé, Prince du sang, mineur, son neveu, ……..

    Héritiers en partie de feu S.A.S Mademoiselle Marie-Anne de BOURBON de CLERMONT, Princesse du sang, tante de Monseigneur le Prince de Condé……
    Lesquels ont dit que……pour les parts et portions ci-après déclarées de la terre seigneurie et baronnie de TREVES et des châtellenies, fiefs et domaines qui composent ladite baronnie
    Des terres, seigneuries et châtellenies de SAUGRE, BAUCHERON, LAILLEAU
    De la châtellenie, terre et seigneurie de de MILLY, des châtellenies terres et seigneurie de VIROLAIS, de MIMEROLLE, de VILLENEUVE MAILLARD, de POCE, de MARSON, de SOUCHER et de la terre de la BOURNEE, leurs appartenances, circonstances et dépendances situées dans la province d’Anjou,
    Dans lesquelles terres dont tous les Princes et Princesses héritiers de Mademoiselle de CLERMONT ont joui en commun
    Il appartient aux termes de la coutume d’Anjou, à savoir, à Monseigneur le Prince de CONDE comme aîné mâle les deux tiers
    Leurs altesses sérénissimes ont cédé à titre de licitation et de partage entre cohéritiers à son Altesse Sérénissime, Monseigneur le Prince de Condé leurs parts et portions….. appartenant dans ladite Baronnie de TREVES, ……
    Dans la Châtellenie, terre et seigneurie de MILLY……

    Pour en jouir par Monseigneur le Prince de CONDE en toute propriété audit titre de licitation et de partage entre cohéritiers et en commencer la jouissance du jour de Saint Jean-Baptiste mille sept cent- quarante- quatre……
    Et outre, moyennant le prix de cinq cent vingt- cinq mille livres pour la totalité desdites terres
    Fait et passé à PARIS l’an mille sept cent quarante-cinq, le huit mars

 

Sous la cote XCII 549, un acte d’échange de terres entre Louis Joseph de BOURBON, Prince de CONDE et le Duc de NOAILLES le 27 mars 1747

Par devant nous, conseillers du roy, notaires, furent présents très haut et très puissant Monseigneur Charles de BOURBON Prince de sang, au nom comme tuteur honoraire de très haut et très puissant Prince Monseigneur Louis Joseph de BOURBON, Prince de Condé, Prince du sang mineur,
Et Adrien Maurice Duc de NOAILLES, Pair et Maréchal de France, chevalier des ordres du roy et de celui de la toison d’or
Très haut et très puissant seigneur Louis César, comte d’ESTREES, baron de MONTMIRAIL, chevalier des ordres du roi ……
Lesquelles parties ont fait échange et contre échange qui suivent ……
La terre, comté et châtellenie de NANTEUIL
Et en contre échange……
Les terres et châtellenie de MILLY le MEUGON et de LAILLOU, avec les bâtiments et château, parc, bois, fermes, terres labourables, pressoir, rentes féodales foncières, four à banc, droit de prévôté, coutume ou billette, haute, moyenne et basse justice…..
généralement tous les droits de toutes les appartenances et dépendances desdites terres et châtellenie

Le 27 mars 1747, tous ces biens furent vendus par le Duc de NOAILLES et le comte d’ESTREES à Jean II de STAPLETON ;chevalier, fils de Jean I de STAPLETON

Par devant les conseillers du roi, notaires à PARIS, Furent présents, Très haut et très puissant seigneur, Monseigneur Adrien Maurice, Duc de NOAILLES, Pair et Maréchal de France, chevalier des ordres du roi
Très haut et très puissant seigneur Louis César, comte d’ESTREES, baron de MONTMIRAIL, chevalier des ordres du roi, lesquels ont vendu……
A haut et puissant seigneur, Jean de STAPLETON, chevalier, seigneur des DERVALLIERES
Les terres et châtellenies de MILLY le MEUGON et LAILLOU, avec les bâtiments, château, parc, bois, fermes, terres labourables, pressoir, rentes féodales et foncières, four à ban, droit de prévôté, coutume ou billette, cens, surcens haute, moyenne et basse justice, droits féodaux saisine et amende suivant la coutume qui régit lesdites terres et généralement tous les droits et toutes les appartenances et dépendances et annexes lesdites terres et châtellenies.
Plus les terres et châtellenies, terres et seigneuries de VILLENEUVE MAILLARD, BAUCHERON, VIROLAIS, SAUGRE, SOURCHER, LA MIMEROLLE, POCE, MARSON, DESNOYERS AMENARD et LALLEAU, consistant…….

