LA SEIGNEURIE DU HAUT ET BAS JOREAU,

EN LA PAROISSE DE SAINT-VETERIN

Poussons la grille du château et laissons-nous conter l’histoire de cette seigneurie mentionnée dans les actes dès le XVe siècle et que l’on peut découvrir aux Archives Départementales d’Angers !


Voici ce que Célestin PORT nous apprend sur JOREAU……


Jorellum, 1130 circa. (Prieuré de LOCHEREAUX, tome I, folio 3). Jorel, 1239 (titre de CUNAUD). Ancien fief et seigneurie qui réunit les droits honorifiques de la paroisse de Saint-Vétérin en s’annexant le fief de la Harielle. Il appartenait à René SAVARY en 1485, et dès la première moitié du XVIe siècle, à la famille LAURENS ou de LAURENT. Gilles LAURENTS fut tué en duel par Denis de ROHAN, blessé du même coup à mort, et tous deux inhumés ensemble dans l’église Saint-Vétérin le 14 avril 1508. Leur épitaphe existe au musée d’Angers avec leur image à genoux, sur plaque de cuivre. Elle vient d’être reproduite dans Les Promenades artistiques de M. MOREL. François LAURENS, mari de Madeleine de ROUSSELE, avait, avec l’autorisation du roi, fortifié son manoir pendant les troubles et fut condamné néanmoins par arrêt du 27 novembre 1598 à le remettre en l’état, sur la plainte de son suzerain le seigneur de MILLY. Jean-Baptiste de LAURENS, mari de Bonne MIRON, eut pour parrains de ses fils, le Maréchal Urbain de MAILLE-BREZE, 1633, et Hilaire de LAVAL-LEZE en 1640. La chapelle avait été bénite le 19 septembre 1734 par l’Abbé de MAQUILLE, chanoine de l’église d’Angers. Et dédiée à la Sainte Vierge, dans le mystère de l’Annonciation, comme il appert du retable conservé sur l’autel.
Il en dépendait à cette époque 19 métairies ou closeries et 2 moulins à eau. Pierre de LAURENTS et Geneviève-Eulalie LECLERC de BRION marièrent leur fille Elisabeth dans la chapelle le 26 décembre 1769 avec Joseph MAURY d’AYROUS, lieutenant-colonel de carabiniers, et leur autre fille, Louise Mélanie, le 27 avril 1772, avec Louis-René JOUSSELIN, capitaine d’artillerie.

FAMILLE DE LAURENS, FAMILLE NOBLE D’ANJOU

Un peu de généalogie sur la famille De LAURENS, seigneurs de JOREAU, à GENNES, paroisse de St VETERIN….

  • Philippe de LAURENS, seigneur de la CRILLOUERE, marié à Anne de SAVARY, fille aînée et héritière de feu René SAVARY, seigneur de la CRILLOUERE, obtint une sentence le 26 janvier 1530, en la Cour Royale d’ANGERS, au sujet des différends qu’il eut avec honorable homme Maître Morille GENAUT, Sieur de LORCHIERES, dont le père Guillaume GENAUT, avait fait décréter les biens de la succession de feu Lézin GARNIER, duquel René SAVARY, beau-père de Philippe de LAURENS, était héritier en ligne paternelle. Philippe eut pour enfants : Claude, Ecuyer, seigneur de JOREAU, Gilles qui suit, et Catherine ; c’est ce qui paraît par un arrêt de Parlement, rendu le 16 janvier 1547, entre leur père, Philippe, Charlotte GOUFFIER, veuve de René de COSSE, chevalier, seigneur de BRISSAC, Charles de COSSE, chevalier de l’ordre du roi et artus de COSSE, ses enfants, sur le procès qu’ils avaient pour la seigneurie de la CRILLOUERE, criée sur feu René SAVARY, père d’Anne SAVARY, au profit de René de COSSE, dans la jouissance de laquelle ledit Philippe de LAURENS et sa femme s’étaient obligés de le maintenir en 1518.

  • Claude et Gille de LAURENS, écuyers, sieurs de JOREAU, obtinrent une sentence le 17 mars 1550, rendue à ANGERS par le lieutenant général du sénéchal d’ANJOU, sur l’entérinement des Lettres Royaux, laquelle sentence les portait héritiers par bénéfice d’inventaire de leurs père et mère. Gille de LAURENS épousa, par contrat du 10 mai 1552, reçu par BEAUTEMPS, notaire au lieu de SARRE, ressort de SAUMUR, Françoise TAUPIER, veuve de noble homme Guy de BOURNAN, seigneur de CHAMPDOISEAU et de SARRE. De ce mariage vinrent, François qui suit

  • – Renée de LAURENS, femme de Claude BALNE, seigneur du Bois et du Chemin, dans la paroisse de St Sauveur de FLEE. Elle partagea la succession de ses père et mère avec son frère, par acte passé le 8 décembre 1586, devant FAUVEAU, notaire à ANGERS.

