SARRE, SES SEIGNEURIES……

 

Après avoir découvert la GENNEVRAIE, partons à SARRE, hameau dépendant de GENNES et se trouvant à proximité de la GENNEVRAIE.

Tout d’abord, un peu d’histoire grâce à Célestin PORT, auteur du dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire……..

Deux fiefs du nom de SARRE existaient sur la paroisse de Saint-Vétérin.

L’un relevant de TREVES et voisin de la GENNEVRAIE, avec petite chapelle dédiée à Saint-Jean, encore existante entre les deux groupes, et cimetière où le chapelain de la GENNEVRAIE, et le curé de Saint-Vétérin font fréquemment des inhumations au XVIIIe siècle.

En est Sieur :

  • Amaury du GUE en 1416, fils de Guy, chevalier, et de Marguerite d’ANCENIS, Dame de la ROUVRAY et de LIGNIERES, époux de Jeanne de la RIVIERE.
  • Mathurin du GUE en 1560, époux d’Olive de SEVIGNE
  • Marie du GUE, épouse de Pierre GIFFARD de la MARZELIERE, fille de Mathurin du GUE et d’Olive de SEVIGNE
  • Madeleine GIFFARD de la MARZELLIERE, fille de Marie du GUE et de Pierre GIFFARD de la MARZELLIERE, épouse de René JUETTE en 1607, seigneur de BOIS-HAMON ; YVETTE est le nom retenu par tous les historiens. La famille YVETE fut seigneur du BOIS-HAMON en DOMLOUP en Ille et Vilaine. YVETTE ou YVETE est une très ancienne famille de Bretagne.
  • Madeleine GIFFARD de la MARZELLIERE passa un marché le 6 décembre 1607 avec Jean de HILLERIN qui suit.
  • Jean de HILLERIN, seigneur de LINIERES, de SARRE, de PUTILLE et de BUC ; né vers 1569, il est décédé le 8 mai 1649 à PARIS ; marié avant 1591 avec Marie MAUDURIER ; il fut Secrétaire et Intendant de Charles COSSE de BRISSAC. Egalement Conseiller du Roy et Trésorier général des finances à POITIERS, et Maître d’hôtel ordinaire du Roy.
  • Charles de HILLERIN, né vers 1598, seigneur de la TOUCHE, de l’EBAUPINAIS, de LINIERES et de SARRE, demi-frère de Jean de HILLERIN ; marié le 18 août 1625 avec Hélène CHAUVET, dont Marie-Angélique de HILLERIN (1630-1677).
  • Jean Germain de HILLERIN en 1678. Seigneur de LINIERES, de SARRE, de PUTILLE et de BUC ; fils de Jacques de HILLERIN, et de Catherine de MASSOTEAU, et neveu de Jean de HILLERIN il est né le 18 mars 1619 à MORTAGNE SUR SEVRE et décédé le 2 juin 1681 en son hôtel de Malaquais à PARIS ; conseiller au Parlement de PARIS, il se marie le 5 octobre avec Marie-Angélique de HILLERIN, fille de Charles de HILLERIN, seigneur de la TOUCHE, de l’EBAUPINAIS et de SARRE, et d’Hélène CHAUVET.
  • Henriette de BONCHAMPS de MAUREPART, qui en cède un tiers en 1722 au seigneur de la GENNEVRAIE.
  • Le reste fut réuni au même fief, le 6 décembre 1738, par acquêt sur Louis-César BUDAN de RUSSE, mari de Julienne de BONCHAMPS, née en 1702, fille d’Henri de BONCHAMPS, chevalier, et de Marie-Madeleine FOURNIER.
  • Puis les seigneurs de la GENNEVRAIE, à savoir :
    • Charles Du VAU de CHAVAGNES, seigneur de la GENNEVRAIE, de la BOURNEE et de MIREBEAU, né le 10 février 1710 à Saint REMY-la-VARENNE, épousa en 1ère noce, le 4 février 1732 à Sainte CROIX d’ANGERS, Anne-Charlotte de MAILLE de la TOUR-LANDRY ; en, 1765, pressé par ses créanciers, il se hâta de vendre les seigneuries de la GENNEVRAIE, la BOURNEE et la RAYE, sur arrêt du parlement et sur la folle enchère de Messire Louis Julien BOMMIER de la ROCHEJACQUELIN, écuyer, lieutenant et commandant pour le Roy au gouvernement de la ville des PONTS DE CE, seigneur dudit lieu de la terre, fief et seigneurie de la GENNEVRAIE, SARRE, la BOURNEE et la RAYE, demeurant au château de la GENNEVRAYE, paroisse de Saint-Nicolas de la GENNEVRAYE, succursale de Saint-Vétérin de GENNES. En conséquence, cet acte fut publié dans toutes les paroisses d’ANGERS et dans celles des environs de GENNES. Entre temps, Messire de la ROCHEJACQUELIN fit procéder à l’inventaire de la propriété. Malheureusement, les créanciers mirent opposition et un nouvel arrêt décréta une nouvelle vente.
    • Le 26 juin 1769, Louis Alexandre de la FONTAINE, baron de FONTENAY, chevalier, seigneur de Saint-Pierre en Vaux et autres lieux, époux de Marie-Louise de MARTINEAU de FROMENTIERES, surenchérit ladite terre de la GENNEVRAIE et ses dépendances à la somme de 44 000 livres et ledit fief de la BOURNEE à 21 000 livres et resta acquéreur.
    • Ce baron de FONTENAY était fils de Jean-Baptiste de FONTENAY, lieutenant de vaisseau, devenu seigneur de Vaux par son mariage en 1713 avec Marie-Anne de CHEVRUE, fille de Louis de CHEVRUE, seigneur de Vaux et de l’Etang de GENNES, lequel était fils de Jean de la FONTAINE, brigadier, inspecteur général des armées du Roy.
    • Louis, Anne, Aimé de la FONTAINE, baron de FONTENAY, né le 20 mars 1760 à Saint-Pierre-en-Vaux ; il se marie à ANGERS avec Marie-Catherine LORIER.

