Châtellenie de PIMPEAN, RELEVANT DE LA BARONNIE DE TREVES

Droits honorifiques du seigneur de TREVES dans l’église de GREZILLE

 

Le seigneur de PIMPEAN relevait à foi et hommage lige de la Baronnie de TREVES.
De nombreux documents trouvés aux ADML l’attestent, notamment les aveux rendus par les seigneurs de PIMPEAN aux Barons de TREVES, leurs suzerains.


Sur l’emplacement du château 15ème siècle, dont ne sont conservés que la chapelle, le cellier, les anciennes écuries et l’enceinte fortifiée, un château à quatre corps de logis est édifié dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

 

Pour mieux comprendre l’histoire de cette seigneurie, commençons par la chronologie des seigneurs de PIMPEAN jusqu’à la Révolution.

  • Le domaine de PIMPEAN ou « Pin Payen » (1435) tire peut-être son nom d’un Péan du Pin, évoqué au XIIe siècle dans les chartes du Viel-Baugé.

  • Propriété de Macé de TESSE, il est cédé en 1429 à Jean GALARDIN, époux de Marie de CHARNIERES.

  • SOURCE : BNF département des Estampes et de la photographie

    Le3 mai 1435, Bertrand de BEAUVAU l’acquiert de GALARDIN. Le domaine reste dans la famille BEAUVAU jusqu’aux environs de 1574.

    Bertrand de BEAUVAU, né en 1382, second fils de Jean III de BEAUVAU, et de Jeanne de TIGNE, fut Baron de PRECIGNY, conseiller et chambellan du Roi, conseiller et grand Maître d’Hôtel de René, Roi de Sicile, capitaine du château d’Angers, et Sénéchal d’Anjou, Il mourut en 1474, ayant été marié quatre fois :
        • Jeanne de la TOUR LANDRY

        • Françoise de BREZE

        • Ide du CHATELET

        • Blanche d’ANJOU, Dame de Mirebeau

    Il fit construire le château de PIMPEAN, avec tours, portail, mâchicoulis et chapelle dans l’enclos.

  • Antoine de BEAUVAU, né du premier lit, Baron de PRESCINY et autres, succéda à son père en 1472. Il mourut en 1489, laissant entre autres enfants d’Anne HINGANT, Louis de BEAUVAU qui suit.

  • Louis de BEAUVAU, Baron de PRESCIGNY et de SILLE LE GUILLAUME, seigneur de VANDOEUVRE et de PIMPEAN, épousa Renaude de HURE, dont il eut pour fils unique, René qui suit.

  • René de BEAUVAU, seigneur de PIMPEAN et autres, laissa d’Olive le MASSON, André qui suit.

  • André de BEAUVAU, seigneur de PIMPEAN et autres, épousa Philippe de NAILLAC, dont il eut Jean-Baptiste qui suit. En 1579, André de Beauvau fut arrêté, jugé et décapité à Poitiers par ordre des Grands Jours, et sa tête exposée au pilori d’Angers, pour avoir assassiné un pauvre recors, qui lui faisait sommation, à la Porte des Cordeliers à Angers. Sa veuve épousa en seconde noce Philibert BARJOT, chevalier, seigneur de MOUSSY et baron de CHOLET, Président au Grand Conseil.

  • Jean-Baptiste de BEAUVAU, seigneur de PIMPEAN, des ROCHES et autres, mourut en 1597, sans postérité, de Françoise du PLESSIS, sœur du Cardinal de RICHELIEU. Après la mort de son mari, elle prit une seconde alliance en 1603 avec René de WIGNEROD, seigneur de PONCOULAY, dont elle eut des enfants, et mourut en 1615.

  • Renée de BEAUVAU, fille d’André de BEAUVAU et de Philippa de NAILLAC, mariée le 28 février 1588 avec Léonor BARJOT, 1er’ du nom, Baron de CHOLET, seigneur de MOUSSY, dont Renée BARJOT DE MOUSSY qui suit.

