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MILLY LE MEUGON, NEUF SIECLES D’HISTOIRE DANS UN CHATEAU HABITE………

 

Franchissons les portes de l’histoire de Milly le Meugon !

 

 

 

LES ORIGINES

Donnation de l'église Saint-Pierre de Milly par son seigneur, Hugues de Milly, à l’Abbé Pierre de Tournus, du diocèse d’Autun, et par lui, aux moines de Cunault au XIe siècle

Source AD49 côte :G 826 DOMAINE DU PRIEURE DE CUNAUD

La première mention du nom de Milly est rapportée dans une charte médiévale qui fait état du don de l'église Saint-Pierre de Milly par son seigneur, Hugues de Milly, à l’Abbé Pierre de Tournus, du diocèse d’Autun, et par lui, aux moines de Cunault au XIe siècle.

Ssous la cote G 826, un registre des Archives Départementales contient un parchemin, sans date, confirmant cette donation.

Source AD49 côte : G 848 FIEF DE LA PERRINE AVEUX ET DECLARTATIONS

Dans le registre G 848 se trouve un document portant confirmation par l’évêque d’Angers, Ulger, au prieur de Cunaud, Geoffroi, des bénéfices qu’il possède dans son évêché, notamment Cunaud et l’église de Saint-Maxenceul, les églises de Notre-Dame de Longué, de Doué, de Louerre, de Baugé, de Forges, de Grézillé et de Milly. Cet acte date du 12 juillet 1130

Le premier seigneur de Milly que l’on connaisse s’appelait donc Eblon et sa femme Emengarde, les parents d’Hugo.

Le prieuré de Cunault posséda l’église jusqu’au 17e siècle ; l’évêque d’Angers traita avec l’abbaye de Tournus pour l’abandon des terres de Milly à son séminaire, l’évêque se réservant plein droit sur l’église.

Source AD49 côte :251 H 14 CARTULAIRE - TITRES DE PROPRIETE

On peut prendre également connaissance dans le cartulaire du Prieuré des Lochereaux d’une donation faite par Hamelin de Thoureil ; les moniales furent chassées du Bois-Herbaud ; il leur donna douze deniers de cens des hommes de Milly, la terre qu’il possédait aux Lochereaux et ce qu’elles pourraient acquérir de son fief. Lors de la venue de l’évêque pour la consécration du cimetière, Hamelin renouvelle sa donation et Landri le Maçon donne la dîme qu’il possédait sur la terre, avant la bénédiction du cimetière.
Cet acte du XIIe siècle est conservé aux AD d’Angers dans le Fonds des Lochereaux.

Voir la traduction :

Ces donations nous apprennent que Milly, au XIIe siècle, s’appelait Milliaco, puis Milleium.

La terre de Milly constituait un fief important, titré de châtellenie, qui relevait de CHAMPCHEVRIER . Comme nous avons pu le voir, elle était détenue par la première famille de Milly, notamment Eblon de Miliaco, puis son fils, Hugues de Miliaco, depuis le XIe siècle.

 

LES DEUX PREMIERS CHATEAUX

Un premier château existait déjà au XIIe siècle ; il appartenait à la famille de chevalerie de CHAMPCHEVRIER. En 1239, Hugues de CHAMPCHEVRIER en était possesseur.

Rappelons le système féodal en l’an mil ; le roi, suzerain suprême, détient le pouvoir sur le domaine royal ; les seigneurs possèdent les duchés et les comtés ; ils s’entourent de vassaux qui s’engagent à les servir et à leur rester fidèles. En échange, le seigneur assure leur protection et leur lègue une terre, appelée fief. Les seigneurs veulent défendre leurs terres et font édifier des châteaux à motte pour se protéger et se défendre.

L’une des grandes figures du haut Moyen Age, Foulques Nerra, « Le Faucon noir », (937-1040), hérite du comté d’Anjou.
Pour le défendre contre les invasions des Bretons, les incursions des Normands et les ambitions du comte de Blois, il bâtit un ensemble de mottes féodales, de donjons et de châteaux maçonnés.

EXEMPLE DE MOTTE CASTRALE ET BASSE-COUR
Mais hélas, ces architectures de bois n’ont pas résisté au temps……

 

La motte souvent artificielle est surmontée d’une tour en bois, ayant comme principal rôle la défense du territoire. En bas de cette tour ou donjon se trouve la basse-cour, lieu de vie des habitants.

Un château à motte a surtout un rôle de défense ; il permet d’assurer le guet grâce à sa tour

Il peut être construit tout près d’un village pour le protéger ; à l’inverse, le village peut venir s’établir autour du château afin de bénéficier de sa protection.

Mais il est très souvent construit sur un point stratégique de circulation, permettant ainsi d’en contrôler le passage.
Dans le cas de MILLY LE MEUGON, il n’est pas impossible que le but de l’édification de cette place forte soit le fait que deux grandes routes se trouvaient à proximité et permettait ainsi la défense de ce point stratégique.

Dès le milieu du XIIIe siècle, en 1248, le château passa entre les mains des seigneurs de MAILLE.

Les premiers seigneurs de MAILLE apparaissent au début du XIe siècle à MAILLE, à proximité de TOURS, au moment où la féodalité se développe en Touraine. Ils sont d’abord dans la mouvance des comtes d’Anjou ; ils deviennent ensuite des vassaux des comtes de Blois. Ils prennent le titre de Barons au début du XIIIe siècle après la conquête de la Touraine par le roi de France Philippe II Auguste.

Le château de MAILLE, devenu le château de LUYNES, construit au XIIe siècle sur un éperon rocheux pour défendre la couronne de France ; ce n’est qu’au XVe siècle qu’il deviendra une demeure de plaisance.

MAILLE a pris le nom de LUYNES au XVIIe siècle quand Charles d’ALBERT de LUYNES, le favori de Louis XIII, s’est fait attribuer un duché autour de la ville qui jusque-là s’appelait MAILLE.

 

 

Essayons de comprendre la chronologie des seigneurs qui se succédèrent au second château de Milly…

 

Blason de la famille de Maillé Brézé : D’or à trois fasces nébulées de gueules

devise : Stetit Unda Fluens : Tant que le monde sera monde, à Maillé, il y aura des ondes

  • Hardouin V de MAILLÉ, baron de Maillé, né après 1235; il fit le voyage en Terre Sainte avec Saint-Louis, en 1248, et y retourna en 1270. Il est décédé en 1306. Il s'est marié vers 1270 avec Jeanne de BAUÇAY, fille d'Hugues; leurs fils sont  :

  • Hardouin VI de MAILLÉ Le Jeune 1285-1340), seigneur de Maillé, de Milly, et de Champchevrier ; il épousera en 1324 Jeanne de MONTBAZON (vers 1305-1352), fille de Barthélémy I dit SAVARY de MONTBAZON et de Marie de DREUX

    . Leur fils, Hardouin VII, né en 1330, épousera en 1370, Mathilde le VAYER.