 

PREMIERE SEIGNEURIE

Selon l’Abbé BOURRASSEAU, le premier fief, le plus voisin de la GENNEVRAIE, possédait sans doute la chapelle Saint Jean bâtie par le seigneur de SARRE à l’entrée, mais en dehors du cimetière de la GENNEVRAIE qui était à l’usage des deux seigneuries.

 

VESTIGE ANCIENNE CHAPELLE

Ce qu’il reste de la chapelle : une large porte avec voussure en ogive, aveuglée avec des tuffeaux…..

Le cimetière, érigé en faveur des seigneuries de la GENNEVRAIE et de SARRE, était possédé en droit et en fait par le seigneur de la GENNEVRAIE, les seigneurs et habitants de SARRE n’y ayant que droit de sépulture. C’est pourquoi, ceux de SARRE, la première seigneurie, jaloux du droit d’enfeu de leur voisin, érigèrent le long de ce cimetière, mais sur leur terrain à eux, une chapelle à eux, qu’ils appelèrent Saint-Jean et dont ils gardèrent le droit exclusif de nommer le chapelain, et dans laquelle ils se faisaient sans doute enterrer.

CADRANS SOLAIRE DE L'ANCIEN PRESBYTERE

La demeure du chapelain était sans aucun doute la maison en style du XVIIe siècle, située au-dessus du moulin de SARRE. Les deux cadrans solaires, placés au-dessus de la porte indiquent une demeure ecclésiastique.

 

On trouve également des documents mentionnant une chapelle de Sainte-Croix en Saint-Vétérin ; on ignore où se trouvait l’emplacement de cette chapelle ; mais son chapelain, Pierre ROUAULT, en 1683, habitait le village de SARRE. La chapelle Sainte-Croix figure dans le Pouillé d’ANGERS de :

  • 1648 ; la chapelle de la Vraie Croix, fondée en l’église de Saint-Nicolas de la GENNEVRAIE, par Pierre MARQUIS ; le patron est l’aîné de la famille ; le collecteur est l’Evêque d’ANGERS. Le revenu a une valeur de 40 livres.
  • 1783 ; le présentateur est l’aîné des MINIERS. Le collateur est Monseigneur l’Evêque d’ANGERS.
  • 1904 ; Chapelle de Sainte-Croix dépendant de la succursale de Saint-Nicolas de la GENNEVRAIE ; le présentateur est l’aîné de la famille MINIER ; le collateur, Monseigneur l’Archevêque d’ANGERS.
SENTENCE CONTRE GUY ROBIN TITULAIRE CHAPELLE STE CROIX Source:AD49 Côte 1 E 1281 SARRE DECLARATIONS 1587 – 1756 SENTENCE CONTRE GUY ROBIN TITULAIRE CHAPELLE STE CROIX