  • Renée BARJOT de MOUSSY, mariée le 5 novembre 1616, avec Jean-Baptiste ROBIN de la TREMBLAYE

  • Dans l’héritage de Renée Eléonore BARJOT, elle échoit à René Robin de la Tremblaie, son fils qui rend aveu en 1690 au Comte de Trèves pour son château composé de « 4 grands corps de logis, 2 gros pavillons, une chapelle voutée, basse-cour, fuye en pierre de taille, douves, pont-levis, canonnières, mâchecoulis jardins, futaies, vergers, vignes, le tout entouré d’une ceinture de haute muraille.

  • Claude René Robin de la TREMBLAIE vendit le 17 octobre 1754 la châtellenie de PIMPEAN, de GRESILLE, du GROLLAY, de CLERVAUX, d’ALLIGNY, avec les fiefs en dépendant sur les paroisses circonvoisines, à Pierre de la LANDE-GUYON, écuyer et secrétaire du roi, son voisin de plantation à Saint Domingue.

  • Sa sœur, Jeanne LALANDE, revendit le domaine le 21 Ventôse an XI à Thomas Gendron, mort en 1833.

  • Son fils, mort en 1858, eut pour héritier M. BAUDRON, de qui l’ont acquis en 1867
    MM. Urbain PRIOU et THUAU pour le diviser.

 

La famille de BEAUVAU est une des plus importantes d’Anjou. Elle tire son nom de la terre de Beauvau dépendant du marquisat de Jarzé. Cette famille de la noblesse angevine doit pour beaucoup son ascension sociale au roi René qui lui permit de sortir de l'anonymat de la noblesse provinciale en accédant aux plus hauts postes.

Le seigneur le plus emblématique est Bertrand de BEAUVAU. Né en 1382, petit-fils de Pierre de Beauvau, il débuta sa carrière au service de Louis II d'Anjou ; il fut un des principaux serviteurs du roi René et le grand bienfaiteur du couvent des Augustins.

Il avait entrepris la construction de deux châteaux :

  • Ternay, dans le pays loudunais

  • PIMPEAN, à une trentaine de kilomètres d’Angers.

CHATEAU DE PIMPEAN – PEINTURES MURALES DE LA CHAPELLE XVe SIECLE

La voûte de la chapelle divisée en deux travées de huit compartiments d’ogives, est toute entière décorée de curieuses fresques décorées bien conservées, représentant la Trinité, La Vie de la Vierge, les Quatre Evangélistes, les Sept Anges de la Passion, avec des huitains en vers français, inscrits sur les pendentifs.

Aux arcs doubleaux, on lit la devise : BEAUVAU SANS DEPARTIR.

Dans les deux cas, il a doté ces résidences d’une somptueuse chapelle ; celle de PIMPEAN, dédiée à François d’Assise et à Catherine d’Alexandrie, porte encore d’admirables fresques représentant des scènes de la vie de la Vierge, des épisodes de la Passion et de nombreux saints – notamment franciscains, parmi lesquels saint Louis d’Anjou.

 

Armes de Bertrand de Beauvau, D’argent, à 4 lionceaux cantonnés de gueules, à l’étoile à 6 rais d’azur. Statuts et armorial de l’ordre du Croissant (Paris, BnF, ms. fr. 25204, fol. 45v).

Bertrand de BEAUVAU fut le grand bienfaiteur du couvent des Ermites de saint Augustin d’Angers dans lequel il se fit inhumer avec ses trois premières épouses dans un grand tombeau de marbre noir. Il y fit édifier tout de neuf les bâtiments et les cloitres et réparer l’église à partir de 1468. Il lui donna de somptueuses tapisseries et plusieurs beaux livres, enrichis de très belles enluminures. Pour finir, il dota le couvent de plus de 2 000 livres tournois pour des messes obituaires et diverses fondations pieuses.