Plus la terre et baronnie de TREVES avec toute justice, haute, moyenne et basse, consistant ladite terre en un château avec maison seigneuriale, tours en dépendantes, métairies, fermes et bâtiments pour les fermiers….
Toutes lesquelles sont situées en province d’Anjou.

Moyennant la somme de cinq cent dix mille livres, laquelle somme sera payée par le chevalier de STAPLETON

Fait et passé à l’égard dudit seigneur et Maréchal de NOAILLES en son appartement au château de VERSAILLES, et à l’égard dudit seigneur comte d’ESTREES, et dudit seigneur de STAPLETON, en l’étude ROGER, le vingt-septième jour de mars en l’an mil sept cent quarante-sept…

En 1789, après la mort de Jean de STAPLETON, ses domaines furent partagés entre ses enfants ; la république, au droit de l’un deux, supposé en émigration, mit le séquestre sur la totalité des domaines et en fit faire l’estimation par deux experts ;, l’un pour le gouvernement, l’autre pour les héritiers de STAPLETON. D’après cette estimation, chaque co-partageant, y compris la républiqu, eut une portion du domaine du comte.

LAILLOU figure sur les registres des biens nationaux que l’on peut consulter aux Archives Départementales d’ANGERS..

Ces importants fonds d’archives sont les témoins de la riche histoire de LAILLOU, aujourd’hui une exploitation agricole. L’AILLOU, qu’indique un écriteau champêtre à AVORT, a une histoire remontant depuis des temps immémoriaux et s’inscrit dans l’histoire de France, au travers de personnages illustres……

La famille AMENARD possédait la maison noble et seigneuriale des NOYERS-AMENART, dans la commune de MARTIGNE-BRIAND, au XIVe et pendant les deux tiers du XVe siècle. Dès la fin du XVe siècle, à la famille de DAILLON, Thomas de DAILLON, Joachim de DAILLON.

MAZIERES était un fief et seigneurie, avec hôtel noble, relevant de LAILLOU au XVe siècle et plus tard, réuni à la TREMBLAIE. En est sieur Geoffroy de BOUMAYE en 1457. La terre est vendue vers 1650 par le Maréchal de BREZE à Nicolas de GAUREAUX. MAZIERES se trouve sur la commune de MEIGNE SOUS DOUE.

La châtellenie des NOYERS OURCEAU est une ancienne terre seigneuriale dont le château avec les jardins d’alentour, la futaie et les moulins relevaient du château de SAUMUR, et le domaine pour le reste, des seigneuries de la GREZILLE, de LAILLOU, de LOUERRE. Elle appartenait en 1404 à Bertrand OURCEAU. Il obtint du Roi René des lettres patentes du 17 janvier 1445 qui l’autorisaient à fortifier sa maison de murs, tours, fossés, porte pont-levis pour servir de refuge au pays contre les gens d’armes. NOYERS OURCEAU est sur la commune d’AMBILLOU LE CHATEAU.