  • François de LAURENS, seigneur de JOREAU, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, épousa, par contrat passé le 19 mars 1590, devant DAVONNEAU, notaire de la cour de Vilaines en Touraine, Madeleine ROUSSELE, fille de François, écuyer, seigneur de la TREILLE, et de Renée SAVARY, Dame de SACHE. Il en eut :

  • Jean-Baptiste de LAURENS, écuyer, seigneur de JOREAU, qui fut condamné à cause de ses fiefs, pour la contribution, au ban et arrière ban de la Sénéchaussée de SAUMUR, dont il avait été élu chef pour la noblesse ; mais la taxe fut modérée par sentence du sénéchal de SAUMUR, le 24 septembre 1639. Né le 26 novembre 1596 à GENNES, il épousa le 25 novembre 1631, par contrat passé devant DUCHENE et FIEFFE, notaires au Châtelet de PARIS, Bonne MIRON, fille de Louis, chevalier, seigneur de l’HERMITAGE, du BREUIL, de MALASSIS, conseiller, maître d’hôtel ordinaire du roi, et maître honoraire en sa chambre des comptes de Bretagne, et de Charlotte de BEAUCLERC. Leurs enfants furent : Urbain qui suit – Louis – Hilaire – César – Alix – Marie – Jeanne – Charlotte – Bonne, femme de Jacques BOISON, écuyer, sieur de la ROUILLIERE. Tous ces enfants obtinrent, sur le partage des biens de leur père et mère, un arrêt du parlement, signé du TILLET, qui fut rendu le 11 mars 1670. Il décéda le 29 juillet 1660 à GENNES.

  • Urbain de LAURENS, chevalier, seigneur de JOREAU, né le 31 octobre 1633, décédé le 23 mars 1699 à GENNES, épousa, par contrat passé le 15 août 1665, devant DROUIN, notaire à ANGERS, Marie GILLES, fille de Jean GILLES, écuyer, seigneur de la GRUE, et de Marie CHOTARD, dont :

  • Jean-Baptiste Urbain de LAURENS, chevalier, seigneur de JOREAU, GENNES, St GEORGES du BOIS. Né le 4 mai 1666 à ANGERS, il décède le 27 février 1733 au château de JOREAU à GENNES. Marié le 12 juin 1696 à BEAUGE, avec Louise Renée DESCHAMPS dont :

  • Pierre Urbain de LAURENS, né le 6 novembre 1702 à GENNES et décédé le 25 mars 1749 à GENNES, épousa Geneviève-Eulalie LE CLERC DE BRION le 13 août 1731. Ils eurent de leur mariage :
    • Elisabeth qui épousa le 26 décembre 1769, Joseph de MAURY d’AYROUX, lieutenant-colonel des carabiniers.

    • Louise Mélanie, mariée le 27 avril 1772, dans la chapelle du château de JOREAU, à Louis-René, marquis de JOUSSELIN, capitaine d’artillerie, nommé colonel en 1782.

    • Louis Auguste de LAURENTS ; une sentence de la sénéchaussée d’Angers par laquelle le Seigneur Louis Auguste de LAURENTS de JOREAU, seigneur de GENNES, a été interdit de l’administration de sa personne et biens ; et a été nommée pour curatrice, Dame Geneviève Mélanie LE CLERC DE BRION, sa mère, veuve de Messire Pierre de LAURENTS, chevalier, seigneur de GENNES, son père, y demeurante

Le 10 août 1731, une bulle apostolique en forme de dispense matrimoniale du pape Clément XII permit de contracter mariage entre Pierre Urbain de LAURENTS et Geneviève Eulalie LE CLERC DE BRION, nonobstant l’empêchement de consanguinité qui est entre eux au 4ème degré. Le mariage eut donc lieu le 13 août 1731, à Saint Michel du Tertre à Angers.