 

 


Bertrand de Beauvau en armes ; cathédrale d’Angers, peintures du tombeau de Louis II d’Anjou, vers 1440

En 1451, Bertrand eut l’insigne honneur d’être nommé membre de l’ordre de chevalerie du Croissant fondé par René d’Anjou en 1448 pour servir de creuset à la noblesse de ses différents territoires et flatter certains de ses alliés. Bertrand compta parmi les vingt-huit premiers membres élus entre 1448 et 1452 et il avait été désigné comme sénateur pour l’année 1452-1453. Cette promotion dépassa largement les qualités de ce modeste serviteur puisque le premier article des statuts stipulait que « nul ne pourra être reçu ni porter ledit ordre se non qu’il soit duc, prince, marquis, comte, vicomte ou issu d’ancienne chevalerie et gentil homme de ses quatre lignes et que sa personne soit sans vilain cas de reproche »

 

 

 

Bertrand de BEAUVAU meurt à ANGERS le 30 septembre 1474 ; son choix pour sa dernière demeure fut l’église de Saint Augustin à ANGERS.

 

 

 

Voici un extrait du testament de Bertrand de BEAUVAU, datant du 20 mars 1472, trouvé aux Archives Départementales d’ANGERS.

Après un préambule plein de piété, Bertrand de BEAUVAU désigne le lieu de sa sépulture dans le cœur de l’église des Augustins d’ANGERS auprès de ses feues femmes ; il règle ensuite le nombre de messes que l’on dira le jour de son décès et ordonne en détails sa pompe funèbre, à savoir :

  • Que treize pauvres vêtus de noir porteront autour de son corps treize grandes torches de cire

  • Que vingt-quatre autres petits pauvres porteront vingt-quatre autres torches de deux livres chacune et qu’on leur donnera à chacun dix deniers.

  • Le reste du luminaire qui est fort simple y est également réglé. ; il en ordonne quatre de chacun trois livres autour de son corps, deux au grand autel de chacun deux livres ; et deux à chaque petit autel de chacun une livre.

  • Il veut aussi qu’on fasse des parements à tous les autels et ordonne qu’on distribuera aux pauvres qui se trouveront à son enterrement vingt-cinq livres en double et en liards

  • Il ordonne qu’on dira trois mille messes pour le repos de son âme ; et propose même de les faire dire toutes ou en partie pendant sa vie

  • Il fonde un service solennel pour lui à perpétuité aux Augustins d’ANGERS et leur donne dix setiers de froment tous les ans à prendre sur ses moulins d’ANGERS ; et vingt sols de rente pour l’anniversaire de son service.

  • Il leur lègue encore les chambres et logis qu’il avait fait faire audit lieu des Augustins pour loger deux notables maîtres en théologie et leur a abandonné tous les meubles et ustensiles de bois qui y sont.

  • Il défend très expressément aux Augustins et leurs successeurs de laisser emporter, sous quelque prétexte que ce soit, et quelque ordre qui intervienne, aucun des ornements, vêtements tapisseries, livres, reliquaires, et autres bienfaits qu’il a donnés auxdits Augustins et ordonne à ses enfants d’y tenir la main.

  • Il donne trois cents de fagots pour chauffer les chapelains et novices au dortoir seulement, à l’issue des mâtines et en assigne deux cents sur son île du Châtaigner ; et l’autre cent, sur la seigneurie de BRIANCON

  • Il ordonne qu’on donnera à quinze pauvres pucelles, en l’honneur des quinze joies de la Sainte Vierge dix livres à chacune pour les marier.

  • Il passe ensuite au paiement de ses dettes et au partage de ses enfants……

Le 16 juillet 1480, par testament, il ordonne la construction d’une chapelle, à l’entrée de l’église des Augustins d’ANGERS, et du côté droit ; cette chapelle sera voûtée, avec un autel fondé en l’honneur de la Sainte Trinité.

 

Les Archives Départementales d’Angers nous permettent de découvrir un chartrier constitué au château de PIMPEAN, sous les familles successives des GALADIN, BEAUVAU, NAILLAC, BARJOT et ROBIN de la TREMBLAYE.

Le plus ancien document remonte au XIIIe siècle. Cinq registres concernent la châtellenie de PIMPEAN de 1353 à 1770. Les deux derniers concernent la châtellenie de GREZILLE du XIIIe à 1770.
Ces registres conservés en parfait état permettent de retracer en partie les possessions d’une seigneurie viticole entre les coteaux du Layon et les bords de la Loire.