    .
    et Péan ou Payen Ier de MAILLÉ-BRÉZÉ, né vers 1289. Il décède en 1347.Il enlève et épouse en 1318 Jeanne de l’ESTANG BREZE, fille et héritière de  Macé de l’ESTANG et de Catherine de BREZE qui possède le château de BREZE ; ils sont la souche de la branche des MAILLE-BREZE ; ils ont un fils Péan II qui suit :

  •  Péan II de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé, de Saint-Georges-du-Bois et de Gastines, né en 1318, mort en 1397. Il s'est marié le 21 octobre 1367 avec Jeanne BOUCHARD D’AUBETERRE  dont

  • Péan III de MAILLÉ-BRÉZÉ, fils de Péan II de MAILLE-BREZE et de Jeanne BOUCHARD D’AUBETERRE, seigneur de Brézé et de Milly, décédé après 1420.Il avait fait construire le deuxième château vers 1400. Il s'est marié avec Mademoiselle Marie de MAILLÉ, fille d'Hardouin VII, baron de Maillé, et de Mahaut Le VAYER, dame de La Clarté, de Brétignoles, de La Frénaye et du Plessis-Raffré, dont

  • Gilles de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé.grand maître de vénerie du Roi René. Mort en 1463. Il s'est marié avec Jeanne AMENARD, fille de Jean, seigneur de Chansé dont

  • Hardouin de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé et de Milly, mort en 1508. Il s'est marié le 25 janvier 1480 avec Ambroise de MELUN (+1526), fille de Charles dont

  • Guy de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé et de Milly, décédé en 1551 . Il s'est marié le 3 mars 1510 avec Jeanne de LOUAN, fille de Jean, seigneur de Nogent-l'Artaut dont

  • Artus de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé et de Milly. Mort en 1593. Il s'est marié avec Claude de GRAVY, fille d'Ambroise, baron des Coûteaux dont

  • Claude de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé et de Milly, né en 1550, mort le 20 octobre 1587 à la bataille de Coutras. Il s'est marié le 15 septembre 1567 avec Robinette HAMON, dame de La Flocelière et de Cerisay, fille de Jean, seigneur de La Flocelière dont

  • Charles de MAILLÉ-BRÉZÉ, seigneur de Brézé et de Milly né en 1570 et décédé en 1615. Il s'est marié le 24 novembre 1597 avec Jacqueline de THEVALE dont

  • Urbain, marquis de Brézé, maréchal de camp, maréchal de France, né le 30 mars 1598 au château de BREZE, décédé le 13 février 1650. Il s'est marié le 25 novembre 1617 avec Nicole du PLESSIS-RICHELIEU (1587-1635), fille de François III (†1590), seigneur de Richelieu, de Beçay, du Chillou et de La Vervolière, prévôt de l'Hôtel et grand prévôt de France, et de Suzanne de La PORTE

Ce second château féodal, ayant remplacé la demeure primitive des CHAMPCHEVRIER, fut élevé vers 1400. On n’a aucun détail sur son installation intérieure, non plus que sur sa configuration extérieure. Il ne reste, de ce château, qu’une butte informe, creusée de caves et de souterrains profonds, et surmonté de ruines, desquelles émergent quatre tours découronnées, à moitié démolies et couvertes de lierre. On sait seulement qu’il fût habité, depuis le milieu du XIIIe siècle jusqu’en 1613, par les premiers seigneurs de MAILLE-BREZE.

Dans la série 44 J 16, voici un aveu rendu au seigneur de CHAMPCHEVRIER, suzerain des seigneurs de Milly le MEUGON

CHATEAU DE CHAMPCHEVRIER : sur les fondations d’une ancienne forteresse, la famille de DAILLON a construit, au XVIe siècle, un élégant logis Renaissance. Il est situé à 25 km de TOURS.

Le 12 mai 1590, un aveu est rendu à CHAMPCHEVRIER par Arthur de MAILLE, de la terre et de la châtellenie de MILLY, tenues à foy et hommage lige dudit lieu.

Cet aveu est adressé à haute et puissante Dame, Madame Jaqueline de LA FAYETTE, comtesse de PONTGIBAULT, et autre lieux, épouse de défunt haut et puissant Messire Guy de DAILLON, vivant chevalier des deux ordres du roi, gouverneur du Poitou et Sénéchal d’Anjou, capitaine d’une compagnie de cent hommes d’armes, comte du LUDE et de PONTGIBAULT.

Cet aveu contient 485 déclarations. Nous ne pouvons pas les énumérer. Mais il démontre, l’importance, le pouvoir de la châtellenie de Milly-le-Meugon.

Le tome 2, page 6, est noté un aveu rendu le 19 janvier 1673 par Monseigneur le Prince de Condé, à Messire Henri de DAILLON, seigneur de CHAMPCHEVRIER.

Le château de Milly le Meugon, composé de grands logements, pavillons, tours et forteresse à pont-levis avec fossé autour, l’enclos dudit château dans lequel est l’église paroissiale où il y a fondation de chanoines et chapelains, un jeu de paume, terrasse, jardins, cours et basse-cours dans lesquelles sont deux grandes écuries et grenier au-dessus, fuie à pigeons, vergers, chenevraux, et au-devant dudit château, sont plusieurs autres logements, galerie, cours et jardins.

Un parc planté en bois de haute futaie, buissons, taillis et garenne à connils dans lequel il y a un étang appelé l’étang du parc, ledit parc enfermé de hautes murailles ; au côté dudit parc est un enclos de vigne ci-devant séparé en deux aussi enfermé de murs, toutes lesdites choses contenant à l’estimation de six cents arpents……

A côté et près ledit château est le bourg dudit Milly, les grands chemins péageaux où se lèvent les droits de coutume et de prévôté ; à un des carrefours est situé le four à ban dépendant dudit Milly, où les sujets vont faire cuire leurs pains et un poteau et un collier où l’on attache les criminels.

Derrière le château est une autre garenne à connils….

La métairie de la GUICHARDIERE, la métairie des ROCHES appelé le Pigeonnier, pour y avoir de tout temps un colombier, à présent partie en ruines, consistant en logements, cours et basses-cours ; la métairie des BOTTEREAUX, la métairie de la PIOLLIERE, la métairie de LIRE à présent ruinée.

Un moulin à vent appelé le moulin des Roches, l’Etang de COUESNE, à présent partie sainfoin, partie en terre, l’Etang de MILLY, au-dessous duquel il y a un petit étang appelé l’étang de la BELORDERIE, à présent en terre, entre lesquels deux étangs est la grande chaussée qui sert de grand chemin de Milly à Saumur.

La métairie de l’ETANG , la métairie de la BELORDERIE

La forêt de MILLY consistant tant en bois futaie que taillis, qui depuis quarante à cinquante ans, a été fort augmentée par les précédents seigneurs dudit MILLY, laquelle par sa grande étendue, s’appelle de différents noms….
Dans lesquels bois a été bâtie par mes prédécesseurs la maison de BELLEVUE….

Ma grande garenne appelée la Casse de l’Eperon et le Chêne Rond, sur le sommet desquels étaient les piliers de la justice patibulaire dudit MILLY, et un autre petit mont voisin, le poteau appelé LES SOVILLOIRS

Foys et hommages et les services qui sont rendus à la châtellenie de MILLY.