On découvre, dans le registre 1 E 1281, une sentence de la Baronnie de TREVES, le 13 mars 1618, par laquelle Messire Pierre ROBIN, titulaire de la chapelle de Sainte-Croix, croquant Louis MINIER, héritier pour une moitié de Messire Mathurin MINIER, titulaire de ladite chapelle, est condamné de payer à Messire François de CHERITE, chevalier, seigneur de SARRE, les arrérages de 4 boisseaux froment, mesure de TREVES, et 4 livres dus audit fief de SARRE à raison d’une pièce de terre sise aux moulins MORINEAUX, contenant 7 boisselées nommé MALECOT, sauf le recours dudit Sieur ROBIN contre son croqué.

La monographie rédigée par l’Abbé BOURRASSEAU nous explique l’existence d’une confrérie de la Vraie Croix à Saint-Vétérin de GENNES ; d’après le rôle des impositions foncières de 1790 qui qui fixe la chapelle de la Sainte Croix en la chapelle de Saint Jean de Sarré, il paraîtrait certain que la confrérie dont elle fut l’origine y fut primitivement érigée. Un certain Pierre MARQUIS la fonda le 4 juillet 1549, sans doute comme curé titulaire, prieur de Saint-Maur. Il fonda cette chapelle en faveur de son neveu Jean, l’aîné des MINIERS, nommé premier chapelain. Cette famille des MINIERS avait des propriétés dans le voisinage de l’église de Saint-Vétérin ; mais les biens qui furent affectés à cette fondation étaient situés en SARRE, ce qui donne à croire que la famille MARQUIS demeurait en ce lieu.

Un autre document, sous la cote 1 E 1224 nous renseigne sur un jugement de réception de la déclaration de Messire Pierre ROUAULT, titulaire de la chapelle de la Vraie Croix, demeurant à SARRE.

« Tenues d’assises des terres, fiefs et seigneuries de Sous le Puy et Montjean de Gennes, en haute moyenne basse justice, fiefs….dépendant de ladite seigneurie de Sous le Puy et fief de Sarré, par nous Pierre des Mazières, Messire licencié en loi, avocat au Parlement et au siège présidial d’Angers, Sénéchal desdites seigneuries, Maître Roulleau….., en présence de Charles Poisson, écuyer, seigneur de Neuville et desdites terres, fiefs et seigneuries ci-dessus, dans la maison seigneuriale dudit Sous le Puy, les lundi cinquième et mardi sixième juillet mil six cent quatre-vingt-huit……

DECLARATION TITULAIRE CHAPELLE VRAIE CROIX 1688 Sorce : AD49 Côte 1 E 1224 DOMAINE 1688-1720

« Le 6 juillet 1688, le procureur de la Cour demandeur, Messire Pierre ROUAULT, prêtre chapelain de la chapelle de la Vraie Croix, desservie en l’église de Saint-Vétérin de GENNES, défendeur, Ledit Pierre ROUAULT a comparu en sa personne et est avoué sujet de la seigneurie de SARRE fournit la déclaration et fait aveu aux devoirs et continuer dont la Cour juge et condamne payer les arrérages, servir et continuer aux amendes judittes par la coutume et envoyé, sauf de ROUAULT. »

Un document intéressant trouvé dans la série Q relative aux biens nationaux nous apprend l’importance du temporel :

« de la cy-devant chapelle Sainte-Croix desservie dans l’église de Saint-Vétérin de GENNES, une maison située au village de SARRE, composée de deux chambres basses, deux chambres hautes, grenier, une grange, cour, plusieurs caves, jardin et une pièce de terre close de murs, le tout contenant douze boisselées joignant au nord et midi Messire BARBAUT, levant, chemin de SARRE à VEAUX, couchant, sieur LOIZEAU, estimé 30 livres. Plusieurs terres situées à SARRE……

Le total est estimé à 63 livres 15 deniers. »

Un registre sous la cote G 735 nous renseigne sur une dîme de SARRE en Saint-Vétérin de GENNES. Il s’agit d’un don par Guillaume de l’ETANG, de Stagno, au chapitre Saint-Maurice d’ANGERS, de la dîme de SARRE, apud Serre in loco vulgariter appellatur La Gennevraye ; cette donation date de 1273.