 

Le 5 mai 1429, noble homme Macé de TESSE, écuyer, seigneur dudit lieu de TESSE et de CHAUDEMANCHE, céda à noble homme Jean GALARDIN, écuyer, Sieur de SAUNE, mari de Marie de CHARNIERES, « le hébergement, domaine et appartenances du Pin Péan », le domaine et fief de PIMPEAN, hors et réservé 4 quartiers de vigne à prendre dans le clos de Paradis, dépendant dudit PIMPEAN, que ledit TESSE et Jeanne CLAIREAU, sa femme, ont donné à Olivier CLAIREAU, avec retenue de 2 livres de cens. Sans expression de fief.

 

 

L’acquéreur nouveau en fit don à Jean de BREZE, qui refusa, en l’autorisant le 27 avril 1435, à vendre la terre à Bertrand de BEAUVAU, frère de l’Evêque d’ANGERS.

 

 

Le 2 mai 1435, un contrat d’acquêt du domaine et fief de PIMPEAN et du fief de la ROND, fut consenti par Jean GALARDIN, écuyer, à Bertrand de BEAUVAU, chevalier, seigneur de PRECIGNY, à la charge de relever, savoir le domaine et fief du PIMPEAN, du seigneur de TREVES, à foy et hommage simple et à 6 livres de service, et le fief de la RONDE, du seigneur de BLAISON, à foy et hommage simple, et à 5 livres de service.

 

Le 23 mars 1436, un contrat d’acquêt par Bertrand de BEAUVAU, de Martin GUERIN, de NOBLE LIEU à GREZILLE, à la charge de le tenir du fief de GREZILLE à 1 livre de cens et 6 livres de rente. et d’un demi quartier de bois, sis entre le bois du PIMPEAN et le bois dudit lieu de NOBLE LIEU, à la charge de le tenir du fief d’ALIGNE, et de payer à la Dame de la RUE, laquelle est tenue d’acquitter les devoirs audit fief d’ALIGNE ;

 

Le 12 février 1443, Bertrand de BEAUVAU obtint de son suzerain, le seigneur de TREVES, l’autorisation de réunir à sa terre, celles de FORGES et des CLAVIERES, avec titre de châtellenie, sous une même foy et hommage au regard de TREVES. Ces terres étaient tenue de ladite baronnie sous trois foys et hommages, en titre de châtellenie avec tous les droits qui y appartiennent, à charge de la tenir de ladite baronnie de TREVES sous une foy et hommage lige, convenu que si lesdites terres sont séparées du corps de ladite châtellenie, qu’elles reprendront leur première nature de foy.

 

 

Cette concession fut confirmée le 13 mai 1461 par très haut et très puissant prince, le Roy de Jérusalem, de Sicile, d’Aragon, Duc d’Anjou, René d’Anjou, les terres de PIMPEAN, la FORGE et les CLAVIERES audit seigneur Bertrand de BEAUVAU, en titre de châtellenie avec tous les droits qui yu appartiennent, même d’avoir en signe de justice trois piliers à liens, par dedans et par dehors.

 

 

 

 

 

Ci-après, un aveu rendu le 19 novembre 1517 par Louis de BEAUVAU, seigneur du PIMPEAN à noble et puissant seigneur, Messire François de VILLEPROUVE, baron de TREVES

 

Quelques titres de propriétés et actes à l’appui de rentes et droits féodaux.

Les 16 et 29 mai 1571, 11 acquêts par André de BEAUVAU, seigneur du PIMPEAN, dans le parc de PIMPEAN.

S’ensuivent de nombreux acquêts de vigne, de terre, notamment au clos des Lampes, au Touchillay, et au Paradis en 1572, en 1574, également de nombreux acquêts, par ledit seigneur du PIMPEAN, de terres, de vignes…..