  • Le seigneur du fief de GALLARDON
  • Les révérents Pères du LOROUX en raison de la seigneurie du Bois de MAILLE, donnée par nos prédécesseurs en échange de la seigneurie de LANCON
  • Messire Henri-Albert de COSSE, duc de BRISSAC, en raison de la seigneurie de la FOSSE de GREZILLE
  • La seigneurie de MILLE les LOGES appelé du JAU
  • Urbain du LAURENT, écuyer, à cause de sa seigneurie du Bas et Haut JOREAU, à devoir de quarante jours de garde au château de MILLY
    Ledit seigneur est notre homme de foy simple à cause de sa terre du Bas JOREAU à 5 livres de service.
  • La terre et seigneurie de MONTGUILLON
  • Le seigneur des ROCHETTES, alias BOTTEREAUX
  • Le seigneur du fief MORIER situé au bourg de MILLY
  • Le seigneur de la ROCHE FROISSARD
  • Le seigneur de VIROLLAIS
  • Le seigneur de MAUREPART en raison de MAUREPART et du BOIS ROUX
  • Seigneurie de CHASLON située en la paroisse de LONGUE
  • Fief et maison de HILLIERS en la paroisse de SAULGE L’HOPITAL
  • Fief de POUILLE situé à MAZE
  • Seigneurie de l’Etang de GENNES
  • Des cens et rentes en raison de diverses appartenances au bourg de MILLY et dans les environs
  • Rentes sur le moulin de l’Homme

Nous sommes fondateurs de notre église de MILLY, dont la présentation appartient au prieur de CUNAULT, sinon qu’elle vint à vacquer au temps des quarante jours du banc à nous permis par la coutume du pays, auquel cas le droit de présentation nous appartient.

Nous avons droit de présenter les chapelles fondées par nos prédécesseurs en notre dite église de MILLY lorsqu’elles viennent à vacquer, à savoir, la chapelle de MAILLE, celle de Saint-Jacques dudit MILLY, la chapelle ou legs fondé sur le fief de CHEVRE, la chapelle Saint-Guy, la chapelle Sainte-Anne et la chapelle Saint-René.

Pour raison desquelles choses, nous avons droit

  •  De faire faire guet et garde par lesdits vassaux et sujets audit château de MILLY en cas de besoin.

  • Droit de sceau à contrats, mesure de bled et à vin pour nous et nos sujets, droit de création et de provision d’office de sénéchal, procureur et greffier, de quatre notaires résidant dans l’étendue de ladite châtellenie, conformément à l’arrêt du Parlement de Paris, sergents ordinaires et baillagers, verdiers, veneurs et chasseurs, tant en ladite forêt, buisson et garenne défensables que bois, buisson, domaines de nos sujets et voisins sur lesquels nous avons lesdits droits et possession de tous les autres droits appartenant aux seigneurs, hauts, moyens et bas justiciers, tels que nous sommes suivant la coutume d’Anjou.

Pour raison desquelles choses tenues de vous par parage, nous avouons vous devoir foy et hommage lige et telles autres obéissances que, homme de foy lige, doit à son seigneur de fief.

Les métairies de Milly étaient au nombre de sept, à savoir, la Guichardière, le Pigeonnier, les Bottereaux, la Piollière, Corbeau, l’Etang et la Blorderie

Dans le carton ayant la cote 44 J 4, on trouve quelques titres de propriétés de ces métairies, à savoir :

    Source AD49 Côte: 44 J4
  • Le 16 mai 1492, acquêt par le seigneur de Milly, de Mathurin MENARD, la métairie et appartenances de la PIOLLIERE, composée de deux maisons couvertes de chaume




  • Le 20 septembre 1553, contrat d’acquêt fait par le seigneur, de Renée DUBOIS, le lieu et appartenances de la BELORDRIE, pour 1040 livres.


  • Le 12 février 1628, contrat d’acquêt fait par le seigneur de Milly, de la veuve feu Charles DUVAU et de César DUVAU, seigneur de la GENNEVRAYE, à savoir :

    1300 quartiers de bois taillis près le Prieuré d’Herbault, le droit de prison que le prieur d’Herbault est tenu de fournir aux dits vendeurs, pour emprisonner les bêtes qui se sont trouvées en dommage en lesdits bois, avec tous les autres droits qui leur peuvent appartenir sur ledit prieuré d’Herbault, à cause de la terre et seigneurie de la GENNEVRAYE, toutes lesdites choses appartenant aux vendeurs.

    Source AD49 Côte: 44 J18
    La maison, grange, étable et dépendances de la métairie de CORBEAU en la paroisse de LOURESSE.

 

 

LE TROISIEME CHATEAU

En 1613, Urbain de Maillé-Brézé devient seigneur de Milly.

 

Un peu d’histoire sur Urbain de Maillé-Brézé et ses enfants…

Urbain de MAILLE-BREZE

Urbain de MAILLE-BREZE, fils de Charles de MAILLE et de Jacqueline de THEVALLE, est né le 30 mars 1598 à BREZE et décède le 13 février 1650.

Le 25 novembre 1617, il épouse Nicole du PLESSIS de RICHELIEU, sœur cadette du cardinal de RICHELIEU.

Grâce à cette union, en raison des relations de sa famille, et surtout grâce à l’élévation de l’évêque de Luçon au poste de premier ministre de Louis XIII en 1624, Urbain de MAILLE-BREZE occupa bientôt les plus hauts emplois, devint gouverneur du saumurois en 1626, gouverneur de Calais et maréchal de France le 28 octobre 1632, chevalier de l’ordre du Saint-Esprit le 4 mai 1633, gouverneur de l’Anjou le 19 septembre 1636, enfin vice-roi de Catalogne le 17 octobre 1641.

Malgré certaines divergences d’opinion, et malgré la défiance du Cardinal, le Maréchal et son beau-frère entretinrent cependant des relations cordiales.

Son union ne fut pas heureuse. Nicole du Plessis, l'épouse du maréchal, était atteinte d'une folie douce, qui paraissait incurable.

Le maréchal la tient enfermée dans le château de Saumur, où elle décède le 30 août 1635. Elle est enterrée dans la chapelle Richelieu aux Ardilliers .

Voici ce qu’on peut apprendre dans les registres paroissiaux de l’église de Notre-Dame de Nantilly :

AVIS DE DECES MARQUISE DE BREZE

Le vingt-quatrième jour de septembre 1635, a été ensépulturée défunte haute et puissante Dame la Maréchale de la maison de Richelieu, laquelle a été ensépulturée dans la chapelle des Ardilliers de Saumur.

 

Notons qu’en aucun cas, le nom de Maillé-Brézé n’est cité….Elle lui avait donné deux enfants : Jean-Armand, né à MILLY, le 18 avril 1619, et Claire-Clémence, née à Brézé le 25 février 1628.

A la mort de son épouse, le Maréchal de Maillé-Brézé se laisse dominer par celle d’un de ses valets nommé Dervois.

Le 3 Juin 1643, baptême en l’église Saint-Pierre de Milly d’Urbain, fils de Pierre VALLUIN et d’Urbanne, du MISY. Parrain, Urbain de Maillé, Marquis de Brézé, Conseiller du roi dans tous ses conseils, chevalier de l’ordre… et Maréchal de France, Marraine, Damoiselle Renée POMMIER

On ne pouvait manquer cet acte de baptême, en raison de la signature de Renée POMMIER….Plus la signature est grande, plus la personne est extravertie et vaniteuse…..

Cette intrigante affirme s’appeler Renée POMMIER, veuve de Jean DORE, écuyer, sieur DARVAS ; elle joue les dames patronnesses et apparaît souvent comme marraine dans les registres paroissiaux de Milly, où le curé la qualifie de vertueuse demoiselle...

Rien ne se faisait dans le gouvernement d’Angers sans sa participation.

Elle assistait à tous les conseils, commandait les cent hommes d’armes résidant au château.