 

Un registre, sous la cote E 1340, intitulé le Comté de TREVES, tome 21, contient des titres qui sont foys et hommages, aveux, dénombrements, acquêts et autres, justificatifs que la terre, fief et seigneurie de SARRE, en la paroisse de Saint-Vétérin de GENNES.

est tenue et mouvante dudit comté de TREVES, à foy-hommage simple avec droits de justice que les précédentes seigneuries dudit fief ont accoutumés, jouis, exploités et usés, un cheval et service à muance de seigneur abonné à 5 livres, un mois de garde au château de TREVES, et l’aide aux 4 cas quand le cas y advient.

Il y a un autre fief aussi appelé SARRE en ladite paroisse de Saint-Vétérin de GENNES, qui est tenu et mouvant à foy et hommage de celui-ci, à l’exception de 2 quartiers de pré situés en la baillé de TREVES, tenus à foy et hommage à ce comté à 5 livres de service, ainsi qu’il résulte des titres compris sous le chapitre 3ème du tome 15.

Ledit fief de SARRE dont les titres sont joints au présent volume fut acquis par Messire Louis-Alexandre de la FONTAINE, baron de FONTENAY, avec la châtellenie de la GENNEVRAIE le 26 juin 1769. Le tome 10 des titres de ce Comté indiquent, au titre de celui-ci, différents actes qui concernent tant ladite terre de la GENNEVRAIE que ledit fief de SARRE.

Voici ce que nous pouvons également apprendre :

  • Le 14 octobre 1443, une procuration par Almory du GUE, à l’effet par son fondé de procuration, de faire les foys et hommages simples à Messire Elie D’ALLE, à cause de sa femme, seigneur de TREVES, pour raison du fief et seigneurie de SARRE, et pour raison du fief et seigneurie de CLAVIERES.

Au dos de ladite procuration sont les factions desdits deux hommages par Charles du GUE, fils aîné dudit constituant.

  • - Le 10 octobre 1463, autre foy et hommage simple par Messire Gille du GUE, pour raison dudit fief de SARRE.
  • - D’autre part, procuration par haut et puissant seigneur Mathurin du GUE pour présenter à Madame la Baronne de TREVES l’aveu du fief et seigneurie de SARRE.







  • Aveu le 4 mai 1594 par Mathurin du GUE au baron de TREVES.
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  • Le 15 mai 1604, aveu et dénombrement de SARRE, ses appartenances et dépendances sises des paroisses de Saint-Vétérin et du Puy de GENNES, tenu et mouvant en fief de la baronnie de TREVES. Fait et baillé par René JUETTE, seigneur de BOIS-HAMON à Madame Jacqueline de CLERAMBAULT, Dame de ladite Baronnie, veuve de Pierre de LAVAL 1er du nom.
  • Aveu par Mathurin du GUE au baron de TREVES Source AD49 Côte E 1340 AVEUX COMTE TREVES POUR LE FIEF DE SARRE 1416 A 1753

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  • Le 30 septembre 1619, aveu et dénombrement par Jean de HILLERIN.





  • En 1678, aveu du fief et seigneurie de SARRE, tenu à foy et hommage simple, à telle justice, voierie et seigneurie comme ont accoutumé jouir et user les seigneurs dudit lieu, à un cheval de service à muance de seigneur apprécié à 5 livres et 2 sols la garde d’aide quand le cas y échet, rendu à Messire Pierre de LAVAL, Marquis de TREVES, par Jean Germain de HILLERIN, écuyer.