Le 4 novembre 1582, une transaction faite entre noble homme Antoine de BAIGNIE, Sieur de la Hollandière, Dame Jeanne de BOUCHET, son épouse, et Dame Philippe de NAILLAC, épouse de Messire Claude BARJOT, chevalier, seigneur du PIMPEAN,
Au sujet d’un échange et contre-échange fait entre ledit Sieur de la Hollandière, et haut et puissant seigneur Messire André de BEAUVAU, chevalier, seigneur du PIMPEAN, des héritages ci-après avec retour par ce dernier :

Par laquelle transaction, ledit Sieur de la Hollancière a ratifié le susdit échange ; en conséquence a consenti que ladite Dame, épouse du seigneur du PIMPEAN, a consenti que le Sieur de la Hollandière jouisse de la pièce de terre de vingt boisselées sises à la CADIERE, aussi contenue audit échange, à la charge de la tenir du PIMPEAN, à 2 livres au moyen de quoi ladite Dame, épouse du seigneur du PIMPEAN, a payé audit Sieur de la Hollandière, le retour convenu par ledit échange.

En 1585, trois acquêts de terres et biens au village de la CROIX, trois acquêts de vigne au clos du Paradis, des acquêts de terres au BIGNON, et dans le Parc du PIMPEAN

Entre 1618 et 1643, quarante-quatre acquêts de terres et bens par René BARJOT, conseiller du Roi, seigneur marquis de CHOLLET, baron de la JUMELLIERE et CHAUDEFONDS, chevalier, seigneur du PIMPEAN et GREZILLE.
Ces acquêts concernent les terres d’ALIGNE, la SAULLAIE, la FORGE, ROCHEMENIER, le BIGNON, le Clos de PARADIS, le fief MABILLE, le village des MARIETTES, la RUE, la GRAVELLE, le fief d’ESPEIGNE au village de la BASCHERIE, les terres du bois de JOREAU, de la HAYE PELLEE et des TROIS NOYERS.

 

 

Le 23 décembre 1669, acquêt par Mathurin PRIOU de Louis CAILLER, de terres au lieu de RONDARD, dépendant du PIMPEAN, lequel PRIOU nomme acquéreur en son lieu et place Henri-René ROBIN de la TREMBLAYE, le 17 octobre 1670.

 

 

 

 

 

Dans le tome 6 de la série E consacré à la Baronnie de TREVES, des anciens titres de la châtellenie du PIMPEAN et seigneurie de la BRISMONDIERE, autrefois tenues dudit comté de TREVES, de deux fois-hommages liges, l’une pour raison de ladite châtellenie dudit PIMPEAN, en haute, moyenne et basse justice tant sur la partie tenue dudit comté, que sur celles tenues à foi et hommage simple des seigneurs d’ALLIGNY et de la BRUERE, justice à trois piliers à lieu dedans et dehors, sceaux et contrats, droit de bailler, boisseaux et mesure dont ledit seigneur du PIMPEAN prend le patron de lui-même, et à l’égard de la basse justice et simple voierie, ledit seigneur du PIMPEAN l’avoue tenir desdits sieurs d’ALLIGNY et de la BRUERE.

Reconnais en outre devoir à la recette dudit comté de TREVES, mesure d’y celui un setier de froment de service chacun an, le jour de la nativité Notre Dame dite Angevine, avoue pareillement ledit seigneur du PIMPEAN, lui être dû par le seigneur de TREVES, chacun an, aux quatre vigiles des quatre fêtes annuelles, une chartée de bois fouillée, à savoir aux jours de Pâques, Pentecôte, la Toussaint et Noël, qu’il a droit de prendre dans les bois de TREVES, appelés les bois d’ORFEUILLE, qui doivent au préalable être marqués par les sergents et officiers de TREVES avec tous autres droits d’usage.

Et l’autre foy-hommage lige, pour raison de ladite seigneurie de la BRISMONDIERE, avec droit de justice comme ses prédécesseurs et lui, seigneur dudit lieu ont accoutumé y avoir joui, et a confessé être dû audit comté de TREVES, tant pour raison de ce qu’il tient de ladite terre de la BRISMONDIERE que pour ce qu’en tiennent Jacques de la VARANNE et autres, un tiers de cheval de service, 33 livres 4 deniers que lesdits de la VARANNE et autres doivent acquitter, pour raison des héritages employés dans leurs aveux rendus.

 

 

Lesdits deux hommages ensemble qui étaient dus audit comté de TREVES, pour raison des terres et seigneuries de la RUE, GREZILLE et ALLIGNY ont été réunis suivant l’acte du 18 août 1635. A la charge par ledit seigneur du PIMPEAN de faire à l’avenir pour lesdites terres, une seule foy et hommage lige audit TREVES et de rendre le tout par un seul et même aveu.