Personne ne pouvait entrer au château sans avoir préalablement présenté ses hommages à la maîtresse avant d’être reçu par le Maréchal

Urbain de Maillé-Brézé est tout puissant dans la région. Il arrondit sa seigneurie en achetant le domaine de Marson. Surtout, en mars 1642, Richelieu y ajoute un magnifique cadeau, la baronnie de Trèves, qu'il a acquise pour 200 000 livres en forçant la main du propriétaire : il l'offre à son beau-frère, en la présentant avec malice comme un beau terrain de chasse depuis longtemps convoité.

Le maréchal est le maître d'une vaste seigneurie, s'étendant en continuité depuis Grésillé et Montsabert jusqu'à Rou et prolongée par l'enclave assez réduite de Brézé et de ses environs immédiats. Le domaine et la seigneurie sont gérés par trois fermiers installés à Trèves, Milly et Brézé, le siège de la châtellenie étant à Milly.

Au cours de son existence, et tout particulièrement de ses séjours à Milly, il avait fait reconstruire un nouveau château et transformer les dépendances puisque Milly était devenue sa résidence principale et préférée.

Le vieux château médiéval est bouleversé et agrandi par de nombreux bâtiments :

  • une galerie ornée de peintures

  • une salle d'armes

  • une salle du trésor, qui contient les chartes anciennes

    Source AD49 côte : E 3250 DE MAILLE 1438 - XVIIIE S
    Un document datant de mai 1658, trouvé dans un registre sous la cote E 3250 nous donne des précisions sur le trésor de Milly ; il s’agit d’un mémoire de papiers trouvés à Milly concernant les droits et succession de Jeanne de Maillé et ses créanciers et du seigneur de Sanzac, son premier mari.
    En premier lieu, un contrat de mariage précisant le bail de terres ; une liasse de titres de 223 pièces, ledit contrat coté numéro 1 en ladite liasse inventoriée, qui se trouve en la seconde fenêtre basse de la grande armoire du trésor de Milly à main gauche en entrant. Une liasse de huit pièces prises dans un sac non inventorié et sans étiquette…….


    Un exemple d’armoire-trésor trouvé dans le dictionnaire raisonné du mobilier français de VIOLLET-LEDUC.
    Les archives classées dans cette grande armoire étaient d’une grande richesse et contenaient des pièces de la plus haute antiquité



  • une salle de spectacle 

  • un jeu de paume 

  • Les écuries pouvant tenir quatre-vingt-dix chevaux

    Elles sont voutées de pierre de tuffaux au-dessus desquelles est un grand et magnifique grenier à bled…

  • enfin une immense écurie pour cent chevaux, éclairée par des fenêtres hautes ; c'est le seul bâtiment qui subsiste des constructions de ce temps, avec une entrée ornementée en style baroque, mais remodelée par la suite
    Les noms de ces chevaux figurent sur un document donné par Mr DEFOS-LETHEULLE ; celui-ci figure dans le bulletin Monumental de l’Anjou d’Aimé de Soland, en 1856. Il s’agit d’un mémoire des chevaux de Monseigneur, Urbain de Maillé-Brézé, que Pierre AUBIN, sellier, a entretenus, de harnais, pendant le mois de mai 1643.

    Le Corason – Le Dameret – Le Patron – Le Bien-Doré – Le Damassé – Le Suffisant – Le Matamore – Le Ténébreux – Le Renfort – Le Moricault – Le Balantin – Le Complaisant – Le Rénégat – Le Renchéry – La Gourgandine – La Paillarde – La Sultane – La Renarde – La Bourgeoise – La Dépravée – La Commère – La Louve – La Présalle – Le Crocant – Le Mal-Bridé – La Feutresse – Le Bouleux – Le marchand – Le Charlatan – Le Signe – Le Parpaillot – Le Vert-Galand – Le Couronne – Le Hideux – L’Avantageux – Le Fantosme – Le Docteur – Le Boulanger – Le Brusquet – Le Perce-Bois – Le Cimirdier – Le Castillan – La Catalane – Le Moineau – Le Ragot – Le Retrouvé – La Taupe – La Courtisane – Le Corsaire – Le Bon-Vilain – L’Ivrogne – L’Effronté – L’Extravagant – Les deux chevaux de Mr de la Borde – Le cheval de Mr de la Farge – Le cheval de Mr Le Mastre. Dix chevaux de carrosse – Six mules – Quatre chevaux de labourage – Huit chevaux des gardes.

Une grange dîmière, grange dîmeresse, souvent aussi nommée grange aux dîmes, est un bâtiment qui avait pour fonction, entre autres, de servir à entreposer la collecte de la dîme, impôt de l'ancien régime portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église catholique. A Milly, elle était au bénéfice chaque année, par tierce au seigneur de Joreau, au prieuré de Cunaud et au curé de Saint-Vétérin de Gennes.

Vis-à-vis des écuries neuves est une belle grande grange dans laquelle se mettait anciennement les foins qu’il fallait pour les chevaux de Monseigneur le Maréchal ; on y a pu en mettre jusqu’à deux cents charretées ; elle sert aujourd’hui à ramasser les bleds de la grande dîxme de Saint-Vétérin de Gennes. Cette dixme n’appartient pas au Maréchal mais bien aux sieurs, abbé de Cunault, de Joreau, et curé de Saint-Vétérin de Gennes, tiers par tiers ; il reste seulement à Milly pour la rétribution du fournissement de ladite grange les pailles et écossons ; le droit a été perçu, et se perçoit depuis des temps immémoriaux. Il est plus honorable que profitable, le fermier prend lesdites pailles et écossons et il doit faire les réparations locatives suivant la coutume du pays et duché d’Anjou. Le droit est certain ; les aveux de la Harielle en font foi AVEU RENDU LE 3 JUILLET 1684 A LA BARONNIE DE TREVES PAR URBAIN DE LAURENS, ECUYER, SEIGNEUR DE JOREAU ET DE LA HARIELLE
Source AD49 côte : E 1346 BAUX CONTRATS HARIELLE ET MERDERON
.

Les vieilles écuries sont situées au bout de ladite grange ; elles ont été bâties par Guy….

Il y a dans la cour, vis-à-vis du pavillon des pages une fuye à pigeons.

Il y a dans l’enceinte des murs du château deux petits jardins en potager desquels les officiers jouissent ; ils contiennent environ six boisselées.

Il y a sous le château des caves fouillées sous terre sans être voûtées dans lesquelles Messieurs les officiers mettent leur vin.
Il y a l’entrée et principale porte du château un petit logement qu’occupe le portier de Milly

Du côté du parc joignant la cour de la maison des galleries, il y a un petit pavillon destiné pour loger un garde afin qu’il puisse veiller sur ce qui se passe dans le parc de Milly.

Le Maréchal a fait de Milly sa résidence habituelle, parce qu'elle est située au cœur de forêts giboyeuses, alors que le château de Saumur est sa résidence officielle.

ORIGINAL SUR PARCHEMIN AVEC LA SIGNATURE RELATIVEMENT BIEN CONSERVEE

Source AD49 côte : 198 J 132 FAMILLE MAILLE BREZE

Le 21 mai 1627, Louis XIII, qui affirme avoir lui-même constaté le manque de gibier dans la région, par abus de chasse, lui signe une commission de capitaine des chasses et l'année suivante, il lui accorde six gardes chargés de protéger le gibier dans l'étendue de son gouvernement.