  • SENTENCE CONTRE LE SEIGNEUR DE SARRE Source Ad49 Côte E 1340 AVEUX COMTE TREVES POUR LE FIEF DE SARRE 1416 A 1753



  • Le 16 novembre 1666, a été rendue une sentence par défaut par Monsieur le Sénéchal de TREVES, contre Messire Jean de HILLERIN, seigneur de SARRE, qui permet au procureur de cour de saisir, faute d’hommage.
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  • Le 6 septembre 1722, un acte d’abandon par Marie Henriette de BONCHAMPS à Messire de la GENNEVRAIE, Charles du VAU de CHAVAGNE, de plusieurs rentes retirées de Messire de JOREAU faisant le tiers de celles dues au fief de SARRE.
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  • Le 10 avril 1753, foy et hommage simple par Messire Charles du VAU de CHAVAGNE, au comte de TREVES, pour raison de son fief et seigneurie de SARRE, aux offres de payer les devoirs et fournir son aveu dans le temps de coutume.

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SOURCE : AD 49 COTE E 1340

Un extrait des Mémoires de la Société Nationale d’Agriculture, sciences et arts d’ANGERS, ancienne académie d’ANGERS, fondée en 1685 nous donne quelques renseignements sur Mathurin du GUE, seigneur de SARRE, dans un chapitre intitulé Joachim du Bellay et Olive de SEVIGNE.

Olive de SEVIGNE, épouse de Mathurin du GUE, fut sans doute l’inspiratrice du poète Joachim du BELLAY dans son recueil de poème ‘l’OLIVE » entre 1549 et 1550.

Lorsqu'il y a quinze ans, une statue de Joachim du BELLAY fut élevée à ANCENIS sur le bord de la Loire, plus d'un curieux se demanda le motif d'une pareille inauguration en ce lieu. La place naturelle d'une telle statue était à LIRE, et mieux encore à la TURMELIERE, qui, à l'heure actuelle, conserve les restes de la gentilhommière. Le poète y habita.

Malheureux pendant sa vie, le chantre de LIRE l'aurait-il donc été après sa mort? Celui qui, pendant sa douloureuse existence, ne put jamais conjurer le sort, en aurait-il été la victime jusque dans les hommages que lui rendit la postérité?

Sans vouloir justifier le choix qui fut fait d'ANCENIS pour posséder la statue du poète angevin, nous voulons, si on nous le permet, expliquer comment il convenait à la Bretagne d'honorer le poète de la Pléiade. Certes, Joachim du BELLAY n'est pas un poète breton ! Pas une seule fois le chantre des Regrets n'a parlé de la Bretagne. Et cependant il était clerc du diocèse de Nantes, une grande partie des membres de sa famille maternelle était bretonne.

Mais là se bornèrent les engagements d'Olive. Elle n'épousa point le poète. Un jour qu'elle était loin de lui, probablement en Bretagne, un messager vint lui annoncer le mariage de son amie. Il en douta d'abord, mais il lui fallut bientôt s'incliner devant l'évidence du fait accompli, rival plus heureux, mieux pourvu d'argent, avait obtenu la main de la belle.

Or, tel fut le sort d'Olive de Sévigné. Elle épousa en Bretagne, alors que Joachim, à peine âgé de dix-huit ans, était probablement à ANGERS ou à POITIERS, le 12 décembre 1542, Mathurin du GUE, seigneur du GUE, de BRIELLE, de la MOTTE de GENNES et de LANGLES. Sans être au premier rang de la noblesse bretonne, l'heureux prétendant était cependant mieux partagé que Joachim au point de vue de la fortune. Chevalier de l’ordre du Roi, Mathurin du GUE était fils de Tristan du GUE, seigneur du GUE et de SERVON en Ille et Vilaine, et de Gilette HINGANL. Il possédait les terres de LINIERES en BRIGNE, de SARRE en GENNES, des CLAVIERES en GREZILLE et probablement de la ROUVERAYE. Ces terres lui venaient de son ancêtre Marguerite d'ANCENIS, femme de Guy du GUE au début du XVe siècle.

Après son mariage, Olive se fixa au manoir du BOIS en ËCUILLE ; son mari décéda à son manoir du BOIS vers 1586 ; son corps fut apporté et inhumé en l'église de SERVON, au tombeau de ses prédécesseurs de ladite paroisse.

Bientôt la passion de Joachim du BELLAY se calma. Il ne garda plus envers elle qu'une affection purement platonique. Il tourna ses yeux vers le ciel et se convertit.