  • Joseph de MAURY D’AYROUX et Elisabeth de LAURENS vécurent à la BOUSSINIERE ; ils eurent deux filles, Joséphine et Elisabeth de MAURY D’AYROUX :

    • Joséphine de MAURY épousa René Alexandre de SARCE, propriétaire, maire de la commune de GENNES ; ils demeurèrent au château de la BOUSSINIERE

    • Elisabeth de MAURY fut l’épouse de Louis François PREVOST de BONNEZEAUX, propriétaire.

 

Ce fief dépendait de la châtellenie de MILLY. C’est dans ce Fonds ancien très important que nous avons découvert des documents qui nous permettent de nous faire une idée de l’importance de la seigneurie de Joreau. Ce sont des titres des seigneuries du Bas et Haut JOREAU, paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, à savoir des aveux, foys et hommages et autres pièces.

Ces terres relèvent de MILLY à deux foys et hommages, l’une simple pour le Bas Joreau et 5 sols de service annuel, et l’autre, lige pour le Haut Joreau, et 40 jours de garde au château de MILLY, le cas arrivant, et droit de justice moyenne et basse.

Nous avons également découvert des sentences, transactions, arrêts des requêtes, des déclarations, des obligations, et autres titres au soutien des cens et rentes.

Les sentences, qui réglaient les conflits entre le seigneur suzerain et son vassal, sont toujours rendues au profit des seigneurs de MILLY. Elles portent aussi bien sur les droits honorifiques que sur les rentes et cens.

De façon chronologique, mettons en évidence quelques actes trouvés dans le chartrier de MILLY LE MEUGON.

  • Le 24 août 1429, une sentence au profit du seigneur de MILLY, contre Messire Jean de la ROCHE, chevalier, par laquelle ledit sieur de la ROCHE est condamné payer audit seigneur, vingt-quatre septiers froment, arrérages de douze septiers froment de rente due chacun an au terme de Saint Michel, à la recette dudit MILLY.

  • Le 12 novembre 1436, foy et hommage faite par Messire SAVARY, seigneur de JOREAU, au seigneur de MILLY

  • Le 8 octobre 1444, un aveu fut rendu par Jean NORMAND au seigneur de JOREAU, pour raison de l’hôtel de la Normandière, tenu à foy et hommage simple, à 3 sols de service au jour de Toussaint, et 3 sols d’aide quand le cas y advient, ladite terre en droit de justice moyenne de mesure à bled, à vin, et elle consiste en ce qui concerne ledit hommage…..



  • Le 8 octobre 1481, une transaction consentie au profit du seigneur de MILLY par le seigneur de JOREAU pour une rente de douze septiers de froment, par laquelle ledit seigneur de JOREAU a promis payer audit seigneur de MILLY vingt-quatre septiers froment pour les arrérages de ladite rente de douze septiers.

  • Le 3 octobre 1485, un aveu fut rendu à Hardoin de MAILLE, seigneur de BREZE et de Millé le Mugon par René SAVARY, écuyer, seigneur de Joreau, pour raison du Haut et Bas Joreau, tenus à deux foys hommages, savoir, d’une simple pour le Bas Joreau et 5 sols de service, et l’autre lige pour le Haut Joreau, et 40 jours de garde au château de Millé, le cas avenant. Droit de justice foncière et basse.



  • Le 28 décembre 1508, René SAVARY, écuyer, a fait hommage lige pour le Haut JOREAU, avec 40 jours de garde au château de MILLY, et hommage simple pour raison du Bas JOREAU, et 5 sols de service





  • Le 16 mars 1534, une sentence au profit du seigneur de MILLY, contre Philippe de LAURENTS, seigneur du Haut et Bas JOREAU, par laquelle ledit LAURENTS est condamné à payer au seigneur de MILLY trois septiers froment et arrérages de quatorze septiers froment de rente due chacun an le jour de la fête de Saint Michel à la recette dudit MILLY, à cause de sa terre du Haut et Bas JOREAU.

  • Le 12 novembre 1534, une assignation est donnée à Messire Philippe de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU, pour faire sa foy et hommage au seigneur de MILLY, son suzerain.

  • Le 29 décembre 1534, une sentence qui liquide les arrérages de la rente de quatorze septiers froment référés en la sentence ci-dessus.

  • Le 10 mars 1539, une procuration fut donnée par noble homme Philippe de LAURENTS, aux fins par son fondé de transiger sur plusieurs contestations faites par le seigneur de MILLY.



  • Le 16 mars 1539, une transaction entre Messire Guy de MAILLE, seigneur de MILLY, et Philippe de LAURENTS, seigneur de JOREAU.