 

Le Maréchal se consacra à la chasse, créa une compagnie de cent gardes avec lesquels il s’acharnait tout le jour dans la forêt de Milly sur le cerf et le chevreuil.

Pour son service privé, il a près de lui : un écuyer, un secrétaire ordinaire, un procureur fiscal, un chirurgien particulier et enfin un maître d'hôtel assisté par une nombreuse domesticité.

Mais dès la mort de Richelieu le 4 décembre 1642, l’avènement de Mazarin amena sa retraite définitive et le Maréchal se retira à Milly où il se confina à tout jamais, et jusqu’à sa mort, dans une solitude absolue. Il refusa à peu près toute visite et fit placer, au-dessus de la porte d’entrée, une plaque de marbre avec ces mots gravés en lettres d’or :

NULLI NISI VOCATI, ce qui signifie
Dans ce lieu de repos, on ne veut point de bruit,
Et nul n’y doit entrer qu’invité ou conduit

Dans le bulletin de la société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois d’octobre 1936, un article du colonel SAVETTE sur le château de Milly nous apprend qu’en dehors de l’enceinte, le château avait encore diverses dépendances.

On retrouve un long bâtiment, que l’on appelait les Galeries, ne comportant qu’un rez-de-chaussée, et faisant partie actuellement, par une de ses extrémités, du presbytère actuel, et par l’autre extrémité, de la propriété de Mr THIBAULT.

Un extrait de « La Province d’Anjou » datant de 1928, nous permet de découvrir un article de l’Abbé SOUILLET « Les Galleries » de Milly.Voir son contenu :

Ce bâtiment conserve des traces de sa construction à l’époque de la Renaissance. Il comportait trois parties :

  • La salle de spectacle à l’est. A l’époque où vivait le Maréchal et avant sa retraite, elle fut longtemps animée par la verve de ses comédiens et par les applaudissements des grandes dames de la province. On y voit encore une fenêtre dotée de ses meneaux et surmontée d’une date, 1539, sculptée dans la pierre.

  • La salle des gardes au milieu du bâtiment. Actuellement transformée en écurie. On y remarque une belle cheminée.

  • La salle d’armes, à l’ouest. On reconnaît encore sur les murs une fresque au décor romain à demi effacée, représentant des luttes guerrières.

A l’extrémité occidentale des galeries, existait un sombre monument, aujourd’hui disparu. C’était le Palais. Un greffe et une prison y étaient adjoints. Là siégeaient les officiers de la justice seigneuriale. Le corps de ces officiers comprenait un sénéchal, un procureur, un greffier et le capitaine des gardes. Ce tribunal fut transféré à Gennes, en 1751, peu de temps après la vente du château par les Condé. Enfin, les appartements du Receveur occupaient l’extrémité orientale du bâtiment des galeries.

En 1661, Louis XIV, le Prince de Condé, le duc d’Enghien et le comte de Beaufort y couchèrent.

On peut présumer que lors de la tenue des Etats de Bretagne en 1661 à Nantes, Louis XIV, accompagné du Prince de Condé, du Duc d’Enghien, du Duc de Beaufort, se rendant à Nantes, avait fait halte au château de Milly. Partis de Fontainebleau, le but de ce déplacement était l’arrestation de Nicolas Fouquet, surintendant des finances. Destitué et arrêté sur l'ordre de Louis XIV en 1661 à Nantes, pour malversations, par le capitaine des mousquetaires d’Artagnan ; condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement hors du royaume, il vit sa peine élargie par le roi, en vertu de ses pouvoirs de justice, à l'emprisonnement à vie.…..

En janvier-février 1650, Maillé-Brézé, alors âgé de 51 ans, sent ses forces décliner et lègue des cadeaux à sa maîtresse et à ses valets. L'arrestation de Condé aurait hâté sa fin et le bruit courut même qu'il s'était empoisonné.  Il demande au pasteur Moyse AMYRAUT les prières de l'église réformée.

AVIS DE DECES URBAIN DE MAILLE BREZE

 Il décède le 13 février 1650 et est enterré dans le caveau familial de l'église de Milly le 17 .

 

 

Madame la princesse, sa fille, ne se déplace pas. Elle se contente d'écrire depuis Chantilly une lettre fort sèche :

« Je vous recommande surtout les pierreries et la vaisselle d'argent et l'argent monnoié ».

Et elle envoie un de ses agents pour contrôler les inventaires.

Celui-ci récupère de nombreux bijoux, des reliques de saint Sébastien, ainsi que trois grandes croix et trois petites croix de l'ordre du Saint-Esprit.

Il retrouve les restes d'une splendeur passée : dans le hangar où était autrefois le jeu de paume, subsiste un grand carrosse double de velours cramoisi. Mais dans la grande écurie de cent chevaux, il ne reste que deux animaux de trait.

 Le château pourrait tout de même soutenir un siège ; la basse-cour contient 11 porcs et 5 cochons de lait, la cave 13 pipes de vin blanc et 6 poinçons de vin clairet, les greniers 26 boisseaux de froment et le charnier 288 livres de lard à mettre au pot et 217 livres de lard à larder, ainsi que 817 livres de chandelle...

Le château de Milly par Peter Hawke, dans Godard-Faultrier, L'Anjou et ses monuments, 1839"

Le château de Milly, laissé à l'abandon après la mort du maréchal, tombe très vite en ruines. Vers 1830, le lithographe Peter Hawke le dessine pour Godard-Faultrier et lui donne un air sinistre.

Quoi qu’il en soit, le Maréchal de Maillé-Brézé ne fut pas regretté dans la province.

D’esprit hautain et tyrannique, la terreur qu’il inspirait par son accueil ou par les vengeances qu’il exerçait sur ses ennemis, ses exigences fiscales particulièrement sévères vis-à-vis des Angevins, son abord glacial, son intransigeance dans les questions de chasse, n’avaient pas peu contribué à le faire détester de tous

Et cependant, il avait bon cœur, était affable pour ses amis, rendait pleine justice pour tous, fut toujours fidèle au roi et à la cour, même au cours de la Fronde ; il regretta amèrement et désapprouva complètement son gendre, le prince de Condé, dans sa révolte contre l’autorité royale.

Il était fort instruit, très versé dans les langues et les belles-lettres, connaissait le latin, l’espagnol et l’italien, consacrait ses soirées à la lecture et avait acquis un vernis littéraire incontestable.

Après la mort du Maréchal, le domaine de Milly devint la propriété de sa fille unique, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, épouse de Louis II de Bourbon, prince de Condé.

A partir de cette époque, le château fut presque entièrement abandonné et déserté durant un siècle.

 

 

 

Voici la chronologie des propriétaires du domaine de Milly, de la famille de BOURBON jusqu’à la famille de STAPLETON

    Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé

  • Louis II de BOURBON, dit le Grand Condé, prince de sang, épouse le 11 février 1641, Claire-Clémence de MAILLE-BREZE ; il décède à FONTAINEBLEAU le 11 décembre 1686.
    Aux AD d’Angers, dans le registre sous la cote E 2489, on trouve une correspondance adressée à François et à Joseph FOULLON parLouis de BOURBON, prince de Condé  SCEAU DES DE BOURBON ; l’objet de cette correspondance étant notamment ses gardes de Milly. Huit lettres avec signatures autographes nous apportent de précieux renseignements. En voici quelques extraits :

  • Henri-Jules de BOURBON, prince de CONDE, son fils, né le 29 juillet 1643 à PARIS, lui succéda ; il épousa Anne de BAVIERE le 11 décembre 1663 et décède à PARIS le 1er avril 1709.