LA ROCHE-BOISSEAU, hameau de la commune de NUEIL ; ancien fief et seigneurie, avec château, appartenances, depuis au moins le XVe siècle, à la famille de SOUVIGNE, qui avait banc et enfeu dans les églises de NUEIL et de TREMONT. Charles de SOUVIGNE, aidé de son fils, y assassina sa seconde femme Yolande BOURRE, fut poursuivi, condamné à mort en août 1597. Il n’en était pas moins remarié en troisièmes noces quatre ans plus tard avec Louise de la PORTE. Et ne mourut qu’en 1623. Sa succession donna lieu à un procès célèbre que rapporte POQUET de LIVONNIERE

Urbain de MAILLE-BREZE est né en 1598 à BREZE et décède le 13 février 1650 ; premier marquis de Brézé, maréchal de France, seigneur de Thévalle et châtelain de Milly-le-Meugon, Maréchal de France et chevalier des ordres du roi et gouverneur de SAUMUR ; il épouse Nicole du PLESSIS de RICHELIEU, sœur cadette du cardinal de RICHELIEU Nicole du Plessis, l'épouse du maréchal, était atteinte d'une folie douce, qui paraissait incurable. Le maréchal la tient enfermée dans le château de Saumur, où elle décède le 30 août 1635. Elle est enterrée dans la chapelle Richelieu aux Ardilliers. Il a fait de Milly sa résidence principale, parce qu'elle est située au coeur de forêts giboyeuses. Maillé-Brézé se révèle un passionné de la chasse

Il décède le 13 février 1650 et est enterré dans le caveau familial de l'église de Milly le 17

Sa fille, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, est née le 25 février 1628 au château de MILLY en raison de la maladie, puis du décès de sa mère, est confiée à l'épouse du surintendant Bouthillier, un homme de Richelieu. Cette dernière ne semble guère s'en occuper et la laisse jouer avec ses poupées ; selon la Grande Mademoiselle, « on ne lui avait montré ni à lire ni à écrire, et il fallut après son mariage la mettre au couvent pour qu'elle l'apprît ». Il est exact que la graphie de ses lettres est restée celle d'une écolière.

Richelieu, homme de clan, veut pour elle un beau mariage et un titre de princesse. Il négocie une alliance familiale avec le prince de Condé, qui cherchait à retrouver les faveurs royales. D'autorité, la gamine de 13 ans est mariée au jeune Louis II de Bourbon, duc d'Enghien, 21 ans, premier prince du sang et célèbre plus tard sous l'appellation de " Grand Condé ". Ce dernier a d'autres amours, de tous ordres, et il prend en aversion sa trop jeune épouse. Elle aura beau se démener lorsqu'il sera emprisonné, il n'y aura pas de réconciliation durable. Finalement, Condé l'accuse d'adultère et la fait enfermer. La mère et la fille connaissent des destinées parallèles. Elle s’éteint à Châteauroux le 16 avril 1694 à l’âge de 66 ans, après vingt-quatre années de détention.

CHEMANT, commune de BLAISON ; ancien fief et seigneurie avec hôtel noble construit au XIVe siècle, parmi les seigneurs, Louis de CHEVERUE qui épousa Michelle MARTIN, fille de Jamet MARTIN, vers 1587. C’est lui qui fit agrandir et remettre en état l’habitation délabrée. La famille de CHEVERUE en resta propriétaire pendant deux siècles.

Jean 1er STAPLETON est le fondateur d'une dynastie de grands planteurs de sucres de Saint-Domingue, qui deviendra un des piliers de la traite négrière. Il fait partie des officiers irlandais jacobites, chassés par la Glorieuse Révolution britannique et qui s'installent dans la fertile plaine du Nord, tout en achetant aussi progressivement des terres dans la région nantaise. Avec son épouse Hélène SKERRET ; il acquiert ainsi en 1701 le château et la seigneurie de DERVALLIERES, que son fils, anobli, transforme en comté de Trèves. Son fils, Jean II STAPLETON, né au Cap Français en 1697 fait un brillant mariage à Nantes avec Agnès O’SHIELL en 1733, fille d'une autre famille jacobite enrichie par le sucre et en 1747, il fait l’acquisition de l’ensemble de Trèves-Cunault. Jean II de STAPLETON opère la création d’un comté, l’ensemble des terres acquises par deux générations en l’espace de soixante années s’étend sur une superficie de 7 000 hectares.