  • Le 20 mars 1548, une autre sentence au profit du seigneur du Haut et Bas JOREAU, contre René REBILLON, François LEBLED, par laquelle les susdits sont condamnés payer les arrérages de sept boisseaux de seigle, mesure de MILLY, dus chacun an, au terme de la Saint Michel, audit seigneur du Haut et Bas JOREAU.

  • En mai 1552, Claude et Gilles de LAURENTS, écuyers, tenus le Bas JOREAU, en justice moyenne et basse, à foy et hommage simple et 5 sols de service, et le Haut Joreau,, à foy et hommage lige et 40 jours de garde à Milly et justice foncière et basse. Cet aveu fut rendu à Artus de MAILLE-BREZE, seigneur de BREZE et de MILLY LE MEUGON, suite au décès de son père Guy de MAILLE-BREZE en 1551, d’où la raison de cette foy et hommage.


  • Le 15 mai 1595, aveu rendu par François de LAURENTS à la châtellenie de MILLY, pour raison du Haut et du Bas JOREAU.





  • Le 27 novembre 1597, un arrêt des Requêtes du Palais de Paris au profit de Charles de MAILLE, écuyer, par lequel François de LAURENTS, écuyer, est condamné faire démolir la forteresse et le pont-levis faits contre la volonté du seigneur de MAILLE et remettre la place en pareil état qu’elle était auparavant. Rappelons que l’autorisation avait pourtant été donnée à François de LAURENTS par le roi.



  • Le 19 mai 1615, une sentence est rendue au profit du seigneur de MILLY, contre Jean-Baptiste du LAURENTS, écuyer, seigneur du Haut et Bas JOREAU, par le Sénéchal de la châtellenie de MILLY, par laquelle ledit seigneur de JOREAU est condamnée suivant la transaction passée devant BEAUMONT, notaire de la châtellenie de MILLY le 16 mars 1539, de payer audit seigneur de MILLY, les rentes ci-après, à savoir, quatorze septiers de froment de rente foncière par une part, cinq sols de service par autre, dix sols de cens, deux sols six deniers…….., le tout de rente noble et féodale.

  • Le 28 janvier 1617, une sentence de Saumur a été prononcée, par laquelle la Dame de Joreau, Madeleine de ROUSSELAY, veuve de feu François de LAURENTS, vivant écuyer, seigneur du Haut et Bas Joreau, est condamnée à payer à la Dame de MILLE, Jacqueline de THERALLES, veuve de feu Messire Charles de MAILLE, vivant chevalier, seigneur de BREZE les arrérages de la rente de trois boisseaux de froment, quatre sols et cinq deniers, pour raison des choses comprises dans le contrat du 11 novembre 1582.


  • Le 22 août 1637, une sentence est rendue au profit du seigneur de MILLY, contre Jean-Baptiste de LAURENTS, écuyer, par laquelle ledit LAURENTS est condamné payer audit seigneur l’arrérage de l’année 1633, de la rente noble et féodale, due chacun an, à la châtellenie de MILLY, montant à quatorze septiers trois boisseaux de froment, et deux boisseaux, mesure de MILLY, et trente-cinq sols, six deniers de rente noble et féodale.

  • Le 16 décembre 1636, on peut apprendre dans le registre de la tenue des Assises au château de MILLY, qu’une offre d’hommage lige pour le Haut et Bas Joreau est faite par le seigneur Jean-Baptiste de LAURENTS, seigneur de JOREAU, à son suzerain, le seigneur de MILLY.




  • Le 22 janvier 1643, un aveu est rendu à très haut et très puissant seigneur Urbain de MAILLE, seigneur de BREZE et de MILLE LE MEUGON, chevalier, …….., par Jean-Baptiste de LAURENTS, écuyer, seigneur des Haut et Bas JOREAU, audit GENNES,……tenu, savoir pour le Haut JOREAU à foy et hommage lige, et quarante jours de garde en la châtellenie de MILLY, le Bas JOREAU, à foy et hommage simple et à cinq sols de service au jour de Toussaint.


  • Le 20 février 1645, une sentence est rendue par les assises de la châtellenie de MILLY, par laquelle le seigneur de JOREAU, Jean-Baptiste de LAURENTS, écuyer, est condamné à reformer l’aveu par lui rendu de la terre du Bas et du Haut JOREAU le 22 janvier 1643.