  • Louis III de BOURBON, fils du précédent, né à PARIS le 18 octobre 1668 et mort à VERSAILLES le 4 mai 1710 ; il épouse Marie-Françoise de BOURBON le 24 juillet 1685.

  • Marie-Anne de BOURBON, dite Mademoiselle de CLERMONT, fille de Louis III de BOURBON, née le 16 octobre 1697, et morte le 11 août 1741. Elle épouse Louis II de Melun en 1719 dont elle n’eut pas d’enfant. La terre et châtellenie de MILLY et de LAILLOU et la terre et baronnie de TREVES et autres lui échurent par succession le 17 septembre 1722.

  • Louis-Joseph de BOURBON, Prince de CONDE, fils de Louis IV Henri de BOURBON-CONDE, décédé en 1818. Ces terres lui appartenaient pour les deux tiers en son chef, et comme héritier, Prince du sang mineur, en partie de feu sa tante Marie-Anne de BOURBON, dite Mademoiselle de CLERMONT.

  • Celui-ci vendit le domaine, le 23 mars 1747, à Adrien Maurice Duc de NOAILLES, Pair et Maréchal de France, et au comte d’ESTREES

  • Ceux-ci conjointement revendirent quatre jours après, le 27 mars 1747, à Jean de STAPLETON, réfugié irlandais, chevalier, seigneur de DERVALLIERES, époux de Dame Agnès OSHIELL. STAPLETON achetait en même temps TREVES, POCE, PRESLES et MARSON.

  • STAPLETON mourut en 1776, sa veuve en 1798. A cette époque, les biens de la succession furent partagés entre les trois filles héritières.

  • Milly échut à Marie de STAPLETON, épouse de Jean-Baptiste-Charles de LAURENS.
    Celui-ci vendit la terre de Milly le 27 mai 1819, à la famille LETHEULE, dont une fille épousa M. de FOS


 

QUATRIEME CHATEAU

En 1835, Mr de FOS avait fait raser l’habitation des MAILLE. Il convertit et agrandit l’ancien logis du régisseur, et le transforma, sous la direction de Mr Gustave SVANBERG, en un édifice à la moderne, avec façade italienne.

Mr de FOS vendit lui-même en 1872 à Mr des MAZIS.

Dans l’Echo saumurois du 17 septembre 1902 se trouve un acte notarié concernant la vente du château de Milly. La terre de Milly est ainsi décrite :

Château se composant d’un vestibule, d’un grand salon, d’une salle de billard, salle à manger, office, grandes cuisines, décharges, buanderie. Au premier étage, sept chambres dont six à feu, cabinets de toilette et lingerie, deux water-closets ; au-dessus, deux chambres de maître, trois chambres de domestique, grenier, chapelle jouxtant le château à l’ouest ; orangerie en face le château, grande écurie de l’ancien château du Maréchal de Maillé-Brézé, comprenant aujourd’hui écurie, sellerie, chambre de cocher, remise, étable, bûcher et laiterie ; au-dessus, grand grenier.

A la suite maison de jardinier. En face de cette maison, maison du maître-valet, grand escalier, grande cour ouvrant par un portail sur le chemin, jardins anglais et potager, basse-cour grillagée.

Le tout faisant un seul tenant entouré de murs dont l’entrée est par un portail ouvrant sur le chemin de grande communication numéro 19 de Gennes à Argenton-Château. Douves et terrain entre les murs et la route.

Le tout contenant environ deux hectares vingt-six ares cinquante centiares, entouré de route et chemins de trois côtés

Parc d’une contenance de quatre-vingt-sept hectares, clos de murs, planté en chênes et futaie. Dans ce parc, chalet d’habitation pour le garde, bâtiments pour élevage de volailles. Coupes aménagées.

Parcelle de terre à la Garenne d’une contenance de cinquante-huit ares.

Moyennant le prix de cent dix mille francs…….

Les aléas de l'histoire et de fréquents changements de propriétaires ont profondément modifié l'aspect des châteaux de Milly.

La forteresse est en ruines depuis le XVIIIe siècle, époque où elle fit pourtant l'objet de travaux de consolidation et d'embellissements, comme le rajout d'une échauguette, dans le goût du temps.

Plus de la moitié du troisième château, celui des Maillé-Brézé a totalement disparu, ayant peut-être servi de carrière de pierres à la révolution française ou lors de la construction du logis actuel.

 

Par arrêté du 15 décembre 2000, les éléments protégés sont

  • les façades et toitures de l'actuel château, du 16e et 19e siècles
  • la chapelle médiévale, actuelle église paroissiale
  • les écuries du 17e siècle
  • les "galleries" avec leurs décors peints
  • le mur d'enceinte, avec en particulier le portail 16e siècle
  • le terrain d'assiette de l'ensemble du site castral, à savoir la partie d'enceinte.

Malgré ces nombreuses transformations architecturales, les dernières remontant au XXe siècle, le château actuel, partiellement reconstruit sur celui des Maillé est toujours habité.

 

 

Du Haut-Moyen-Age à la Révolution, plongeons dans l’histoire de ce lieu remarquable, grâce aux documents riches d’informations, présentant un intérêt historique exceptionnel, trouvés aux Archives Départementales d’Angers

Un Fond de la seigneurie de Milly-le-Meugon et de la famille de MAILLE-BREZE nous permet de découvrir des aveux, déclarations, foi et hommage, assises et remembrances, contrats d’acquêts, baux, échanges, arpentage, livres de comptes, de recettes et de gages, inventaire des meubles, inventaire général des titres et papiers du marquisat, minutes notariales.

Il s’agit d’un don du chanoine TRICOIRE, archiviste diocésain aux Archives Départementales de Maine-et-Loire, le 9 février 1966. Et également un  don de la mairie de Saumur le 29 octobre 1969 pour MAILLE-BREZE.

Nous avons eu l’autorisation de consulter ce Fonds ancien composé de 32 cartons. Il est évident que nous ne pouvons pas tout publier.

Nous avons sélectionné quelques documents avec beaucoup de difficultés, en raison de l’importance de ce que nous avons pu découvrir. Mais il nous a fallu faire un choix……Voir les documents que nous avons sélectionnés :

Le plus ancien document se trouve dans un carton, sous la cote 44 J 16, un acte datant du samedi après la Pentecôte 1296, par lequel il appert que noble homme Hardouin VI Le Jeune de MAILLE, Baron de Maillé, Seigneur de Milly, déclare que Guion d’AVORT tient de lui, à la Fosse de la Grézille, des choses et possessions à foy et hommage et à ½ cheval de service et que pour le bon service que ledit Guion lui a fait, il a donné et octroyé audit Guion et à ses héritiers ses masures et la haute voirie, et tout ce qui en dépend, réservé seulement le ressort et les trois grands XXXX qui appartiennent à haute justice et 10 livres pour toutes les XXX et un cheval de service pour toutes les autres redevances.

Les actes notariés trouvés aux Archives Nationales nous ont apporté de précieux témoignages sur la châtellenie de MILLY.

