Nous bifurquons en direction du moulin GARREAU…..
Un moulin, oublié par les hommes et reconquis par la nature, se dresse, en pleine campagne. Il aura fallu la passion d''un homme, Roger LAURIOU, qui acheta ce moulin en 2008, et la volonté de l''association Moulin Vivant, à qui il confia ce moulin avant de décéder en mars 2010, pour que naisse le projet de redonner vie à ce vestige patrimonial qui deviendra un témoin du passé tourné vers l''avenir...
Ainsi, ce moulin, qui produisait autrefois de la farine, retrouvera sa cabine et ses ailes pour, cette fois, produire de l''électricité, permettant de subvenir aux besoins de ce site isolé.
Ce lieu ouvert au public constituera un centre d'interprétation sur le patrimoine-moulin et tout particulièrement sur les moulins-cavier d''Anjou, mais également un espace de découverte de l''énergie éolienne et du développement durable en général.
Le Moulin Garreau est un moulin cavier du 16e siècle, typique des moulins à vent d’Anjou. Il fut l’un des premiers construits dans la région
Ce moulin est mentionné pour la première fois le 22 décembre 1627 dans un terrier concernant la châtellenie de LAILLOU ; un tenancier du nom de René BAUDIN déclarait au seigneur de LAILLOU une vigne à proximité du moulin GARREAU
Dans le même terrier, François GARREAU fait une déclaration de plusieurs biens le 30 août 1579.
Une famille GARREAU était implantée dans le secteur d’AVORT ; et ce moulin en porte le nom.
Les moulins en Anjou fonctionnent souvent par couple ; un moulin hydraulique et un moulin éolien se complétant et permettant ainsi d’éviter de trop longues périodes d’inactivité.
Il était souhaitable que les deux installations soient aussi proches l’une que l’autre afin d’éviter perte de temps et fatigue inutile….
Devant le moulin GARREAU se trouve un chemin qui nous mène au moulin de VIRPELLEE.
Un peu d’histoire sur celui-ci……..
Un premier terrier, sous la cote 1 E 1254, relatif à la seigneurie d’ARGENTON de GENNES et contenant des aveux entre 1454 et 1751, nous fait découvrir que le moulin de VILLEPELE et ses appartenances sont mentionnés parmi les biens que possèdent Geoffroy de DUREIL, seigneur de la Barbée, pour raison de la terre de l’Etang de GENNES ; ces biens font l’objet d’un aveu rendu le 9 août 1557 à la châtellenie d’ARGENTON.
Un terrier relatif au fief de la Harielle, sous la cote 288 J 11, nous donne quelques renseignements intéressants.
Notamment, un bail à rente des moulins de VIRPELLEE, en date du 23 novembre 1686
Par devant nous, Jacques ROULLEAU, notaire royal héréditaire et garde sel à Saumur, résidant à Gennes, furent présents, établis et soumis chacun de Messire Urbain de LAURENS, chevalier, seigneur de JOREAU, AVORT, et autres terres, demeurant en sa maison seigneuriale de de JOREAU, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, d’une part, et Etienne TESSIER, marchand meunier, et Françoise CHARRIER, sa femme, de lui dûment autorisée, par devant nous, demeurants au bourg de GENNES, paroisse de Saint-Vétérin dudit GENNES, d’autre part, entre lesquelles parties a été fait la baillée à titre de rente foncière annuelle et perpétuelle, telle et en la forme et manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit seigneur de JOREAU a baillé et arrenté…….
A savoir, les moulins de VIRPELLEE, avec la cour, jardins, chenevreaux, terre y attenants, grange, caves, le tout dans un tenant, contenant le tout ensemble dix boisselées de terre ou environ, joignant le chemin qui tend dans les maisons de la BARDINIERE audit moulinPlus baillé comme dessus la closerie dépendante dudit lieu qui consiste, savoir, en sept boisselées de terres labourables ou environ, sise à la pièce de la BARDINIERE, joignant d’un côté le chemin du moulin Blanc auxdits moulins de VIRPELLEE.
Plus les autres terres en plusieurs endroits…….
La présente rente faite pour en bailler et payer…………audit seigneur bailleur, ses hoirs et ayant causes, outre les charges ci-dessus en sa maison seigneuriale de JOREAU, savoir, dix-huit setiers de blé mouture valent seigle, six setiers de blé froment, le tout mesure de BRISSAC, huit chapons, douze poulets et la somme de cent-dix livres en argent payable , savoir les blés mouture et froment le jour et fête d’Angevine de chacune année, les chapons au roy, les poulets à la Pentecôte, et la somme de cent-dix livres tournois aux jours de Noël et Saint-Jean-Baptiste, par moitié et paiements égaux
Un autre titre de la rente foncière due à la terre de JOREAU, à raison des moulins et closerie de VIRPELLEE, paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES, en date du 11 avril 1750.
Il s’agit d’une cession des moulins de VIRPELLEE par Michel BOURGEAIS à Louis REVERDY et à Jeanne ABRAHAM, son épouse.
Nous poursuivons notre chemin ; nous voici à la CHENAYE……
LA CHENAYE : ferme sur la commune de LOUERRE. Molendinus de la Chesneia, 1130, CIRCA (Prieuré des LOCHEREAUX) ; il y existait un moulin au XIIe siècle sur le ruisseau d’AVORT.
SOURCE : AD 49, Célestin PORT
Puis COUESNE……
COUESNE ou COUESMES, était primitivement une belle villa romaine appartenant comme AVORT au domaine royal. L’une et l’autre furent données par Charles le Chauve au prieuré de l’Abbaye de Saint-Maur en 843. COUESMES s’appelait alors CANAVA. COUESMES possédait une chapelle construite sans doute par les moines sous le patronage de Saint- Michel. Celle-ci a disparu depuis longtemps.
SOURCE : monographie de l’Abbé BOURRASSEAU
Sur cette carte figurent les villages existant à l’époque carolingienne, à savoir, CANAVA, LANDRUM, et ABORDUS….
Sur la carte de CASSINI, on note la chapelle de COUEMES, à 800 m du village ; elle existait dès le XVe siècle ; AVORT et son moulin à vent, LAILLOU figurent également.
Dans le terrier ayant la cote G 2044, contenant les rentes dues à la cure de Saint-Vétérin de GENNES, pour terres et tenures dans le Bourg de GENNES et notamment à COUESMES, un document intéressant nous renseigne sur un contrat d’échange de terre à COUESMES
Le premier jour de décembre 1638 entre Messire Urbain de MAILLE BREZE, seigneur de MILLY et de la TOUCHE, et Jean BODINEAU, marchand, et Andrée BEAUMONT, sa femme, dûment autorisée, demeurant à la GOUBAUDIERE, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, de quelques terres de la seigneurie de la TOUCHE, sujettes aux douze boisseaux froment, trois à la fabrique de Saint-Vétérin de GENNES, et neuf à la cure. L’autre, des terres sujettes aux fresches de la PIOLIERE et autres, deux à ladite cure, six boisseaux de froment pour la PIOLIERE, six boisseaux de froment pour le CHENE VERT, huit boisseaux de froment pour le COUDRAIE à BEAUMONT, notaire de MILLY.
Notamment, une pièce de terre étant au-dessous de la chapelle de COUESMES, d’un bout le ruisseau desservant la Croix de COUESMES. Est mentionnée également une pièce de terre sise à la PEROTRYE. La PIOLIERE est également citée ; au Chêne Vert, six boisseaux de froment.