  • Le 21 février 1645, intimation à la requête du seigneur de TREVES, haut et puissant seigneur Messire Urbain de MAILLE-BREZE, chevalier des ordres du Roi, seigneur de MILLY le MEUGON, à Messire Jean-Baptiste de LAURENTS, et sommation de faire baisser le banc qu’il avait dans le chœur de l’église de Saint Vétérin de Gennes, d’ôter la tombe qui est sur la sépulture de sa mère et le tombeau de son feu père, le tout étant dans le côté du chœur choisi par le seigneur de TREVES pour y apposer son banc, faute de savoir obéir à ladite sommation, le déplacement du tout a été fait, ainsi qu’appert par ce procès-verbal.

  • Le 14 janvier 1662, le document ci-à-côté nous apprend un échange en forme de transaction, par lequel Messire Urbain de LAURENTS, écuyer, seigneur du Haut et Bas JOREAU et de la HARIELLE, a cédé et abandonné à Messire Girard COQUART, conseiller, secrétaire ordinaire de Monseigneur le Prince.

  • Dans cet acte, on peut noter qu’en contre-échange a été cédé au seigneur de JOREAU, le fief et féodalité et redevances sur les 2/3 du grand et petit moulin situés au bourg de Gennes, l’autre tiers appartenant au sieur de JOREAU à cause de son fief de la HARIELLE, suivant la transaction de 1614, entre le seigneur de TREVES et la Dame de la Harielle.
    La foy et hommage et féodalité cédée sur lesdits moulins de GENNES demeurent incorporées sous la même foy et hommage de la HARIELLE à TREVES et seront employées en aveu que le seigneur de JOREAU rendra à MILLY et à TREVES.

  • Le 19 janvier 1673, un aveu et dénombrement fut rendu par Maître CHOTARD, comme procureur général de très haut et puissant prince Messire Louis Duc de Bourbon, prince de Condé, premier Prince du sang, et autres….. à Haut et puissant seigneur Messire Henry de DAILLON, seigneur de CHAMPCHEVRIER, et autres….. pour raison de la terre et fief seigneurie et châtellenie de MILLY LE MEUGON que ledit seigneur prince tient de lui, à devoir de foy et hommage lige, à cause de très haute et très puissante princesse Claire Clémence de MAILLE, son épouse, fille et unique héritière de très haut et très puissant seigneur Messire Urbain de MAILLE, vivant chevalier des ordres du roi, Maréchal de France, gouverneur pour sa majesté en la province et duché d’Anjou…..
    Article 23 : Urbain de LAURENTS, écuyer, sieur du haut et bas Joreau, est notre homme de foy et hommage lige à cause de sa terre et seigneurie du Haut Joreau, au devoir de quarante jours de garde au château dudit MILLE
    Article 24 : Ledit seigneur est notre homme de foy et hommage simple à cause de sa terre et seigneurie du Bas Joreau, à devoir de cinq sols de service annuel au terme de Saint Michel.

  • Le 23 mai 1679, une transaction entre Monseigneur le Prince et Urbain de LAURENTS, chevalier, seigneur de JOREAU, auquel le seigneur Prince cède par échange….





  • Toujours le 23 mai 1679, un échange pour régler et séparer les fiefs de MILLY de ceux de JOREAU, par lequel l’intendant de Monseigneur le Prince a cédé à Urbain de LAURENTS, chevalier, seigneur de JOREAU…..




  • Le 22 mars 1683, un aveu est rendu par Urbain de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU, à Louis, Duc de BOURBON, Prince du Sang……..seigneur de MILLE LE MEUGON.
    connaît et confesse être votre homme de foy lige, à cause de votre châtellenie dudit lieu de MILLE, pour raison de ma terre de JOREAU, avec ses appartenances et dépendances, dont la déclaration s’ensuit :