Sous la cote XCII 452, le 17 septembre 1727, un acte de partage des biens des successions de leurs altesses sérénissimes Monseigneur le Prince Henri Jules de BOURBON et Monseigneur le Duc Louis de BOURBON, passé devant Maître LORIMIER Antoine notaire au Châtelet

Sous la cote XCII 536, un acte de licitation a été établi en date du 8 mars 1745, par ROGER et son confrère, notaires à PARIS

Sous la cote XCII 549, un acte d’échange de terres entre Louis Joseph de BOURBON, Prince de CONDE et le Duc de NOAILLES le 27 mars 1747

Le 27 mars 1747, tous ces biens furent vendus par le Duc de NOAILLES et le comte d’ESTREES à Jean II de STAPLETON ;chevalier, fils de Jean I de STAPLETON

 

L'église Saint-Pierre de MILLY

L’église paroissiale de Milly est située dans l’enceinte des murs du château ; et plusieurs fois, on peut la regarder comme la chapelle des seigneurs de Milly ; il y a, dans l’église de Milly, du côté de l’épître, dans le chœur et sous le sanctuaire un caveau dans lequel les seigneurs se sont fait inhumer ; Monseigneur le Maréchal de Brézé y est dans un cercueil de plomb ; il y en a huit autres, desquels est Simon de Maillé, archiduc de Tours.

Ce caveau enfin a été fait en 1552, et auparavant les seigneurs de Milly se faisaient inhumer dans un caveau qu’ils ont dans l’église de Cunault.

RIGAULT ajoute qu’un bas-côté servant d’aile à l’église fut démoli comme menaçant ruine.

Un peu d’histoire sur l’église Saint-Pierre de Milly et de la crypte……

SAINT PIERRE DE MILLY LE MEUGON

La chapelle, à présent l’église paroissiale, encastrée dans les murs de fortification du château, subsiste toujours.

La nef a été agrandie d’une travée ; elle a conservé longtemps les restes d’une fresque du XVIe siècle, aujourd’hui disparue, représentant Saint-Christophe.

La voûte est en berceau. Dans le transept droit s’ouvre l’ancienne chapelle seigneuriale proprement dite, avec plafond à caissons ; dans le transept gauche, la chapelle de la Vierge, reconstruite en 1780-82 et bénite le 2 janvier 1788.

Le chœur se termine par une abside ronde à baies romanes du XIIe siècle, entre de gros pilastres flanqués de demi colonnettes.


Près de l’angle de la sacristie s’ouvrait jadis un escalier de dix marches, descendant dans un caveau creusé en 1552, large de deux mètres sur trois mètres cinquante, servant d’enfeu seigneurial et dans lequel furent déposés successivement neuf cercueils en plomb.

Artus de MAILLE-BREZE, seigneur de 1548 à 1593, avait fait préparer cette crypte comme le prouvent deux écussons portant la date de 1552. Avant cette époque, les seigneurs de Milly étaient toujours inhumés dans un caveau de l’église de Notre-Dame de Cunault.

A partir de 1552 furent inhumés à Milly :

  • Guy de MAILLE-BREZE, décédé en 1548, père d’Artus, constructeur du caveau

  • Anne de LOUANT, son épouse

  • Le cœur de Simon de MAILLE-BREZE, leur fils, archevêque de Tours en 1554, abbé du Louroux et de l’Isle-Dieu, décédé en 1598

  • Artus de MAILLE-BREZE, capitaine des gardes du roi, frère du précédent, mort en 1592 ou 1593.

  • Claude de GRAVY, épouse de Artus de MAILLE-BREZE

  • Charles 1er de MAILLE-BREZE, fils de Claude de MAILLE et petit-fils d’Artus, mort en 1613

  • Jacqueline de THEVALLES, épouse de Charles 1er

  • Charles II de MAILLE-BREZE, dit le sieur de THEVALLES, fils cadet des précédents, mort jeune

  • Jean-Armand de MAILLE-BREZE, lieutenant général, amiral, duc de Fronsac, fils d’Urbain de MAILLE-BREZE qui suit, tué à Orbitello en 1646. Son corps fut rapporté à Milly

  • Enfin, Urbain de MAILLE-BREZE, Maréchal de France, mort en 1650, père du précédent.

Seul manque Claude DE MAILLE-BREZE, fils d’Artus et père de Charles 1er. Il fut tué à la bataille de Coutras, avec beaucoup d’autres Angevins, le 20 octobre 1587, à l’âge de 27 ans.

Le caveau fut violé en 1793, les neuf cercueils en plomb furent éventrés, emportés et utilisés pour la fabrication de balles. Les ossements restèrent épars dans le caveau et ils y sont toujours.

Mr de FOS, plus tard propriétaire du château, est descendu dans le caveau en 1840. Depuis cette visite, la porte d’accès a été murée en 1855. Elle a été ouverte, il y a quelques années, une dernière fois, pour une visite au cours de laquelle on n’a retrouvé, comme en 1840, que quelques ossements, les autres ayant disparu, tombés en poussière. La porte a été de nouveau emmurée.

Le village de Milly

Le village de Milly s'est développé au gré des besoins du château, dont les constructions s'étendaient alors bien au-delà de l'enceinte actuelle.

Célestin PORT nous informe qu’en novembre 1686, Louis BENAULT, qui exerçait l’école à Gennes, se transporta à Milly avec son ménage pour y enseigner les petits enfants.

À la révolution, le prêtre de la paroisse prête serment. La paroisse devient commune en 1790 avant d'être réunie à la commune de Gennes le 24 janvier 1798. L'unique école de Milly ferme à la rentrée 1970.

 

Le chateau de BELLE VUE

Célestin PORT nous apprend l’existence du château de Belle Vue, construit à l’époque d’Urbain de Maillé-Brézé. En voici le contenu :

Sur un des points culminants de la forêt de Milly, à 1 kilomètre du village, la carte de l’Etat- Major signale des ruines sans nom, appelées dans le pays caves ou château de Belle Vue.

Les murs en certains endroits, vis-à-vis notamment un vallon planté de chênes, s’élevaient naguère encore à 5 à 6 mètres de haut, restes d’un bâtiment d’environ 20 mètres de long sur 7 de large ; près de là une cave voûtée en tuffeau, de 6 à 7 pieds de long sur 10 de large.

Des traces d’allées et de pavé en grès aux abords d’un marécage, ancien abreuvoir ; des ceps de vigne dégénérés, des souches d’arbres à fruit ; tout ce qui subsistait d’un manoir construit vers 1647 par le Maréchal de Brézé, seigneur de Trêves et de Milly, avec chapelle dont la cloche fut bénite BAPTEME EN 1648 DE LA CLOCHE DE LA CHAPELLE DE BELLE VUE le 12 mai 1648 dans l’église de Milly et nommée Urbain par le premier valet de chambre du Maréchal, Simon Prévost, sieur de Vielle-Court.

Le 17 octobre 1650, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, épouse de Louis de Bourbon, donna cette chapelle à l’église de Milly.

A partir de cette époque, c’est-à-dire dès la mort du Maréchal, le logis n’est plus noblement habité et l’agent chargé de la garde de Milly et de Belle Vue se réduit au titre de concierge de Milly.

Les lambeaux de murs ont été jetés bas, les pierres utilisées dans les chemins ou dans les constructions voisines.

Sur la butte qui domine tout le pays d’alentour, on ne voit plus que des débris d’à peine 1 mètre de haut, couverts de bois, de genêts, d’épines et d’ajoncs.