Un peu de généalogie sur la famille de BOURBON, de Louis II de BOURBON Prince de Condé à Louis V de BOURBON, princes de CONDE qui ont possédé LAILLOU, jusqu’à sa vente au Duc de NOAILLES et au Maréchal d’ESTREES ;

Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé, né à Paris le 8 septembre 1621, mort à Fontainebleau le 11 décembre 1686, porte les titres de prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac, gouverneur du Berry, comte de Sancerre (1646-1686), comte de Charolais (à partir de 1684), pair de France, premier prince du sang. Général français pendant la guerre de Trente Ans, il fut l'un des meneurs de la Fronde des princes. Il est un cousin issu d'issus de germains de Louis XIV. Pour des raisons politiques, il épousa le 11 février 1641 Claire-Clémence de Maillé, âgée de seulement 13 ans, fille d'Urbain de Maillé (1597-1650) et de Nicole du Plessis de Richelieu. Il en eut trois enfants, dont deux moururent en bas âge.

Après avoir vainement cherché à faire annuler son mariage à la mort du cardinal de Richelieu, ne lui pardonnant pas d'avoir brisé son amour de jeunesse, Condé finit par faire enfermer sa femme à Châteauroux en 1671, sous le prétexte d'une liaison qu'elle aurait eue avec un page.

Lui succéda Henri-Jules de Bourbon (futur prince de Condé Paris, 29 juillet 1643–1er avril 1709)

Henri-Jules de BOURBON avait épousé à Paris, dans la chapelle du palais du Louvre, le 11 décembre 1663, Anne de Bavière, seconde fille d’Édouard, prince Palatin et d’Anne de Gonzague de Clèves de Nevers, héritière des Guise par sa mère, dont il eut Louis III de Bourbon, duc d'Enghien, futur prince de Condé, né à l'hôtel de Condé à Paris le 18 octobre 1668 et mort à Versailles le 4 mai 1710

À la mort de son père le 1er avril 1709, il garda les charges héritées de celui-ci. Mais Henri-Jules fut le dernier de sa branche à porter le nom de « Monsieur le Prince ». Le roi décida que le nouveau prince de Condé garderait son nom de « Monsieur le Duc ». Il mourut un an après son père, le 4 mai 1710, à la suite d'une attaque d'apoplexie, alors qu'il passait en carrosse le pont Neuf de Paris.

Il épousa le 24 juillet 1685 Louise-Françoise de Bourbon dite Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan. Dont il eut Louis-Henri, futur prince de Condé. Louis IV Henri de Bourbon-Condé, né à Versailles le 18 août 1692 et mort à Chantilly le 27 janvier 1740, 7e prince de Condé (1710), duc de Bourbon, duc d'Enghien et duc de Guise, pair de France, duc de Bellegarde et comte de Sancerre (1710-1740). Même après qu’il fut devenu prince de Condé en 1710, on l’appela « Monsieur le Duc », la maison de Condé ayant renoncé au titre de « Monsieur le Prince », au profit de la maison d'Orléans

En 1713, il épousa Marie Anne de Bourbon-Conti (1689-1720), fille du Grand Conti. Il n’eut pas d’enfants de ce premier mariage.

Le 23 juillet 1728 à Sarry, il épousa Caroline de Hesse-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741), fille d’Ernest-Léopold de Hesse-Rheinfels-Rotenburg dont il eut Louis V Joseph de Bourbon-Condé (1736-1818), 8e prince de Condé.

Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740), prince du sang, est né à Paris le 9 août 1736 et mort à Chantilly le 13 mai 1818

Enfant, Louis-Joseph porte le titre de duc d'Enghien. À la mort de son père, en 1740, il devient Grand maître de France. Il n'a encore que 5 ans lorsque sa mère décède à son tour, un an plus tard. Il est alors confié à la garde de son oncle paternel, Louis, comte de Clermont.

Le 3 mai 1753 il épouse à Versailles, Charlotte de Rohan (1737-1760), fille de Charles de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1715-1787) et d'Anne Marie Louise de La Tour d'Auvergne (1722-1739). Louis-Joseph n'a encore que 13 ans et sa jeune épouse est de trois ans son aînée.