 

 

 

Un intéressant document, daté du 20 avril 1639, nous font découvrir les lettres royaux, portant permission à Messire René BARJOT, seigneur du PIMPEAN et du GROLLAY, de faire exercer la justice en chacune desdites châtellenies du PIMPEAN et du GROLLAY, tous les vendredis de chaque semaine, et création d’un marché tous les vendredis aussi de chaque semaine, avec quatre foires par chaque année, la première, le jour de Saint Philippe, premier de Mai, la seconde, le jour de Saint Jacques, vingt-cinq juillet, la troisième le jour de Saint Maurille,, treize septembre, et la quatrième, le jour de Saint René, douze novembre.

 

Ce document est accompagné d’un sceau de cire verte sur lacs de soie rouge et verte de Louis XIII, en très bon état.

 

 

Le 13 juillet 1668, un aveu est rendu par Messire René BARJOT, chevalier, seigneur, marquis de MOUSSY, baron des châtellenies du PIMPEAN, le GROLLAY, GREZILLE et ALLIGNY ; il confesse être l’homme de foy lige de très haut, très puissant Prince, Monseigneur Louis de BOURBON, Prince du sang……seigneur de la baronnie de TREVES……

Cet aveu confirme que GREZILLE, LA RUE et ALLIGNY ont été annexés à la châtellenie Du PIMPEAN et seigneurie de la BRISMONDIERE qu’à une seule foy et hommage lige.

Il faut souligner que le seigneur du PIMPEAN avait prétendu que la terre de la BRUERE devait être reportée par un seul et même aveu avec sa terre du PIMPEAN ; mais par sentence de SAUMUR du
14 juin 1688, confirmé par arrêt du 1692, on a jugé le contraire.

Cette terre est employée dans l’aveu du PIMPEAN du 13 juillet 1668, elle doit être distraite de celui que l’on fera rendre, parce que le seigneur du PIMPEAN, lors de l’acte de réunification de 1635, n’en était pas propriétaire et que d’ailleurs elle a continué de relever immédiatement dudit comté de TREVES.

LES DROITS HONORIFIQUES DU BARON DE TREVES DANS L’EGLISE DE GREZILLE

Dans le tome 6, le chapitre 2 est consacré au soutien des droits d’honneur et prééminences qu’a le seigneur de TREVES dans l’église de GREZILLE.

Rappelons que la châtellenie de GREZILLE relevait de la baronnie de TREVES. Le seigneur de TREVES avait des droits d’honneur et prééminence dans l’église de GREZILLE. Au-dessus du seigneur de PIMPEAN à cause de sa seigneurie de GREZILLE.

Les droits honorifiques dans les églises étaient les suivants :

1 - droits majeurs ou majores honores

  • Les armoiries

  • Droit de banc : avoir son banc à coffre ou à queue dans l'église près du chœur, de préférence du côté de l'évangil
    e

  • Droit de sépulture : être enterré dans le sanctuaire c'est-à-dire près maître-autel dans le chancel. C'est donc là que l'on trouvera les enfeus des prééminenciers : tombes plates, tombes levées ou niches funéraires pratiquées dans la muraille.

  • Droit d'oratoire : disposer d'une chapelle privative et souvent close

  • Droit de litre : "La litre était une sorte de frise funéraire que l'on peignait intérieurement et extérieurement sur les murs d'une église lorsque le seigneur patron de cette église mourait". "lisière" ou "ceinture" est synonyme de litre.