Le dictionnaire révisé de Célestin PORT nous apprend:

« Il y avait aussi un pavillon de chasse qui avait été construit en 1646. Jugé insuffisant, il fut rasé et jeté bas de fond en comble et reconstruit l’année suivante, conformément au marché passé le 19 février 1647 avec l’architecte Gilles Baudoin, de Saumur. L’acte est conservé dans les minutes du notaire Beaumont, à l’étude Gennes.»

 

 

 

 

Ce chapitre a pu être rédigé grâce aux documents trouvés aux Archives Départementales d’ANGERS, la monographie rédigée par l’Abbé BOURASSEAU, le dictionnaire historique élaboré par Célestin PORT.


Nous remercions Monsieur CRESSON, propriétaire du château de MILLY, pour avoir bien voulu nous recevoir et nous faire découvrir sa belle propriété et son histoire ; Monsieur CRESSON et sa famille se sont investis avec passion, de façon remarquable, pour perpétuer l’âme de cette demeure prestigieuse.

 

Un peu d’histoire sur cette abbaye, grâce à Jean-Claude MEURET, auteur de l’ouvrage, «Actes et Histoire de l’Abbaye angevine de NYOISEAU (1109-XVIIIe siècle) L'abbaye est fondée en 1109 par l'ermite Salomon, disciple de Robert d'Arbrissel, le fondateur de l'abbaye de Fontevraud. Grâce aux dons fonciers faits par Gautier de Nyoiseau, l'abbaye est édifiée sur les bords de l'Oudon.

Selon la volonté de Salomon, la direction du monastère est confiée à une femme venue de Fontevraud, Eremburge. Jusqu'en 1792, 38 abbesses, souvent d'origine noble, se succèdent à la tête de l'abbaye royale de Nyoiseau, la dernière mère supérieure fut Madame de Scépeaux. Les protecteurs de cette abbaye furent des seigneurs et barons angevins, tels que Foulques V d'Anjou et le roi de Sicile Charles Ier d'Anjou.

Cette abbaye paraît se démarquer du monde monastique classique par la place première donnée aux femmes, et en même temps, par la présence de nombreux hommes cités comme ermites, tout comme Fontevraud.

NYOISEAU constitue une expérience beaucoup plus modeste que l’abbaye de Fontevraud, avec seulement une dizaine de prieurés.

Tous les prieurés ont fait l’objet d’une étude particulière, spécialement celle des LOCHEREAUX.

Les LOCHEREAUX constituent une entité forte et quasi autonome par rapport à l’abbaye-mère. Les moniales ont connu des débuts difficiles, conflictuels.

Un peu d’histoire pour mieux comprendre ces débuts difficiles….

Le seigneur de Trêves, Geoffroy Foulcroi, avait fait élever dans sa forêt, au sud-est de Milly, une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, avec demeure pour des religieux de Saint-Florent, qui ne purent s’entendre et la délaissèrent. Il en fit don alors à Saint-Maurice d’Angers et l’évêque Ulger, sur le refus des chanoines réguliers de l’Etoile, l’attribua à l’abbesse de NYOISEAU, qui s’engagea à y entretenir douze religieuses, en 1142. L’Abbaye de Saint-Florent réclama bientôt et en obtint la restitution solennelle, soit en 1159.

Après avoir été chassées du bois Herbaud, s’en vint une période de nomadisme. Il semblerait que les moniales se soient réfugiées au dolmen de la Madeleine à Gennes.

Les moniales ont eu une période au XIIe siècle de nomadisme à cause d’un conflit avec les moines de Saint-Florent qui avait récupéré le prieuré de Bois Herbaud où elles s’étaient fixées ; elles s’étaient réfugiées dans un dolmen, probablement celui de la Madeleine à Gennes ; et c’est ensuite qu’elles se sont établies à LOCHEREAUX.

Puisque dans les choses humaines, il n’y a nulle permanence, et que disparait la mémoire des choses accomplies lorsque les hommes meurent, nous avons jugé bon de confier à la garde de l’écriture que Hamelin du Thoureil venant pour la prière à la petite chapelle de Pierre Couverte qui se trouve près de Gennes, le jour du Vendredi Saint, donna en aumône aux moniales de Nyoiseau, chassées du Bois-Herbaud et qui s’étaient réfugiées en ce lieu, pour son âme et celle de ses parents, douze deniers du cens des hommes de Milly et en plus, sa propre terre que lui-même détenait aux Lochereaux, et il concéda tout ce que là, en son fief, elles pourraient librement acquérir. Ce qu’ont vu et entendu : Guillaume du Bois-Herbaud, Laurent de Gennes, Bauger chapelain dudit Laurent, Drogon ermite, Raoul Guitar, Simon de Thoureil et son épouse, ledit Hamelin ainsi que son épouse Dangereuse, Foulques son fils et Ursus son frère qui concédèrent ce don, et Julienne, prieure, avec tout le couvent. Ledit Hamelin, avec sa mère, nommée Adénor, confirma ce don à Roche Neuve, en l’église, et le posa sur l’autel avec un psautier, et avec celui-ci investit l’abbesse, avec tous ceux qui se trouvaient là. Sachant encore que lorsque l’évêque consacra le cimetière à Roche Neuve ledit Hamelin fut présent et en ce lieu, devant l’évêque, confirma le don susdit et l’investit du bâton pastoral. Landri Maçon donna aussi en aumône la dîme qu’il disait tenir en cette terre avant que ne fût béni le cimetière, et avec le même bâton la posa en la main de l’évêque.

Toujours dans le Fonds des Lochereaux, Raoul Florentin, pour son âme et celle de sa mère, a donné aux saintes moniales des Lochereaux dix sols pour l’entretien d’une lampe, ainsi que deux sous à Milly, et deux setiers de froment à recevoir pour sa sœur Julienne, qui, après la mort de celle-ci, resteront à perpétuité aux saintes moniales des Lochereaux. Gelduin de Doué, Marguerite sa sœur, Philippa épouse de Raoul, Geoffroy de Doué, Eudes de Sermaise, Viloteria son épouse, Jean prêtre de Sermaise, Robert prêtre, virent ceci, ainsi que plusieurs autres.

Sciant tam presentes quam futuri quod Radulphus Florentini, pro anima ejus et matris sue, decem solidos in oblequio cujusdam lampadis santimonialibus de Lacherellis dedit et duos solidos apud Milleium et duos sextaria frumenti Juliane sorori sue tenendum concessit, et, post mortem predicte Juliane, sanctimonialibus beate Marie de Lacherellis in perpetuum remaneant. Josdoinus Doadi, Margarita soror sua, Philippa uxor Radulfi, Gaufridus de Doado, Odo de Sarmeses, Viloteria uxor sua, Johannes presbiter de Sarmeses, Robertus presbiter, hi viderunt et plures alii.

AVEU RENDU LE 3 JUILLET 1684 A LA BARONNIE DE TREVES PAR URBAIN DE LAURENS, ECUYER, SEIGNEUR DE JOREAU ET DE LA HARIELLE

BAPTEME EN 1648 DE LA CLOCHE DE LA CHAPELLE DE BELLE VUE

Un peu d’histoire sur la chapelle royale de Notre-Dame des Ardilliers

Suite à un vœu de guérison prononcé en 1632 à la Vierge des Ardilliers, le cardinal de Richelieu confie à l’architecte parisien Jean Barbet la construction d’une chapelle au nord de la nef primitive. Elle est achevée en 1636 pour recevoir la sépulture de la sœur du cardinal, Nicole du Plessis marquise de Maillé-Brézé.