    Premièrement, je tiens en mon domaine ma maison de JOREAU avec les jardins, vergers et l’étang, le moulin à eau, les prés dudit moulin, et le bois de haute futaie, tout en un tenant et contenant neuf arpents ou environ, et joignant d’un côté à l’orient, les bois de la ROCHE FROISSARD,, d’autre côté à l’occident, mon allée tendant à la rivière, d’un bout au midi, les appartenances de Champagne, d’autre bout au septentrion, le closeau de la ROCHE FROISSARD,
    Item, je tiens de vous mes métairies du Haut JOREAU, de SAUGE, de CHAMPBRULE, avec les terres labourables et bois taillis et de haute futaie, le tout en un tenant et contenant trois cents arpents ou environ, joignant d’un côté à l’orient, l’étang de CUNAULT, le ruisseau tenant de nyon audit étang, les bois de CUNAULT et de la ROCHE FROISSARD, d’autre côté le chemin le GENNES à MILLE, d’autre bout au midi, le chemin de la GOUBARDIERE aux enclos de votre seigneurie de MILLE et aux bois de la chapelle de CHEVRE, d’autre bout, au chemin tendant de la chaussée de l’étang de CUNAULT au carrefour de l’EPERON,…..
    Je tiens de vous, Monseigneur, mes terres du VAU DAVID, où il y a plusieurs appartenances de caves avec les bois qui en dépendent, contenant le tout quarante arpents ou environ
    Suivent plusieurs pièces de terres et de bois
    Le seigneur de la ROCHE FROISSARD me doit dix sols de rente féodale audit terme de d’Angevine, à cause de sept boisselées de terre, joignant d’un côté de l’orient le ruisseau de mon moulin de JOREAU, d’autre côté, l’allée tendant de JOREAU à la rivière, d’un bout au midi, les prés de mon moulin de JOREAU, d’autre bout, mes prés du pré BAUMIER.
    Pour raison desdites choses, j’ai droit à la justice moyenne et basse.
    Je reconnais vous devoir, Monseigneur, toutes les obéissances qu’un homme de foy lige doit à son seigneur du fief……..

  • Le 17 mai 1683, une transaction entre le seigneur de MILLY et le seigneur de JOREAU, par devant Jean de LUCE, notaire royal à SAUMUR, résidant au bourg de GENNES, furent présents, établis et soumis chacun de noble homme Jacques CHOTARD, procureur général, intendant de Monseigneur le Prince,….. et Messire Urbain de LAURENTS, chevalier, seigneur de JOREAU, et de la terre et seigneurie de la HARIELLE, demeurant à la maison dudit JOREAU, ……
  •  

  • Le 3 juillet 1684, un aveu est rendu par Urbain de LAURENTS, écuyer, à MILLY, pour raison du Haut et Bas JOREAU, tenus par deux foys et hommages, l’une simple pour le Bas JOREAU, et justice foncière, l’autre, lige pour le Haut JOREAU, et justice moyenne et basse.




  • Le 7 juillet 1684, acte par lequel les aveux rendus à TREVES par le seigneur de JOREAU, dû pour la seigneurie de la HARIELLE, le 20 mai 1667, et le 5 avril 1683, et un autre aveu rendu à MILLY, le 22 mars 1683, du Haut et Bas JOREAU, sont reconnus défectueux et nuls et le seigneur de JOREAU s’est obligé d’en fournir de nouveaux, lesquels nouveaux aveux de la HARIELLE et Haut et Bas JOREAU, il les aurait présentés et auraient rendu le 30 de ce mois comme plus conformes aux anciens.


  • Le 5 septembre 1732, un aveu est rendu à MILLY par Pierre de LAURENTS, écuyer, seigneur de JOREAU, au seigneur de MILLY.

 

 

 

 

S’ensuivent les foys et hommages rendus et les services qui sont dus par chacun an au seigneur de JOREAU. En voici deux exemples :

Les NORMANDIERES, ancien fief avec hébergement sur le chemin d’AVORT, réuni au fief des ROCHES, par Urbain de MAILLE, seigneur de MILLY. (source : Célestin PORT).

Mais auparavant, les NORMANDIERES relevaient de la seigneurie de JOREAU. En voici les pièces que nous avons trouvées dans le chartrier de MILLY :

  • Un aveu fut rendu au seigneur de JOREAU le 8 octobre 1440 par le seigneur des NORMANDIERES, à savoir, l’hébergement des NORMANDIERES, avec les roches, courtils, terres et appartenances contenant le tout six quartiers, joignant d’une part le chemin tendant des ROCHES d’ESSART à AVORT, d’autre, l’hébergement de la PICARDIERE, d’un bout, ma terre que je tiens de la NORMANDIERE.
    • Les BROSSES des NORMANDIERES
    • Le MARCHAIS REGNAULT
    • Le BOIS PLANTE
    • Le PAS DE RONDEAU
    • Le BOIS de la RUE MELLET
    • PONCEAU du CHEMIN SAUMUROIS
    • Et autres……

    Pour toutes ces choses, j’ai moyenne justice et ce qui en dépend, droit de donner mesure à bled, pour lesquelles choses, je vous dois chacun an, trois sols de service au jour de la Toussaint, et trois sols d’aide.