2 - droits mineurs ou minores honores

  • le pain bénit : recevoir le pain bénit avant les autres fidèles

  • l'eau bénite : recevoir l'eau bénite par le prêtre

  • l'encensement : être encensé par le prêtre

  • la prière nominale : être nommé et recommandé à la prière publique des autres paroissiens

  • la procession : être reçu à l'église par le clergé qui se déplace en procession pour accueillir le seigneur

 
Par transaction du 1er juillet 1637, lesdits droits ont été réglés, à savoir :

Que le seigneur de TREVES, suzerain dudit GREZILLE aura droit de pouvoir faire mettre quand bon lui semblera une litre avec les écussons de ses armes tant en dedans qu’en dehors de ladite église de GREZILLE, au-dessus de celles dudit seigneur du PIMPEAN, seigneur immédiat dudit GREZILLE, et que ledit seigneur de TREVES se trouvant à l’église pourra mettre et placer dans le banc dudit seigneur de GREZILLE au chanzeau de ladite église, et étant présent en icelle, jouira ledit seigneur de TREVES, de tous les honneurs en prééminence, et, lorsqu’il sera absent, ledit seigneur du PIMPEAN, en sa dite qualité de seigneur de GREZILLE, jouira desdits honneurs et prééminences.

Et lors qu’il sera absent, ledit seigneur du PIMPEAN, en sa dite qualité de seigneur de GREZILLE, jouera desdits honneurs et prééminences.

 

 

En mars 1657, un mémoire a été rédigé pour dénoncer le Baron de Cholet, seigneur du PIMPEAN ; celui-ci avait effacé les armoiries du Seigneur de TREVES dans l’église paroissiale de GREZILLE ; il  y avait fait mettre ses armoiries au-dessus et à l’endroit de celles qu’il avait fait effacer ; et mettre ses propres armoiries dans les murailles de ladite église……

 

 

 

 

 

L’église primitive de Grézillé, fondée au XIème siècle, était une dépendance du puissant prieuré de Cunault.
Un registre dans la série G que l’on peut consulter aux ADML nous apprend le don fait aux moines de NOTRE-DAME de CUNAUD le 17 septembre 1105, de l’église de Saint-Hilaire, par RAINAUD, fils de Josbert de TIREMANCHE, et ses fils Hugues et Jobert.

 

 

 

Un autre document dans cette même série folio 46, nous apprend la confirmation par l’Evêque d’ANGERS, Mathieu, du don de l’église de FORGES, et par Pierre CLARET et Cécile, sa sœur, de tous leurs droits en l’église de GREZILLE ; il s’agit de copies du XVIe siècle, auxquelles lettres y a troys cousteaulx fort rouillez emmanchez de corne nouée et ung petit bout de boys pendans attachez avecques de corrigez de cuyr blanc, commel’indique la formule des actes CUM HOC CULTELLO, TRADENS HUNC BACULUM

 

 

 

Le folio 48 est une confirmation par Rainaud de MARTIGNE, évêque d’ANGERS, du don aux moines de CUNAUD de l’église de GREZILLE, par Rainaud, fils de Josbert de TIREMANCHE, le 22 septembre 1105.

 

 

 

L’édifice modeste, sous le vocable de Saint-Hilaire, fut remanié dans le courant du XVème siècle avec l’adjonction notamment d’une chapelle seigneuriale. Sous le chœur, un caveau abrite sept membres de la famille des seigneurs de PIMPEAN. A la fin du XIXème siècle, une nouvelle église fut entièrement rebâtie sur les fondations anciennes et le caveau des seigneurs de PIMPEAN conservé. La première pierre de la nouvelle église fut posée le 14 mai 1877 et l’édifice inauguré le 31 octobre 1900.


EGLISE DE SAINT-HILAIRE A GREZILLE

EGLISE SAINT-HILAIRE GREZILLE

 

L’église de Grézillé s’orne aujourd’hui d’un clocher atypique ; un édicule à balustrade, tout en légèreté et ouvert par de larges baies qui couronne des niveaux inférieurs massifs. L’originalité de ce clocher vient pour les uns d’un manque de moyen pour achever le programme initial, pour d’autres d’une solution apportée pour soulager le poids d’ensemble du clocher, les fondations n’étant pas assez solides.

 

 

 

Les archives de l’ADML nous ont permis de découvrir une riche et belle histoire de cette fière et élégante demeure qu’est le château de PIMPEAN, bâtie par le chevalier Bertrand de BEAUVAU au XVe siècle ; elle cache en ses murs, entre autres, une merveilleuse chapelle gothique.

Le prochain chapitre sera consacré aux terres et seigneuries relevant de la Châtellenie de PIMPEAN.