    Aveu reçu au seigneur des NORMANDIERES par Pierre DERUE du 8 décembre 1460, signé BESNARD

    Autre aveu rendu par Jean de la TOUCHE du 1er juillet 1448. Signé AMENART

    Autre aveu rendu audit seigneur par Nicolas de la TOUCHE du 15 mars 1476. Signé CHESNART et ROUSSEAU.

    Mon hostel et appartenances, terre le tout en un tenant contenant cinq quartiers, joignant d’une part le ruau de MILLY, d’autre le chemin tendant des BORDEAUX à GENNE, d’un bout l’hébergement de la CHAPONNIERE, et la terre que je tiens de Jean MORIER, d’autre votre hébergement, lesquelles choses, j’ai et avoir droit de justice foncière, pourquoi je vous dois chacun an, deux sols, six deniers de service, et vous dois en outre, ayant Saint-Michel, une mine froment, mesure de MILLY, de rente.

  • Le 17 octobre 1516, un aveu est rendu au seigneur du Haut Joreau, Philippe de LAURENTS, par Christophe de VENDEL, seigneur de la TOUCHE, de 8 septiers de terre appelée la JARILLAIS.





  • En 1520, un autre aveu rendu par Christophe de VENDEL, seigneur de la TOUSCHE, au seigneur du HAUT JOREAU, noble homme Philippe de LAURENTS, seigneur de la CRILLOUERE, du Haut et Bas JOREAU, pour des terres appelées la JARILLAIE, contenant huit septiers, à devoir de 5 sols de service.

    Le 19 août 1523, une autre de foy et hommage simple par le fondé de pouvoir de la Dame de la TOUSCHE, au seigneur de JOREAU, pour une pièce de terre la JARILLAYE, dépendant audit lieu de la TOUCHE.

Dans les papiers de la famille de LAURENTS, nous avons découvert quelques actes notariés, augmentant l’importance de cette seigneurie. 

  • Le 5 janvier 1611, un contrat d’acquêt consenti par Samuel PREVOT, écuyer, et Demoiselle Elisabeth TURPIN, son épouse, au profit de François LAURENTS, écuyer, et Demoiselle Magdeleine de ROUSSELE, son épouse.
    Les lieux, terres et fiefs et seigneurie de la HARIELLE, l’ETANG et le MERDRON,, situés paroisse de Saint Vétérin et de Saint Eusèbe de GENNES.
    Aux charges de les relever des terres et seigneurie et baronnie de TREVES, d’ARGENTON, SOUS le PUY, la ROCHE de GENNES et de JOREAU.
    Ladite acquisition faite moyennant la somme de 13 600 livres.

  • Le 8 juillet 1756, Maître Martin Jean de LUCE, procureur à la Chambre des Comptes de Paris, vend à Dame Geneviève Mélaine LECLERC, veuve de Messire Pierre de LAURENS, demeurant au château de JOREAU,  la terre et seigneurie de SARREAU ou moulin Blanc située en la paroisse de Saint Eusèbe de Gennes, et la dîme rente sur le moulin de l’HOMME, consistant en une métairie, ses bâtiments et dépendances, terres labourables et non labourables, moulin à eau, prés, vignes, bois, fiefs, hommes sujets vassaux, cens, rentes et devoirs, lesdits lieux relevant à foy et hommage ou censivement des fiefs et seigneurie d’Argenton de Gennes.
    Plus la maison, appartenances et dépendances de la BOUSSINIERE, avec toutes les rentes qui y sont dues, qui consiste en logements couvertes d’ardoises, caves, cour, jardin, vergers, terres, vignes et bois, situés paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes, relevant censivement des fiefs de la ROCHE de GENNES, SOUS le PUY, de VAUX, à cause du fief de l’Etang, d’Argenton, CUNAULT et autres fiefs, aux devoirs, savoir, vers le fief de la ROCHE, de quatre boisseaux seigle, mesure dudit lieu, de trois boisseaux froment, six boisseaux seigle, mesure de SOUS LE PUY, et quelques deniers audit seigneur de SOUS le PUY, d’un boisseau de châtaigne et cinquante-deux pintes de vin audit seigneur de SOUS le PUY,, au prieuré de Saint-Eusèbe, quinze deniers, au seigneur de VAUX, à cause du fief de l’ETANG, cinq sols, quatre boisseaux froment, neuf boisseaux seigle, mesure d’Argenton, six pintes de chopine de vin, un sol, six deniers au fief d’ARGENTON, huit boisseaux froment, et huit boisseaux de noix, mesure de Brissac, à l’abbaye de CUNAULT, quatre boisseaux, mesure de l’Etang, un chapon et un quart de chapon au seigneur de la PAUMELLIERE, à cause du fief de l’ETANG, dix sols à la chapelle de Sainte Catherine desservie en l’église de Saint Eusèbe de Gennes, trois livres et un chapon à la cure de Saint Eusèbe, un pain bénit d’un boisseau froment, mesure de Brissac, tel qu’il est dû le jour de l’Ascension, cette vente faite pour la somme de vingt-neuf mille livres, dont vingt-trois mille livres pour le fief et seigneurie de SARREAU et le reste pour la maison et closerie de la BOUSSINIERE, dudit fief de SARREAU dépend une rente de dix-sept royaux d’or qui relève du fief de MILLY à foy et hommage et un cheval de service le cas y échéant suivant la coutume, laquelle rente, ladite Dame de JOREAU a droit de prendre et de percevoir chacun an sur le propriétaire du moulin de l’Homme situé sur la rivière d’Avort, que dudit acquêt dépend un demi quartiers de bois situés sur la cour de SARREAU, un demi quartier de terre en Gaigné et un quartier de bois en Brosse Ronde, chargés vers ledit fief de MILLY de quatre boisseaux froment, un chapon et quatre deniers, lesquels biens relevant du fief de MILLY font partie du fief de SARREAU, elle estime valoir la somme de seize cent livres, au prorata  de laquelle elle offre de payer les devoirs dus audit fief de MILLY et le surplus à celui d’Argenton et autres……..

  • Le 23 novembre 1757, Geneviève-Eulalie LE CLERC DE BRION, veuve de Pierre-Urbain de LAURENT, a donné procuration à Gilles Pierre BERANGER, praticien, demeurant paroisse de Saint Eusèbe de Gennes ; celui-ci s’est transporté au château de MILLY, pour la faction de foy et hommage à cause de sa terre de SARREAU de la rente de dix-sept royaux d’or que ladite terre de SARREAU a droit de prendre et recevait chacun an sur la propriété du moulin de l’Homme situé sur la rivière d’Avort, et un cheval de service à percevoir du propriétaire du moulin de l’Homme,  comme aussi donne pouvoir de faire l’obéissance féodale telle qu’elle est due pour raison de quatre boisseaux froment, un chapon et quatre sols dus chacun an audit château de MILLY, pour raison d’un demi quartier de bois sur la cour de Sarreau, et un quartier de bois en Brosse Ronde.

Puis vint la Révolution et l’abolition des droits féodaux ; quelques lettres de la famille de LAURENTS témoignent du changement de vie.

En voici quelques exemples :

Une lettre DU 14 septembre 1804, adressée par Elisabeth de LAURENS d’AYROUX à Monsieur DUPUY, homme de loi à ANGERS.

En introduction, elle précise qu’elle sera saisie de ses meubles, demain ou lundi, une lettre où elle exprime son désespoir….

On peut noter que Madame de LAURENS d’AYROUX signe, avec la formule de politesse :

J’ai l’honneur d’être avec considération, Monsieur, votre très humble servante.

Alors que, avant la Révolution, dans les divers actes notariés ou autres, les Demoiselles de LAURENTS étaient mentionnées comme Noble Demoiselle……

 

Le 26 mars 1804, une lettre rédigée à JOREAU par  Mr HAMON ; elle signale que le chartrier est fermé ainsi que d’autres appartements, les clefs sont entre les mains de Mr PREVOST, gendre de Elisabeth de LAURENTS d’AYROUX ; la lettre précise que Mlle de LAURENTS de St GEORGES ne jouit que d’une chambre à lit où elle couche, et de la cuisine dont elle s’est emparée et a envoyé les deux domestiques que Mr PREVOST avait laissé en partant pour la garde de ses chevaux et meubles. La lettre précise que la maison de JOREAU est sans meubles.

 

 

 

Depuis la Révolution française et la chute de l'Ancien Régime, la noblesse n'a plus eu de droits et devoirs particuliers dans les instances de l'État ni de privilèges, sinon le droit de porter un titre de noblesse transmissible de père en fils.

Ces familles nobles, détentrices de valeurs oubliées, en un siècle finissant et vacillant parfois, n'ont pourtant souvent plus rien des situations privilégiées d'avant la Révolution. La vie de château n'est plus souvent qu'un souvenir suranné que l'on regarde avec bienveillance dans les albums de famille…..